J’ai, dans un précédent article, tenté de procéder à un bilan de l’année 2015 en soulignant ce qui me semble avoir été l’élément essentiel : l’offensive djihadiste planétaire. J’entends ici parler de 2016. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, je dirai que 2016 sera une année où l’offensive en question se poursuivra, et s’accentuera sans doute...
Le mode opératoire des islamistes étant ce qu’il est, et les moyens de contrôle et de surveillance en France et en Europe étant ce qu’ils sont, il est probable, hélas, que d’autres attaques islamistes se produiront. Il est tout aussi probable, hélas, qu’il y aura des victimes.
Le rejet de l’islam continuera à monter dans l’atmosphère
Les réactions, en France et ailleurs en Europe se feront-elles plus fortes ? Nul ne peut le savoir, mais c’est une possibilité.
Tous les gouvernements d’Europe agiront pour que cette possibilité ne se concrétise pas, s’empresseront pour répéter que « l’islam est toujours et partout une religion de paix », des imams très modérés pratiquant la takya défileront sur les plateaux de télévision, mais le rejet de l’islam n’en continuera pas moins à monter dans l’atmosphère.
Là où des élections auront lieu, les partis définis comme « populistes » et « islamophobes » gagneront du terrain, et s’approcheront des portes du pouvoir. Il n’y aura pour autant pas de guerres civiles. Quand sur un territoire coexistent une population jeune et une population plus âgée, la population plus âgée cède en général du terrain.
L’invasion migratoire enclenchée en 2015 en Europe occidentale se poursuivra et accélèrera l’islamisation des pays concernés, tout en accroissant la probabilité d’attaques islamistes.
A l’échelle planétaire, le recul de l’Etat Islamique sur le sol irakien ne signifiera pas la fin prochaine de celui-ci, qui a perdu un peu de terrain sur le sol irakien, mais pris de l’ampleur en Afrique et en Asie.
L’Iran restera une force de déstabilisation majeure, poursuivra l’offensive qu’il mène depuis Bagdad contre l’Etat Islamique en Irak, préservera ce qui reste du régime Assad en Syrie et l’emprise du Hezbollah sur le Liban.
L’Iran poursuivra aussi sa tentative de s’emparer du Yemen grâce aux milices Houthi, et sa volonté de déstabiliser l’Arabie Saoudite et d’y faire tomber le régime.
Il n’y aura pour autant pas de guerre directe entre l’Iran et l‘Arabie Saoudite.
Les Saoud sont désormais quasiment abandonnés par l’administration Obama, qui veut l’hégémonie régionale de l’Iran. Ceux-ci se rapprocheront de la Russie, qui est en train de devenir l’acteur majeur de la région. Ils tenteront d’obtenir de Poutine qu’il réfrène les ardeurs des mollahs, sans être certains qu’il y parviendra.
L’objectif de Poutine sera de nouer des liens plus étroits avec les Saoud, et dans ces conditions, il y parviendra sans doute.
Il ne cherchera pas à faire tomber l’Etat Islamique, l’administration Obama non plus.
Ce qui intéresse Poutine est de remplacer les Etats-Unis, qui, grâce à Obama, se sont éliminés eux-mêmes de façon presque totale du Proche-Orient, et d’être, au dessus de l’Iran installé en position de puissance hégémonique régionale, la grande puissance protectrice de la région.
Le partenaire de la Russie dans le projet eurasien, la Chine, en parallèle, accentuera son emprise sur les eaux de la mer de Chine. Et à l’élimination presque totale des Etats Unis du Proche-Orient s’ajoutera leur effacement graduel en Asie, où ils sont en train de perdre leur rôle de puissance stabilisatrice.
L’événement majeur sera l’élection présidentielle américaine de novembre 2016.
L’élection d’un Président (ou d’une présidente) démocrate équivaudrait à accorder un troisième mandat à Obama, je l’ai déjà écrit, et cela rendrait le désastre provoqué par Obama au sein des Etats Unis aussi bien qu’ailleurs sur la terre quasiment irréversible.
Il reste, je pense, deux candidats du côté républicain, et deux seulement : Donald Trump et Ted Cruz.
Si l’un des deux est élu, la tâche qui sera devant lui sera immense. Les électeurs américains le savent : c’est pour cela qu’ils se sont détournés des candidats sélectionnés à l’avance par les notables du parti, Jeb Bush, John Kasich, Marco Rubio.
L’heure, pour les électeurs républicains, n’est pas aux discours tièdes et centristes.
Par Guy Millière
Source JerusalemPlus