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mercredi 29 juillet 2015

En Israël, les entreprises délaissent la Bourse

 
Les financements obliga­taires se sont multipliés au premier semestre en Israël, alors qu’une seule entreprise a procédé à son introduction en Bourse. Pourquoi supporter les frais inhérents à une introduction en Bourse et les contraintes liées à la cotation quand on peut se financer facilement sur le marché obligataire ? C’est la question que semblent se poser les sociétés israéliennes...


Le marché de la dette coté connaît, en effet, un dynamisme impressionnant depuis le début de l’année. D’après la Bourse de Tel-Aviv, rien qu’au premier semestre, les émissions obligataires des entreprises ont atteint 32 milliards de shekels, (7,7 milliards d’euros), soit près du double de celui des émissions de la première moitié de 2014.
Au cours des trois premières semaines de juillet, quatre émissions sont venues augmenter ce total de 3,8 milliards de shekels. Et la semaine dernière, Victory Supermarket Chain, le quatrième distributeur du pays, a annoncé son intention de lever entre 70 et 100 millions de shekels. D’après Bloomberg, à ce rythme, le record du montant levé en 2014 – 45 milliards de shekels – devrait donc être dépassé cette année.
Un intérêt qui s’explique principalement par une baisse drastique des coupons demandés aux entreprises. Celle-ci attire même des entreprises étrangères : le promoteur immobilier américain Moinian Group a levé en mai 1,4 milliard de shekels à un taux de 4,2 %, l’un des plus faibles jamais obtenu par une entreprise américaine.
Les investisseurs ont d’importantes liquidités à placer. D’une part, l’Etat israélien a réduit ses émissions obligataires, au premier semestre, de plus de 30 % par rapport à la même période de 2014.

D’autre part, les investisseurs se détournent de la Bourse en raison de l’étroitesse du marché actions. En trois ans, 71 sociétés sont sorties de la cote et les introductions sont au point mort. Une seule nouvelle cotation a eu lieu depuis le début de l’année. Il s’agit de celle d’Oron Group Investments & Holdings, un groupe d’ingénierie financière, qui a levé 70 millions de shekels (17 millions d’euros) en juin dernier. 
Selon un avocat spécialisé israélien, cité par Bloomberg, ce désamour des sociétés pour la Bourse trouve sa source dans le fait que « les contrain­tes sont bien plus impor­tantes pour les sociétés qui veulent se faire coter pour la première fois que pour les sociétés qui veulent émettre leur première obligation ». Des contrain­tes – combinées au fait que les investisseurs trouvent le marché actions peu sophistiqué – qui expliquent que des entreprises israéliennes qui souhaitent s’introduire en Bourse privilégient désormais New York ou Londres. En juin, par exemple, le spécialiste israélien du matériel médical EndoChoice a fait son entrée sur le Nyse, tandis que la société pharmaceutique Intec Pharma a initié son arrivée sur le Nasdaq.
 
Guillaume Benoit
Source Les Echos