Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Zarif a indiqué aux Etats-Unis que l’échec des pourparlers sur le programme nucléaire pourrait conduire à la disparition politique du président iranien Hassan Rohani, considéré par les Occidentaux comme « modéré », a révélé samedi le site Ynet...
Le chef de la diplomatie iranienne a plusieurs fois fait part de ses préoccupations au secrétaire d’Etat américain John Kerry au cours des dernières semaines, ainsi qu’à plusieurs dirigeants occidentaux, ont révélé trois responsables iraniens.
Ces mises en garde n’ont toutefois pas été divulguées aux médias.
De leur côté, les Occidentaux ont estimé qu’il pourrait s’agir d’une manœuvre visant à donner une plus grande marge de manœuvre à Téhéran tout en reconnaisant que l’échec des pourparlers pourrait effectivement conduire à l’éviction politique de Rohani.
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a insisté vendredi, lors d’une rencontre avec son homologue iranien Mohammad Javad Zarif, sur la nécessité d’aboutir à un accord politique sur le programme nucléaire de Téhéran d’ici fin mars.
M. Kerry a réitéré son souhait d’avancer vers un accord politique d’ici la fin mars, a déclaré un responsable du Département d’Etat à l’issue de l’entretien, qui a duré près de deux heures, en marge de la Conférence sur la sécurité de Munich (sud de l’Allemagne).
Ils ont convenu de rester en contact étroit et d’essayer de se revoir prochainement, a ajouté ce responsable, alors que les négociations sur le programme nucléaire controversé de Téhéran piétinent.
L’Iran et le groupe 5+1 (Etats-Unis, Chine, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) négocient depuis plus d’un an un accord global, qui mettrait fin à plus de dix ans de crise diplomatique.
Les grandes puissances espèrent trouver un accord politique avant le 31 mars, pour ensuite conclure un accord global final incluant tous les aspects techniques le 30 juin au plus tard.
Mais les prises de position des durs à Téhéran comme à Washington, où le Congrès dominé par les républicains veut imposer de nouvelles sanctions contre l’Iran, compliquent la donne.
M. Kerry a rencontré M. Zarif à plusieurs reprises ces derniers mois. Les équipes ont également négocié au niveau politique, mais rien n’a filtré sur ces discussions.
S’exprimant à la Conférence sur la sécurité de Munich, le plus haut responsable de la diplomatie chinoise, Yang Jiechi, a estimé qu’il existe une occasion majeure pour résoudre la question nucléaire iranienne.
La Chine est prête à renforcer sa communication et coopération avec les parties afin d’oeuvrer à la conclusion rapide d’un accord juste, équilibré et global, a-t-il affirmé.
Les grandes puissances exigent que l’Iran réduise ses capacités nucléaires afin d’empêcher qu’il puisse disposer un jour de la bombe atomique. Téhéran qui dément tout caractère militaire de son programme revendique son droit à une filière nucléaire civile complète et demande la levée totale des sanctions économiques occidentales.
Ces négociations, qui ont redémarré en novembre 2013 sur la base d’un accord intérimaire gelant certaines activités sensibles de l’Iran en échange d’une levée partielle des sanctions contre l’économie iranienne, ont déjà été prolongées à deux reprises.
La signature d’un accord « peu probable »
Il est « peu probable » qu’un accord entre l’Iran et la communauté internationale concernant le programme nucléaire de la République islamique soit signé d’ici fin mars, a estimé vendredi le directeur-général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) Yukiya Amano dans une interview pour la radio israélienne.
Y. Amano a ajouté que les dirigeants iraniens ont jusqu’à présent refusé de répondre à une série de questions et ne se sont pas exprimés sur les sujets qui préoccupent la communauté internationale, notamment la poursuite d’efforts pour parvenir à fabriquer la bombe nucléaire.
« Nous devons être très prudents car nous savons qui est notre interlocuteur », a souligné le directeur-général de l’AIEA.
Vendredi, Y. Amano s’est entretenu avec le ministre israélien des Affaires stratégiques Yuval Steinitz, en marge de la Conférence sur la sécurité qui se tient actuellement à Munich.
Selon le ministre israélien, « aboutir à un mauvais accord avec l’Iran qui lui permettra de poursuivre la fabrication de l’arme nucléaire et de devenir une puissance nucléaire potentielle constitue un menace pour l’existence même de l’Etat d’Israël ».
Le directeur-général de l’AIEA a par ailleurs confié qu’il comprenait la position israélienne sur la question du nucléaire iranien.Source JerusalemPlus