Elève du Collel Vayizra' Itshak, Rav Mordékhai Steboun vous offre 3 jolies perles d'enseignements sur la Paracha de la semaine, afin d'agrémenter spirituellement votre table du Chabbath !....
Rav Steinmann et son épouse
« Un homme ne voyait pas son prochain, et personne ne pouvait bouger de sa place… » (10,23)
Le Rav David Zeid nous explique que ce verset, relatant la plaie de l’obscurité, peut s’appliquer au domaine des Mitsvot qui concernent l’homme envers son prochain.
Il arrive souvent que les gens souffrent de différents problèmes qui les accablent. En tant que juifs, fidèles aux Mitsvot, ils scrutent alors leurs actions et constatent avec déception à quel point ils ont été négligents dans les relations avec leur prochain. Et dans la plupart des situations, le fait de demander pardon à son prochain peut effacer littéralement leurs problèmes.
En revanche, nombre de personnes pensent que leurs problèmes peuvent être résolus par une meilleure observance des Mitsvot, comme le Chabbath, les Téfilines, ou encore la Cacheroute, mais ils délaissent sans remords l’amélioration des relations envers autrui.
C’est sur cette attitude que le verset nous décrit : lorsqu’un homme ne voit pas son prochain et donc ne le considère pas, alors il ne bougera pas de sa place et sera bloqué par des problèmes.
Le Rav Dyner nous raconte que lorsqu’il se rendit quelques jours avant Pessa’h chez le Rav Steinmann, il s’interrogea alors sur la présence inhabituelle d’un grand réservoir d’eau.
Le Rav Steinmann lui répondit : "Il existe une rigueur dans la Halakha consistant à ne pas utiliser l’eau du robinet pendant Pessa’h parce qu’il existe un risque de ‘Hamets. C’est pourquoi il y a ce réservoir d’eau à la maison". Le Rav Dyner ne pouvant retenir sa curiosité, insista auprès du Rav en affirmant que depuis de nombreuses années, il se rend chez le Rav avant Pessa’h et n’a jamais constaté la présence de ce réservoir d’eau.
Le Rav Steinmann lui répondit : "Pour tout te dire, j’ai toujours respecté cette rigueur dans la Halakha, mais un jour la Rabbanite a ouvert le robinet par erreur et cria "J’ai fait rentrer du ‘Hamets dans la maison !". J’ai alors essayé de la rassurer en lui expliquant qu’il ne s’agit que d’une rigueur. Mais constatant que cela n’était pas suffisant, j’ai décidé d’arrêter ce système pour lui prouver que cela n’est pas interdit selon la Halakha."
Le Rav Dyner a alors comprit que le Rav Steinmann avait repris cette habitude car la Rabbanite avait quitté ce monde cette année.
Voici un exemple concret du respect de son prochain, au point de tout faire afin que celui-ci se sente le mieux possible, même à son propre détriment.
Les ânes et les chiens en Egypte
« Et pour tous les Bné Israël, les chiens n’ont pas aboyé… » (11,7)
Rachi nous explique dans la Paracha Michpatim (22,30) que les chiens ont mérité de recevoir les viandes interdites selon la Torah afin de les récompenser de leur attitude.
Mais pour les ânes, Rachi nous explique qu’ils ont aussi reçu une récompense car ils ont aidé les Bné Israël lors de la sortie d’Egypte en portant le butin. Et quelle récompense ont-ils reçu ? La Mitsva du rachat du 1er né de l’âne !
Le Rav ‘Haïm Zonnefeld pose la question suivante : Pourquoi l’âne reçoit-il une récompense sous forme de Mitsva tandis que le chien reçoit une récompense sous forme matérielle ?
La différence est fondamentale. Lorsque l’âne a entendu que les Bné Israël sortaient d'Egypte, il leur a dit : "Chargez vos sacs sur mon dos, je suis de votre côté", mais le chien, voyant qu’il existait un désaccord entre les égyptiens et les Bné Israël, a préféré ne pas se mêler et n’a pas aboyé...
Les voleurs le soir du Séder de Pessa’h
« Et pour tous les Bné Israël, les chiens n’ont pas aboyé… » (11,7)
Il existe une coutume le soir de Pessa’h que les enfants s’empressent de faire "voler" l’Afikomane.
Sur chaque détail de la sortie d’Egypte, la Torah nous demande de faire un rappel le soir du Séder, comme par exemple le ‘Harosset en souvenir de l’argile, le Maror en souvenir de l’amertume etc.
Un des miracles de la sortie d’Egypte fut que les chiens n’ont pas aboyé au passage des Bné Israël.
La Guémara (Péssa’him 113a) nous raconte que Rav a donné un conseil à son fils Rav Assi : "N’habites jamais dans une ville où les chiens n’aboient pas, car s’il n’y pas de chiens, les voleurs peuvent venir plus facilement commettre leurs méfaits". Ainsi, la veille de la sortie d’Egypte, les voleurs se sont manifestés car les chiens n’ont pas aboyé.
C’est donc en souvenir de ce miracle que les enfants ont l’habitude de "voler" ce morceau de Matsa à leur papa.
Rav Mordékhai STEBOUN
Source Torah Box