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jeudi 5 mars 2015

Les Dinim de Pourim

 

Si Pourim est, dans notre esprit, une fête joyeuse, animée, familière, elle n’en reste pas moins riche en enseignements. On y apprend, entre autres, comment, en reconnaissant ses fautes et en modifiant sa conduite, le peuple juif a su transformer le cours de son histoire et inverser le «sort» qui lui était réservé. Au-delà du récit, nous nous contenterons de rappeler, ci-dessous, les commandements à accomplir durant cette fête...


La fête de Pourim qui tombe le 14 Adar est précédée d’un jeûne. A la suite de celui-ci nous procédons à la lecture de la Méguila.
Nous jeûnons, ce jour-là, en souvenir du jeûne observé par nos ancêtres qui, à l’initiative d’Esther, se sont rassemblés pour se défendre et ont jeûné trois jours afin que D.ieu leur vienne en aide. Lors de la prière, on dira «Anénou» dans la Amida, on lira la Thora comme à chaque jeûne public et on dira «Tahanoun» à Minha.
L’usage s’est répandu de donner à Pourim, en principe à l’office de Minha qui précède la lecture de la méguila, un 1/2 shekel pour les pauvres, en souvenir du 1/2 shekel payé par nos ancêtres à l’époque du Temple pour l’institution des sacrifices. Cette année, le jeudi 17 mars.
On donnera trois fois la moitié de l’unité monétaire du lieu où l’on habite car le terme Terouma (prélèvement) concernant le 1/2 shekel est répété trois fois dans la paracha Chekalim. C’est-à-dire, trois pièces de 0,50 centimes d’Euro, et non une pièce de 1 euros et une autre de 0,50.
Le père pourra donner pour chacun de ses garçons l’équivalent d’un 1/2 shekel jusqu’à sa majorité. Ce don du 1/2 shekel ne dispense pas de la mitzva de la Tsédaka envers les pauvres si importante à Pourim.


Les mitzvoth de Pourim

Ce sont les quatre mitzvoth évoquées dans la méguila et qui ont été adoptées par le Sanhédrin de l’époque.
1) lecture de la méguila
2) envoi de présents comestibles (Michloah manot)
3) don aux pauvres (Matanot laévyonime)
4) festin (Michté)

 La lecture de la méguila

Chaque homme ou femme a l’obligation d’écouter la lecture de la méguila la veille au soir et le matin de Pourim. De plus, nous devons habituer les enfants mineurs à écouter cette lecture.
Le soir, on attendra l’apparition des étoiles, après chabbat, pour commencer cette lecture, mais toute la nuit est autorisée. Le matin, on attendra le lever du soleil, en principe il sera permis de le faire à partir de l’aube. C’est de préférence à la synagogue que l’on écoutera la lecture de la méguila en présence d’une nombreuse assemblée.

A défaut, on tâchera de l’écouter en présence d’un minian (10 hommes) autrement on le fera seul. L’écoute de la méguila sera prioritaire à toute autre mitzva (à une exception près : l’enterrement d’un mort abandonné en plein champ).
Pour accomplir son devoir, on devra écouter la méguila dans sa totalité, sans en perdre un seul mot. Si l’on arrive en retard à la synagogue et que la lecture a déjà commencé, on n’aura pas accompli la mitzva. Même si l’on a raté que quelques versets du début, il faudra assister à une autre lecture complète. L’officiant a l’obligation de lire dans une méguila conforme, écrite à la main sur un parchemin.

Il le déroulera, les feuillets étant rangés les uns sur les autres, comme s’il s’agissait d’une lettre car la méguila est appelée «lettre de Pourim».
Les quatre versets de la méguila marquant notre libération seront dits à voix haute par l’assistance et repris par le lecteur. Le nom des 10 fils d’Haman précédé par les mots «500 hommes» sera prononcé en un seul souffle car tous ont été tués comme un seul homme. Quand le lecteur dira «en cette nuit le sommeil du Roi fut agité», il élèvera la voix car là commence l’essentiel du miracle.

Quand il lira «cette lettre», il agitera la méguila. Celui qui lit la méguila prononcera trois bénédictions avant la lecture : Al mikra méguila, Chéassa nissim et - Chéhé’héyanou. Une fois la lecture achevée et la méguila refermée il récitera les bénédictions finales, mais qu’en présence d’un miniane. Le matin, il prononcera les mêmes bénédictions.
Il dira ces bénédictions à l’intention de «toute» l’assemblée qui répondra «Amen» sans l’interrompre par «Baroukh hou ouvaroukh chémo», acceptant ainsi d’être associée aux bénédictions.
Il est une coutume d’agiter des crécelles à chaque fois que le nom d’Haman est prononcé. Le lecteur attendra le retour du silence pour continuer sa lecture afin qu’aucun mot n’échappe à ceux qui écoutent.
 
Envoi de présents comestibles (Michloah manot)
 
Chacun est tenu d’envoyer au moins « deux cadeaux à une personne», car il est écrit : « Envoyez des cadeaux, chacun à son prochain» mais l’envoi n’est pas limitatif. Sont appelés cadeaux des présents pouvant être consommés tels quels, sans préparation et comprenant au moins deux aliments différents : gâteaux, fruits, mets, etc.).
De plus chacun, même pauvre, est tenu de donner au moins deux cadeaux à deux pauvres, c’est-à-dire au moins un cadeau à chacun car il est écrit : «Et des cadeaux pour les pauvres».
Les femmes sont tenues aux mêmes règles, mais elles enverront leurs cadeaux à d’autres femmes et donneront au pauvre quel qu’il soit. Il est bon qu’elles se chargent elles-mêmes de ces mitsvoth. Cette mitsvah sera à accomplir durant la journée de dimanche 20 mars.
 
Don aux pauvres (Matanot laévyonim ou laaniyim)

Pour accomplir à la lettre cette mitsvah, on devra donner à deux pauvres différents des dons, de préférence en argent, afin qu’ils puissent en profiter le même jour. Le montant de ceux-ci doit être l’équivalent au minimum d’un repas.

Le festin (Michté)

C’est dans l’après-midi de dimanche 20 mars que l’on participera à un festin particulier. On s’efforcera de le faire durer aussi longtemps que possible, certains décisionnaires conseillant même de le terminer après la tombée de la nuit. A titre exceptionnel on pourra boire du vin plus que de coutume.
 
Source Chiourim