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mardi 29 mars 2016

"Marathon" d’Aharona Israel






La chorégraphe et performeuse israélienne Aharona Israel arrive au Québec avec Marathon, un spectacle épique durant lequel chacun de ses trois interprètes parcourt 8 kms. Au MAI, le 1er et le 2 avril 2016....






«  Marathon  évoque différentes voix de cette vie israélienne qui imbrique si solidement le privé et le politique ; c’est le portrait d’un Israël contemporain et subjectif, élaboré à partir d’une perspective personnelle et non des titres en caractères gras des journaux » commence-t-elle.
Le texte a été écrit à partir d’anecdotes tirées de la vie des interprètes (Ilya Domanov, Merav Dagan et Gal Shamai) ou de la mienne, répète la chorégraphe. Elle ajoute : « Je viens du monde de la danse et de la performance ; le côté théâtral de cette pièce est un accident, quelque chose qui s’est produit pendant les répétitions et qui s’est imposé pour rester une œuvre portée autant par la parole que par les corps ».
Depuis sa création en 2012 à l’Acco Festival d’Acre, un festival consacré au théâtre alternatif israélien où les danseurs-acteurs de la production s’étaient partagé le prix de la Meilleure interprétation, Marathon n’a cessé d’évoluer. Un des interprètes du trio original s’étant retiré suite à une blessure, Aharona Israel et Asa Wolfson, qui signent les textes, ont écrit avec le nouvel arrivant de nouvelles autofictions.
Il y a bien entendu ensuite eu les adaptations nécessaires, puis la traduction en anglais. Et à chaque modification, l’équipe a le sentiment d’avancer plus profondément : « La structure influence les détails et vice versa » explique Aharona Israel. Le long processus de création de Marathon a amélioré la qualité de mon écoute auprès des interprètes, remarque encore la chorégraphe qui dit avoir appris à regarder son travail autrement que par la lorgnette de sa lunette artistique, se penchant maintenant avec minutie sur les conditions de répétition, mandatant par exemple un entraineur de course pour que les interprètes apprennent à préparer leurs corps en conséquence.
C’est qu’on ne court pas 8 kilomètres, la distance que parcourt chaque interprète à chaque représentation sans s’y être préparé.
« Marathon est une métaphore pour la vie moderne en général, pas seulement de la vie en Israël, c’est pour ça que les gens de partout s’y reconnaissent » fait la chorégraphe.
C’est facile de se projeter dans les actions des interprètes car tout est visiblement très authentique : c’est une fatigue réelle, un épuisement réel et les danseurs ruissèlent de vraie transpiration, ajoute encore la chorégraphe qui avait aussi auparavant composé un solo sur l’épuisement, un thème qui la fascine.
« Le processus est beau à voir et à étudier, les interprètes ont un engagement envers la pièce et envers l’effort qu’elle demande, les histoires sont intégrées et sur scène, les interprètes ne courent plus pour moi mais plutôt comme si leurs vies en dépendaient… ».


Aharona Israel donnera un atelier sur le corps intelligent aux acteurs et danseurs professionnels et étudiants en théâtre et en danse. Samedi 2 avril 2016 .Théâtre du MAI 3680, rue Jeanne-Mance (Canada).


Source DF Danse