Benjamin Netanyahou a promis de renforcer encore la répression lundi. Le Premier ministre israélien veut éviter un embrasement en Judée-Samarie, en proie aux violences, et à Jérusalem, où la Vieille ville reste encore interdite aux Palestiniens...
Depuis samedi, jeunes Palestiniens et soldats et policiers israéliens s'affrontent dans de nombreuses localités de Judée-Samarie et certains quartiers de Jérusalem-Est. Les premiers jettent pierres et cocktails Molotov, les seconds répondent désormais de plus en plus systématiquement par des tirs à balles réelles en Judée-Samarie.
Quatre morts côté israélien, deux côté palestinien en quatre jours
Côté israélien, quatre personnes ont été tuées depuis jeudi, deux criblées de balles en Judée-Samarie, et deux autres dans une attaque au couteau dans la Vieille ville de Jérusalem. Un Palestinien est mort dimanche soir après avoir été touché à Tulkarem, dans le nord-ouest de la Judée-Samarie.
Un jeune adolescent palestinien a été tué lundi lors de heurts avec l'armée israélienne dans le camp de réfugiés d'Aïda à Bethléem en Judée-Samarie, ont indiqué la police et le Croissant-Rouge palestiniens à l'AFP. Abdel Rahmane Abdallah, 13 ans, a été mortellement touché au torse par des balles au cours d'affrontements à la mi-journée, ont-ils dit.
Il est le deuxième jeune Palestinien tué par des soldats israéliens en 24 heures en Judée-Samarie. Les affrontements ont fait aussi 150 blessés par balles réelles ou projectiles en caoutchouc en moins de 48 heures, selon des sources médicales palestiniennes.
Netanyahou sous pression
Benjamin Netanyahou a prévenu dimanche soir qu'Israël menait "un combat jusqu'à la mort contre le terrorisme palestinien". Il a ordonné d'accélérer les démolitions de maisons appartenant aux auteurs d'attentats ou à leur famille. La mesure a déjà été employée à maintes reprises avec l'objectif de donner à réfléchir à ceux qui veulent perpétrer des attaques.
Elle est pour les Palestiniens une des manifestations insupportables de l'occupation et est décriée par les défenseurs des droits de l'Homme comme relevant du châtiment collectif.
Netanyahou est soumis à la pression de certains membres de son gouvernement, l'un des plus à droite de l'histoire d'Israël, qui critiquent désormais ouvertement son action et vont jusqu'à réclamer l'annonce d'une nouvelle colonie pour donner la leçon aux Palestiniens. Le président palestinien Mahmoud Abbas a dénoncé dans la nuit "l'escalade" à laquelle se livrait Israël, qui a selon lui intérêt aux violences.
Israël a déjà pris une disposition exceptionnelle et peut-être inédite en interdisant pendant deux jours, dimanche et lundi, l'accès de la Vieille ville à l'immense majorité des quelque 300.000 Palestiniens de Jérusalem-Est qui n'y vivent pas.
Thomas Liabot
Source Le Jdd