Les systèmes de caméra intelligente de cette société israëlienne ont convaincu une vingtaine de grands constructeurs mondiaux. C’est un cap symbolique, que nombre d’équipementiers automobiles voudraient bien franchir. La start-up israëlienne Mobileye, spécialisée dans les solutions d’aide à la conduite, pèse désormais plus de 11 milliards de dollars de capitalisation boursière...
Une valorisation impressionnante, pour une société qui n’a été introduite en Bourse qu’à l’été dernier, et qui n’a généré que 143,6 millions de dollars de revenus en 2014... Très loin d’un Faurecia, qui a généré pas moins de 18,8 milliards de chiffre d’affaires en 2014, mais dont la capitalisation boursière n’excède pas les 5 milliards d’euros...
Si Mobileye tire bien l’ensemble de ses revenus des constructeurs automobiles, elle ne se positionne pas comme un équipementier traditionnel mais comme une start-up technologique. Son secret : un système de caméra embarqué intelligente, qui détecte piétons, motos et cyclistes, franchissements de ligne, limites de vitesse, et prévient le conducteur des risques de collision.
Basée sur des algorithmes de traitement de l’image - la société a déposé 21 brevets rien qu’aux Etats-Unis, et en dispose de 38 en attentes de validation - la solution est embarquée désormais sur 215 nouveaux modèles cette année, et 247 en 2016.
Mobileye compte plus de 20 clients, dont les principaux sont General Motors, qui pesait 30 % du chiffre d’affaires fin 2014, suivi par Nissan (16 %), BMW et Honda. Mobileye a également signé différents partenariats avec des équipements, comme Delphi, Continental, Magna, ou encore Valeo, qui concevra et industriasera une gamme de produits permettant d’élaborer une offre commune pour la conduite automatisée.
Sans concurrent sérieux, la start-up s’impose déjà comme un acteur incontournable pour aider les constructeurs à entrer de plein pied dans la révolution de la voiture intelligente et autonome.
Pour 2015, Mobileye entend porter ses revenus à 218 millions de dollars. Faisant régulièrement l’objet de rumeurs d’intérêts de la part de Google ou d’Apple, qui réfléchissent à pénétrer l’univers de l’industrie américaine, la start-up est un exemple de plus du grand chambardement de l’industrie automobile face à la déferlante digitale.
Source Les Echos