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dimanche 14 février 2016

Exode : 70.000 réfugiés aux portes de la Jordanie et d’Israël




La crise des réfugiés du nord de la Syrie est actuellement en train de se répéter dans le sud, avec son florilège de dizaines de milliers de femmes, d’enfants et de vieillards destitués, dépossédés de tout, en train de fuir leurs maisons – mais cette fois, ce n’est pas autour d’Alep assiégée jusqu’à la frontière turque, mais bien à partir de la région sud de Dera’a jusqu’aux frontières jordaniennes et israéliennes...



A la différence de la très large couverture médiatique de la crise des réfugiés à la frontière entre la Syrie et la Turquie, l’exode des réfugiés du sud n’a reçu qu’une très maigre attention de la part des médias et même des correspondants israéliens, qui en sont les témoins directs.
Avec l’intensification des attaques au sud de la Syrie, environ 50.000 réfugiés sont actuellement en train d’affluer vers la Jordanie et une autre masse d’environ 20.000 sans abri vers la frontière du Golan à Quneitra.
Les sources militaires de Debkafile révèlent que, depuis que le temps s’est éclairci et que les frappes aériennes russes ont repris contre les rebelles qui tiennent la partie nord de Dera’a, des dizaines de milliers de civils sont en mouvement à partir du sud.
Environ 15.000  à 20.000 personnes ont atteint la frontière jordanienne et plus de 30.000 autres sont sur le point de suivre ce chemin ; alors qu’une autre vague de 20.000 personnes semble faire route vers la ville de Quneitra dans le Golan, à la frontière israélienne.
La Jordanie a déjà absorbé plus de 650.000 réfugiés au cours des précédents exodes de cette guerre qui dure depuis cinq ans. 
Un SOS désespéré est apparu sur les réseaux sociaux mercredi 10 février, dans lequel le Conseil Provincial de Dera’a, contrôlé par les rebelles alerte que des dizaines de milliers de civils tentent d’échapper aux frappes aériennes russes et aux barils de bombes lancés par les avions de guerre et les hélicoptères d’attaque syriens.
Il n’y a aucun moyen ni aucun itinéraire pour apporter de l’eau, de la nourriture et des médicaments aux réfugiés en fuite.
Les sources militaires qui surveillent la situation rapportent que l’exode a été déclenché par la chute d’Alaman, à 3 kms au Nord de Dera’a, aux mains des forces syriennes et du Hezbollah. Ces divisions ont coupé certaines parties de l’Autoroute 5 allant de Dera’a à Damas.
Les rebelles se sont retrouvés avec uniquement une seule route servant d’échappatoire, la route vers la frontière jordanienne, mais elle aussi se retrouve sous un feu nourri, forçant les réfugiés à chercher à contourner l’obstacle à travers le pays escarpé.
Tout comme à Alep, le quartier de Darnah est tenu par des centaines de milices rebelles composites, allant de groupes de l’Armée Syrienne Libre soutenue par les Etats-Unis à des groupes ayant prêté allégeance à Daesh. Selon nous sources des renseignements, il est souvent difficile de déterminer quels groupes prennent leurs ordres auprès de qui.
La Jordanie suit la même politique que la Turquie, envers les dizaines de milliers de réfugiés massés à sa frontière. Un seul passage est possible à Ramtha, mais les réfugiés n’ont pas l’autorisation de traverser.
Le gouvernement israélien n’a pas encore fait de déclaration sur la politique qu’il s’apprête à devoir adopter à l’égard des réfugiés syriens qui prennent la direction du Golan.


DEBKAfile Reportage exclusif


Source JerusalemPlus