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mercredi 18 février 2015

La famille Langlois honorée au titre des Justes

Josiane Luizy a reçu la médaille des mains d'Elad Ratson. - Josiane Luizy a reçu la médaille des mains d'Elad Ratson. - (Photo NR, Patrick Gaïda)
 
Eugène et Alexandrine Langlois, et leur fille, Suzanne, ont recueilli le petit Léon, en août 1942. Ils ont été distingués, hier, pour leur courage. Léon Rucker a aujourd'hui 77 ans. Il vit au Canada, avec son épouse, ses trois enfants, et ses six petits-enfants. Pourtant, hier, à Néret, il était en famille. Son autre famille...


Celle qui lui a sauvé la vie, en août 1942, alors qu'il n'avait que 4 ans. « Suzanne Langlois est venue me chercher chez mes parents, à Nice. Ils m'ont accueilli ici, chez eux, comme un de leurs six enfants. Je suis resté là, deux ans, loin de mes parents, mais en sécurité et entouré d'amour… »
C'est lui, plus de soixante et onze ans après ces faits tragiques, qui s'est battu pour que les Langlois soient décorés, à titre posthume, de la médaille de Justes parmi les nations.
François Guguenheim, vice-président du comité français pour Yad Vashem, était présent, aux côtés d'Elad Ratson, directeur des relations publiques à l'ambassade d'Israël à Paris, et d'Alain Espinasse, préfet de l'Indre, pour remettre la plus haute distinction israélienne à Josiane Luizy, nièce de Suzanne Langlois, décédée en 1996.
« Mes grands-parents et ma tante ne parlaient que très peu de ces épisodes, explique Josiane.
Pour eux, ce qu'ils ont fait était tout simplement normal. Ils n'en tiraient aucune fierté. C'était des gens simples… » Léon Rucker, lui, se rappelle « aller aux champignons, avec Alexandrine, et du courage d'Eugène, au travail ».
L'émotion, palpable, a atteint son comble quand au fil des discours et des hymnes nationaux de France et d'Israël, chacun a eu une pensée pour les Juifs tués récemment dans les attentats de janvier, en France, et dans celui du Danemark.

« Il appartient aujourd'hui à chacun d'entre nous de contribuer au renforcement des fondements de notre République et de ne pas rester indifférent aux menaces, a précisé Alain Espinasse. Être uni, c'est aussi tendre la main, cette main que la famille Langlois a tendue à la famille Rucker en accueillant alors le jeune Léon. Par leur action désintéressée lors d'une des périodes les plus sombres de l'histoire de notre pays, tous les Justes sont en permanence un exemple et nous redonnent espoir et confiance en l'humanité. »
Source La Nouvelle Republique