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dimanche 12 juillet 2015

Intégration des immigrants : l’ambassade de France s’implique


Travailler de concert en faveur de l’amélioration de l’intégration des nouveaux immigrants de France en Israël: c’est là le pari lancé, et tenu, par un groupe d’associations israéliennes francophones, parrainées par l’ambassade de France à Tel Aviv. Depuis mars 2015, ce forum se penche sur différents thèmes liés aux problématiques rencontrées par les immigrants venus de France en Israël...


Quatre groupes de discussions, prenant en charge différents sujets, se sont réunis le 25 juin à l’Institut Français de Tel Aviv afin de faire un bilan à mi-parcours avant de rendre leurs conclusions cet automne. IsraPresse était présent.
Cette deuxième réunion du Forum pour l’intégration des immigrants de France, a eu lieu en présence de M. Patrick Maisonnave, ambassadeur de France en Israël, qui, à cette occasion, jouait le rôle de « maître de cérémonie ».
En introduction, M. Maisonnave a rappelé la fonction de l’ambassade : « Notre rôle est celui d’être un facilitateur pour les associations dans le cadre de ce forum, aussi bien pour prêter des locaux que pour fournir toute l’expertise du personnel de l’ambassade sur les différentes questions. »
Les dossiers évoqués par les groupes sont: l’emploi, la reconnaissance des diplômes, les problématiques sociales ainsi que la culture et l’éducation.
Daphna Poznanski, conseillère consulaire, a présenté les résultats intermédiaires du groupe chargé du dossier Emploi.

Parmi les pistes évoquées, celle d’un guide explicatif à l’attention des nouveaux migrants: « Il faut expliquer les différences entre la France et Israël du point de vue des salaires, de la mentalité au sein du monde professionnel et de la législation, afin d’éviter un trop grand choc culturel. ». La nécessité de créer un véritable lobby francophone a fait l’unanimité, alors même que les organisations francophones ont rencontré le ministre de l’Alya, son principal objectif étant de créer une plateforme améliorant la communication avec les autorités israéliennes, et d’imposer ainsi les modes d’intégration adaptés aux besoins spécifiques des « Olim » (nouveaux immigrants) de France.
Plus globalement, Dov Maïmon, du Jewish People Policy Institute (JPPI) a présenté un document dans lequel quatre objectifs majeurs étaient définis : l’émergence d’une représentation politique, la mobilisation du capital social existant, la création d’un groupe israélien de soutien à l’Alyah française et la création d’un quartier pilote intégrant emploi et services sociaux.

Il a également évoqué une volonté d’aider à la délocalisation d’entreprises venues d’Europe en Israël, de faciliter l’intégration par l’emploi en permettant d’obtenir un travail avant même son arrivée en Israël et d’encourager le suivi de cours d’hébreu en France, dès la décision prise d’immigrer en Israël.
Le deuxième groupe de travail mené par Robert Feldmann, président de l’Union des Français de l’étranger en Israël, s’est penché sur l’épineuse question de l’équivalence des diplômes, sujet directement lié à celui de l’emploi, en passant en revue de manière particulièrement exhaustive les différents corps de métier, avec leurs problématiques et les solutions pouvant être envisagées, en particulier dans le domaine médical et paramédical, mais aussi pour les titulaires d’un B.T.S.
L’accent a été mis sur l’ensemble des informations à mettre à disposition des nouveaux immigrants, mais aussi sur les pressions à effectuer en France et en Israël afin de simplifier le processus d’équivalence des diplômes.
Une image en décalage avec la réalité: « Les Israéliens ont tous l’impression que les Français sont riches »
Le troisième groupe s’est focalisé sur les questions sociales, tout en déplorant le peu d’associations ayant participé aux réflexions et travaux préparatoires. Les difficultés sociales rencontrées par certains Franco-Israéliens viennent en partie de l’image des Français, l’un des intervenants indiquant « que ce soit les Israéliens de la rue ou les administrations israéliennes, ils ont tous l’impression que les Français sont riches, ils ne font aucune différence entre les touristes et les migrants. ».

L’absence de données statistiques, ainsi que l’existence d’un grand nombre de petites associations sans coordination entre elles et isolées des grandes associations nationales, ont été soulignés. Ce point a retenu l’attention de M. l’ambassadeur qui a souligné l’importance de cette problématique.
Pour finir, les questions liées à l’enseignement et la promotion de la culture française ont été abordées. Le développement de l’enseignement du français en Israël a été évoqué.

De plus, la mise en place d’un fascicule explicatif du système éducatif israélien à l’attention des Français a semblé nécessaire.
Sur le volet culturel, la promotion d’artistes français et francophones et l’insertion de la culture française au sein de la société israélienne ont été mis en avant, le tout via un projet de site internet permettant de centraliser l’ensemble des besoins et des informations.
Tout au long de ce Forum, M. Maisonnave a prodigué quelques conseils aux intervenants. Il les a félicités et a partagé son sentiment sur le sérieux se dégageant de l’ensemble des travaux des différents groupes. Il a souhaité que l’ensemble des conclusions puisse être connu à l’automne, avec une problématique: quels efforts la société israélienne et les nouveaux migrants sont-ils prêts à faire pour assurer l’intégration des Olim de France ?
Contactée par Israpresse sur les interrogations que peut soulever l’implication de l’ambassade de France dans l’intégration de ces ressortissants en Israël, l’ambassade a déclaré :
« L’alyah est un choix personnel sur lequel les autorités françaises n’ont pas à se prononcer. La France souhaite que les Français qui font ce choix réussissent leur intégration en Israël et contribuent au renforcement des liens entre nos deux pays.
C’est pourquoi l’Ambassade de France en Israël soutient les efforts du Conseil consulaire (élus, représentant les français d’Israël) visant à identifier les difficultés liées à  l’intégration des nouveaux arrivants en provenance de France et à faire des propositions aux autorités israéliennes compétentes. »

Source IsraPresse