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vendredi 3 juillet 2015

Haftara Balak : Texte et analyse


Le prophète Mikha vient compléter les bénédictions dites sur Israël par Bilaam. Il rappel surtout les fondements du judaïsme : la justice et la droiture. Voici le texte de la Haftara en francais puis une analyse du rav Kohn...


Texte de la Haftara

Le reste de Jacob sera au milieu des peuples nombreux Comme une rosée qui vient de l’Éternel, Comme des gouttes d’eau sur l’herbe : Elles ne comptent pas sur l’homme, Elles ne dépendent pas des enfants des hommes.
Le reste de Jacob sera parmi les nations, Au milieu des peuples nombreux, Comme un lion parmi les bêtes de la forêt, Comme un lionceau parmi les troupeaux de brebis : Lorsqu’il passe, il foule et déchire, Et personne ne délivre.
Que ta main se lève sur tes adversaires, Et que tous tes ennemis soient exterminés !
En ce jour-là, dit l’Éternel, J’exterminerai du milieu de toi tes chevaux, Et je détruirai tes chars ;
J’exterminerai les villes de ton pays, Et je renverserai toutes tes forteresses ; J’exterminerai de ta main les enchantements, Et tu n’auras plus de magiciens ; J’exterminerai du milieu de toi tes idoles et tes statues, Et tu ne te prosterneras plus devant l’ouvrage de tes mains ; J’exterminerai du milieu de toi tes idoles d’Astarté, Et je détruirai tes villes.
J’exercerai ma vengeance avec colère, avec fureur, sur les nations Qui n’ont pas écouté.
Écoutez donc ce que dit l’Éternel : Lève-toi, plaide devant les montagnes, Et que les collines entendent ta voix !...
Écoutez, montagnes, le procès de l’Éternel, Et vous, solides fondements de la terre ! Car l’Éternel a un procès avec son peuple, Il veut plaider avec Israël. -
Mon peuple, que t’ai-je fait ? En quoi t’ai-je fatigué ? Réponds-moi !
Car je t’ai fait monter du pays d’Égypte, Je t’ai délivré de la maison de servitude, Et j’ai envoyé devant toi Moïse, Aaron et Marie.
Mon peuple, rappelle-toi ce que projetait Balak, roi de Moab, Et ce que lui répondit Balaam, fils de Beor, De Sittim à Guilgal, Afin que tu reconnaisses les bienfaits de l’Éternel.
Avec quoi me présenterai-je devant l’Éternel, Pour m’humilier devant le Dieu Très Haut ? Me présenterai-je avec des holocaustes, Avec des veaux d’un an ?
L’Éternel agréera-t-il des milliers de béliers, Des myriades de torrents d’huile ? Donnerai-je pour mes transgressions mon premier-né, Pour le péché de mon âme le fruit de mes entrailles ? -
On t’a fait connaître, ô homme, ce qui est bien ; Et ce que l’Éternel demande de toi, C’est que tu pratiques la justice, Que tu aimes la miséricorde, Et que tu marches humblement avec ton Dieu.
Analyse :

« Mon peuple, souviens-toi, je te prie, de ce qu’a médité Balaq, roi de Moav, et de ce que Bil‘am, fils de Be‘or, lui répondit, depuis le Chitim jusqu’au Guilgal, afin que vous connaissiez la justice de Hachem » (Michée 6, 5).
Ce verset, qui fait partie de notre haftara, comporte une part de mystère.
Nous savons que c’est à Chitim que Bil‘am a réussi à inciter les enfants d’Israël au péché, puisque c’est à cet endroit qu’ils se sont prostitués avec les filles de Moav (Bamidbar 25, 1 et suivants), avec la catastrophe que cette débauche a entraînée : Vingt-quatre mille morts (Ibid. 25, 9).
Mais qu’en est-il de Guilgal, dont le nom n’est mentionné dans la Tora que d’une façon tout à fait incidente (Devarim 11, 30) ?
C’est à Guilgal que les enfants d’Israël, après qu’ils eurent traversé le Jourdain, firent leurs premiers pas en Erets Yisraël, et c’est à Guilgal qu’ils pratiquèrent pour la première fois la circoncision depuis qu’ils étaient sortis d’Egypte (Josué 4, 19 et 5, 2).
En d’autres termes, alors qu’ils avaient gravement péché au moment même où ils étaient sur le point d’entrer en terre de Canaan, Hachem leur a octroyé son pardon dès l’instant où ils y ont pénétré.
Et c’est pour répondre à l’inquiétude d’Israël, qui se demande si « Hachem, eu égard à ce pardon, prendra plaisir à des milliers de béliers, à des myriades de torrents d’huile » (Michée 6, 7), que le prophète lui répond qu’Il attend de lui seulement de pratiquer la justice, d’être pénétré d’amour envers les hommes et d’humilité envers Lui (6, 8).

Source Massorti et Chiourim