Le chef du gouvernement, Tammam Salam, est rentré à Beyrouth après avoir participé deux jours durant au treizième sommet de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) qui a clôturé ses travaux hier à Istanbul, en présence d'une trentaine de chefs d'État....Détails....
Dans son communiqué final, l'OCI a « déploré l'ingérence de l'Iran dans les affaires intérieures des États de la région et des autres États membres, y compris à Bahreïn, au Yémen, en Syrie et en Somalie », et a dénoncé son « soutien continu au terrorisme ». (...) Elle a également « condamné le Hezbollah pour les actes terroristes qu'il a perpétrés (...) et pour son soutien à des mouvements et groupes terroristes », selon le texte dans lequel l'organisation réitère « sa position de principe contre le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations, quels que soient les motivations ou alibis, les justifications et les sources ».
Si le Liban n'a pas réagi à la condamnation du soutien de l'Iran au terrorisme, il a en revanche exprimé des réserves au sujet de la clause relative au Hezbollah et réaffirmé sa position qui porte sur « la nécessité de ne pas s'ingérer dans les affaires internes d'autres pays ». Il a également exprimé des réserves au sujet de la clause relative au conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. L'OCI a en effet condamné « l'agression de la République d'Arménie contre la République d'Azerbaïdjan, et réaffirmé que l'acquisition de territoires par la force est inacceptable » (....), avant d'appeler au « retrait immédiat, complet et inconditionnel des forces armées de la République d'Arménie de la région du Haut-Karabakh et des autres territoires occupés de la République d'Azerbaïdjan ».
La conférence a par ailleurs exprimé son appui au Liban, notamment dans son conflit avec Israël et pour sa gestion du dossier des réfugiés syriens. Elle a « réitéré son soutien au Liban pour la libération des territoires 'occupés' par Israël, par tous les moyens légitimes et souligné la nécessité du retrait d'Israël des hameaux de Chebaa, des hauteurs de Kfarchouba et de la partie nord de Ghajar ».
Elle a également condamné « avec vigueur les violations israéliennes continues de la souveraineté terrestre, aérienne et maritime du Liban, y compris par les réseaux d'espionnage implantés au Liban », tout en réitérant son soutien au droit du Liban d'exploiter ses ressources pétrolières et gazières, en insistant sur « le droit des réfugiés palestiniens à retourner dans leur pays et rejeter toute forme de réinstallation dans d'autres contrées ».
L'OCI s'est ensuite félicitée du dialogue interlibanais « en vue de transcender les divergences, d'atténuer les tensions politiques et de faire avancer le consensus national et la concorde ».
Elle a appelé une nouvelle fois à la coexistence « dans le respect mutuel, au suivi et à la mise en œuvre des conclusions du dialogue national engagé à Baabda puis à Aïn el-Tiné ».
Elle a salué les « sacrifices consentis par l'armée et les forces de l'ordre dans leur lutte contre les groupes terroristes et takfiristes », et a exhorté les États membres à leur apporter « tout le soutien nécessaire pour leur permettre de s'acquitter de leur mission » (...), saluant sur ce plan « le soutien constant fourni par les États arabes et islamiques, au premier rang desquels figure le royaume d'Arabie saoudite ».
La conférence a rendu hommage aux efforts du Liban dans le traitement du dossier des réfugiés syriens, « en dépit de la modicité de ses moyens », et souligné la nécessité de l'aider dans ce domaine.
Pour l'OCI, il est « impératif d'œuvrer pour atténuer les conséquences du flux des populations déplacées de Syrie au Liban ainsi que le nombre des réfugiés ». Elle a insisté sur le fait que leur présence ne peut être que temporaire, d'autant plus qu'elle constitue une véritable menace identitaire et existentielle pour le Liban, et que « tous les efforts doivent être déployés afin d'assurer leur retour dans leur pays d'origine, dans les plus brefs délais ».
La conférence a insisté sur la nécessité de « préserver le caractère pluraliste du Liban, unique en son genre et qui se fonde sur le principe de la parité entre musulmans et chrétiens, ainsi que sur la coexistence, le dialogue interreligieux, la tolérance et l'acceptation de l'autre.
Elle a souligné la nécessité d'organiser l'élection présidentielle dans le respect de la Constitution et en consécration du principe de "l'alternance au pouvoir, prescrit par la nature même du système démocratique" ».
Avant de regagner Beyrouth, M. Salam s'est entretenu en marge du sommet avec l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, qui a réaffirmé l'importance de l'unité du Liban et celle de l'élection d'un chef de l'État. Il a en outre conféré avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a exprimé l'espoir que « le Liban surmonte le problème de la vacance présidentielle », affirmant par ailleurs que la Turquie supportait avec le Liban « la pression exercée par les réfugiés syriens ».