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jeudi 8 octobre 2015

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les Jew-MILF




Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur les Jew-MILF
 
Cette semaine, mon boss m’a lancé : « Ella, fais-moi un papier sur les Jewish MILF ! ». Je ne voudrais pas faire ma vierge effarouchée, mais ça m’a d’abord surprise. Puis finalement amusée...
 


Apparu dans les années 90, l’acronyme MILF signifie Mother I’d Like to Fuck. Dans le jargon Jewpop, la Jewish MILF (Jew-MILF) est la mère de famille, entre 35 et 50 ans, bien roulée, que le cousin célibataire de 27 ans aurait volontiers emballée dans les vestiaires du Pavillon Dauphine le soir de la bar mitzva de Ruben. Sensuelle et assumée, elle a su conserver sa part de volupté tout en effaçant les marques superflues de ses trois grossesses, et parfois de son hérédité.
 

La Jew-MILF est-elle vraiment différente des MILF ordinaires ?

 
Le samedi suivant, au parc, je me suis surprise à les observer. Toutes. Une à une. Je n’avais plus que ça en tête. En est-ce une ? J’ai vite mis de côté toutes celles qui criaient tout fort à leurs enfants de venir retirer la rhnana qu’ils avaient au nez et celles, même plutôt jolies, qui sentaient ostensiblement les fesses de leurs enfants en public.
 
Puis j’ai eu le réflexe féminin du chiffon. Mon regard a été immédiatement happé par une brune méchée en perfecto et bottes en cuir à talons, faisant contre mauvaise fortune bon cœur des mottes de terre de la pelouse du parc Monceau. Une Sef-MILF !
 

Quelles différences entre MILF séfarades et MILF ashkénazes ?

 
Bien que biberonnée aux pois chiches, la MILF séfarade, désormais adepte des cours de zumba au centre communautaire, porte un string et un jean taille basse bien moulé. L’Ashké-MILF porte, elle, une petite culotte et une chemise over-size à boutons qu’on a envie d’arracher. Froide mais féminine, elle est sexy à en faire bégayer son cousin orthodoxe pendant sa tefila¹, lequel aimerait bien l’inviter cette année sous la soucca, juste une fois, comme ça.
 
La MILF a besoin de savoir qu’elle plait encore. Ce besoin est décuplé chez la Jew-MILF, qui, avant d’atteindre ce stade ultime de séduction, a commencé sa carrière au plus jeune âge chez les JFP (Jewish French Princess) ; catégorie abandonnée dès la 2ème année de mariage pour laisser place à Koh-Lanta et aux matchs du PSG.
 
Sûre d’elle et dominatrice, elle est fière de ce qu’elle a accompli et de sa parfaite progéniture. Mais la Jew-MILF, ashkénaze ou sépharade, dissimule derrière la Terracotta et ses Wayfarer ses premières inquiétudes, car elle sait proche la fin de son emprise féminine. Elle a besoin de se faire ses dernières frayeurs. De sentir un regard se poser sur le galbe de ses hanches. D’attendre un ultime SMS… Elle sait qu’elle doit soigner son décolleté si elle ne veut pas finir reléguée ad vitam aeternam au standard dans l’arrière-salle de l’appel national pour la Tsedaka².
 
 

Comment aborder la Jew-MILF ?

 
Non, par ce que clairement, on lui demande pas si elle cuisine mieux les boulettes ou la graine, à une Jew-MILF. Celles qui restent en cuisine des jours durant à préparer les michloah-manot³ n’ont d’ailleurs pas été retenues au casting.
 
On ne lui lance pas non plus un : « on s’est pas déjà vu quelque part ? », au risque de se prendre en retour : « si, a Yavné, j’étais en 6ème quand t’as fait ta rentrée au CP avec ton jogg Compagnie de Californie, connard ! ». C’est le problème chez les juifs, on s’est tous déjà vus quelque part…
 
Je conseille un sujet décalé, absurde, lui lancer un « le dernier en haut de l’araignée est une poule mouillée ». Si la Jew-MILF rigole (elle a besoin de rire, la Jew-MILF), c’est qu’elle mord à l’hameçon. Qu’elle est ta carpe à farcir, ta feuille de brique JR à rouler. Et là, tu te dis que le 5 à 7 avec une quadra tunisienne, c’est bon, elle va tout donner.
 
Mais n’oublie pas qu’elle est difficile, la Jew-MILF. Exigeante. C’est comme le «Grand Israël» (ou la future coexistence pacifique de 2 États israélien et palestinien), elle relève plus du fantasme que de la réalité. Elle est tout sauf une fille facile. On peut même dire que la trentenaire juive est dans la vie de tous les jours au moins aussi easy going que Golda Meir lors des négociations avec les britanniques.
 
Je ne voudrais pas te décourager, petit, mais dis-toi bien qu’on est plus au Duplex. Le magnum de champagne ne va pas suffire. Le jardin d’acclimata-sion est une jungle. On rentre certes en baskets, mais il n’y pas de carré VIP pour lever. Même si tu lui promets du glamour au Love Hôtel entre midi et deux, va falloir batailler pour qu’elle trahisse le père des yeux-de-sa-vie-mon-amour-de-trésor-adoré. 
 
Et je ne te parle pas de l’Ashké-MILF, irrévérencieuse et sarcastique. Il faudra rivaliser en intellect si tu veux espérer la hisser sur l’hôtel de la transgression. Intransigeante, elle te recalera au moindre WhatsApp mal orthographié.
 
La Jewish MILF est donc bien une MILF à part. Elle est belle. Belle mais enracinée. De Meknès à Lodz, elle n’oubliera pas au premier regard inconnu d’où elle vient, ni qui elle est. Elle t’aura sans doute vu. Regardé de loin ou peut-être de près. Elle y aura pensé. Mais de là à dire qu’elle aura cédé, toi seul le sait.
 
Ella Klein


Source JewPop