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mercredi 24 février 2016

La question palestinienne : Kerry et la tactique de l’opacité




Cette fois, il rencontre les dirigeants jordaniens et palestiniens sur « les questions d’insécurité qui règnent dans la région et les tensions permanentes entre Israël et les palestiniens. » Pour ceux qui ne connaissent pas la langue politique, en voici la traduction : « Les questions d’insécurité qui règnent dans la région » = le groupe terroriste de l’Etat islamique (ISIS). « Les tensions entre Israël et les palestiniens » = la vague actuelle d’attaques au couteau, à la voiture bélier et par armes à feu qui sévit depuis octobre 2015 contre les juifs....



Que la Jordanie et l’Autorité palestinienne (AP) combattent ISIS ? Voilà une bonne idée ! Que le roi Abdullah de Jordanie et le président de l’AP Mahmoud Abbas mettent fin aux « tensions » entre Israël et les palestiniens ? C’est à voir…
Kerry est de retour dans le secteur, donc, mais il n’appelle jamais un chat un chat.
Les « tensions » auxquelles il fait trompeusement allusion sont les attaques au couteau et à la voiture bélier. Et la chose énorme que Kerry évite de nommer est cette nouvelle génération de palestiniens qui après avoir subi un lavage de cerveau, pensent qu’Israël peut être vaincu à coups de couteaux et d’attaques de voitures contre des piétons.
Cette « intifada » est simplement une nouvelle phase du projet de destruction d’Israël. Quand ce projet a officiellement commencé avec l’établissement de l’OLP en 1964, il n’y avait pas d’ « implantations » – et ce jusqu’à la guerre de juin 1967 – donc que voulaient les palestiniens exactement «libérer» : Israël. De qui ? De toute présence juive.
Cela n’a pas changé…
Le plan s’est poursuivi en 1974, à la douzième session du Conseil national palestinien du Caire avec le « Plan en dix points » (détaillé dans un article à venir). L’article 2 de ce plan appelle à la « lutte armée » (terrorisme) pour établir « une autorité nationale indépendante de combat » c’est-à dire « qui soit libérée » du pouvoir israélien.
Contrairement aux affirmations de certains, le conflit actuel n’a pas pour but d’ « empêcher » une certaine mosquée d’être contaminée par les « sales pieds » des juifs : Il s’agit de forcer Israël à se mettre à genoux. Abbas et d’autres cherchent à savourer les fruits politiques de l’ « intifada. »
C’est pourquoi lors de sa rencontre avec Kerry, Abbas a bien fait comprendre qu’il avait l’intention de poursuivre ses démarches unilatérales pour imposer une solution à Israël, avec l’aide de la communauté internationale.
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Abbas a fait savoir à Kerry qu’il a l’intention de poursuivre ses efforts pour obtenir une résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies condamnant Israël pour « ses constructions dans les implantations. »
Peu importe que sur les cartes palestiniennes, Israël dans son intégralité soit considéré comme une seule grosse « implantation. »
Mais revenons à Kerry.
Ses « tensions » impliquent deux parties engagées dans une sorte de conflit, avec une aggravation de la situation et des relations plus tendues entre elles, alors qu’en réalité c’est autre chose : les palestiniens essaient ouvertement de supplanter les israéliens sur la totalité de leur Etat.
Ainsi la tactique de l’opacité continue. Nul doute que nous allons assister à davantage de pressions pour qu’Israël fasse des concessions destinées à faire cesser les « tensions. »
Kerry et ses amis ne « comprennent rien » ou ne « veulent rien comprendre. »
Les palestiniens mènent une guerre sur tous les fronts contre Israël dans le but de faire souffrir les israéliens au point qu’ils finissent par supplier leurs dirigeants de capituler. D’un point de vue palestinien, les dividendes d’un tel comportement sont grandioses.
Il est couramment admis chez les palestiniens que les deux précédents soulèvements de 1987 et 2000 ont eu pour eux des effets très positifs.
La première « intifada » a conduit Israël à la reconnaissance de l’OLP comme « seul représentant légitime des palestiniens » – une étape qui a été suivie par la signature des accords d’Oslo et la création de l’Autorité palestinienne.
La deuxième « intifada, » selon les palestiniens a conduit Israël au retrait complet de la Bande de Gaza durant l’été 2005.
Et ainsi nous arrivons à la nouvelle vague d’attentats. Comme on dit un grignotage «pied à pied».
Kerry aimerait qu’un terme soit mis aux attaques palestiniennes contre des Juifs israéliens. Le seul problème est que sa rhétorique vide de sens au Moyen-Orient, l’empêche d’avoir la moindre chance d’atteindre cet objectif.
Il ne faut pas sous-estimer le rejectionnisme de l’Autorité palestinienne. A la veille de la réunion Kerry-Abbas, les responsables palestiniens ont dit qu’ils ne s’attendaient à rien de positif à l’issue de ces pourparlers, « car les États-Unis continuent de pencher en faveur d’Israël. »
Comme toujours, la position palestinienne est, «mon petit chemin ou la grande route.» En outre, Kerry rêve, s’il pense que le président Mahmoud Abbas ou le roi Abdallah sont capables d’arrêter les attaques contre les Israéliens. Ni l’un ni l’autre n’ont un mandat ou une crédibilité suffisante pour le faire. Dans tous les cas, eux et leurs médias sont trop occupés par leurs persiflages anti-israéliens, et ne risquent pas de faire grand-chose à ce sujet.
Jusqu’à présent, pas un mot de l’un ou l’autre des deux dirigeants arabes pouvant être interprété, même vaguement, par leur peuple comme «il faut arrêter de tuer des Israéliens » n’a été prononcé.
Dans le reflet du miroir palestinien, c’est Israël qui est responsable des attaques meurtrières. Et les fausses affirmations que des Israéliens « dévastent et profanent la mosquée Al-Aqsa et les autres lieux saints islamiques » sont au bas mot des provocations.
Mais voici une idée originale : Kerry pourrait faire pression sur les dirigeants palestiniens et jordaniens pour que cesse l’incitation et l’endoctrinement anti-israélien. C’est une pression à bon escient. Et il n’y a même pas besoin de financement.
Le président Abbas est appelé à devenir un partenaire dans la lutte contre ISIS et les groupes islamistes radicaux. Parfait. Pourquoi ne pas cesser d’encourager et de glorifier les jeunes arabes palestiniens qui attaquent les Juifs israéliens ?
Lorsque Kerry et son équipe vont enfin ouvrir les yeux sur le fait que c’est précisément cette incitation qui pousse les palestiniens dans les bras ouverts d’ISIS, du Hamas et d’autres groupes terroristes, peut-être, serons nous enfin en mesure d’espérer « apaiser les tensions dans la région. »
En attendant, Kerry est de retour dans la région pour déblatérer de la paix au Moyen-Orient.
Malheureusement, il semble incapable d’appeler un chat un chat – surtout quand il s’agit de dire que ce chat est la corruption palestinienne.
Image à la Une : La télévision officielle des dirigeants de l’AP, les écoles et les médias exhibent souvent des cartes montrant la Palestine allant du fleuve Jourdain à la Mer Méditerranée. Les cartes nient l’existence d’Israël


Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Traduction et adaptation, Nancy Verdier Texte original, Khaled Abu Toameh.
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Source JerusalemPlus