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dimanche 2 novembre 2014

Israël rappelle son ambassadeur en Suède « en représailles »


Stockholm a supris Israël en annonçant la reconnaissance d’un Etat palestinien ; Lieberman renchérit. Le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a déclaré jeudi soir qu’il demandait le retour de l’ambassadeur d’Israël en Suède, Isaac Lachman, pour des « consultations » après que le pays européen a reconnu officiellement la Palestine comme Etat. « Cela reflète vraiment notre irritation et notre agacement devant une décision inutile qui ne contribue pas à la possibilité d’un retour aux négociations », a déclaré le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Emmanuel Nahshon...


Isaac Bachman, en poste depuis 2012, est rappelé pour une période indéterminée, a poursuivi le porte-parole.
En effet, la chef de la diplomatie suédoise a annoncé que son gouvernement reconnaissait jeudi par décret l’Etat de Palestine, devenant le premier pays occidental de l’UE à prendre cette décision.
« Aujourd’hui le gouvernement prend la décision de reconnaître l’Etat de Palestine. C’est un pas important qui confirme le droit des Palestiniens à l’auto-détermination », a indiqué la ministre des Affaires étrangères, Margot Wallström, dans une tribune publiée dans le quotidien Dagens Nyheter.
« Le gouvernement considère que les critères de droit international pour une reconnaissance de l’État de Palestine sont remplis » : un territoire, « bien que sans frontières fixes », une population et un gouvernement, a-t-elle ajouté.
« Nous espérons que cela montre la voie à d’autres », a affirmé Mme Wallström.
Selon un décompte de l’AFP, au moins 112 pays ont reconnu l’État de Palestine.
D’après l’autorité palestinienne, ils seraient 134, dont sept membres de l’Union européenne- qu’ils l’aurait reconnue avant leur rentrée dans l’UE : la République tchèque, la Hongrie, la Pologne, la Bulgarie, la Roumanie, Malte et Chypre.
Le président palestinien Mahmoud Abbas a salué jeudi la reconnaissance annoncée par la Suède de l’Etat de Palestine, et a appelé les autres pays qui ne l’ont pas fait à suivre l’exemple suédois, a indiqué un porte-parole.
« Le président Abbas salue la décision de la Suède » qu’il juge « courageuse et historique », a dit son porte-parole Nabil Abou Roudeina.
Le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a déclaré que la décision du gouvernement suédois de reconnaître un Etat palestinien était « une décision malheureuse qui renforce les éléments extrémistes et la politique de refus des Palestiniens ».
« La seule chance de parvenir à un accord, est une négociation honnête entre Israël et les Palestiniens, et des initiatives comme celles de la Suède ne font que renforcer les exigences irréalistes des Palestiniens et éloigner la possibilité d’un accord, a dit M. Lieberman.
« Il est dommage que le gouvernement suédois ait choisi d’adopter une mesure qui cause beaucoup de dégâts et ne présente aucun avantage », a-t-il affirmé.
« Le gouvernement suédois dois comprendre que les relations au Moyen-Orient sont plus compliqués que l’assemblage de meubles Ikea, et que l’on se doit de se conduire de façon responsable, a-t-il glissé.

« Une reconnaissance indépendante de toute négociation »

Un haut fonctionnaire israélien a affirmé au journal Haaretz que les Suédois avaient informé Israël de leurs intentions la veille.
Au cours de la cérémonie d’investiture du nouveau gouvernement suédois au début du mois, le Premier ministre Stefan Löfven avait déclaré son intention de reconnaître un Etat palestinien.
« Le conflit entre Israël et la Palestine ne peut être résolu que par une solution à deux Etats », a déclaré le Premier ministre, « négocié en conformité avec les principes du droit international ».
« Il y aura une reconnaissance [de la Palestine], indépendante de toute négociation », avait-il ajouté.
Cette annonce avait provoqué un tollé du côté de la diplomatie israélienne.
« Cette déclaration ne contribue pas à l’amélioration des relations entre Israël et les Palestiniens, mais elle est aussi dangereuse pour eux (les Palestiniens) en réduisant les chances de parvenir à un accord (par des négociations) », avait estimé le vice-directeur du département européen au ministère des Affaires étrangères, Aviv Shir-On,​
Israël avait convoqué l’ambassadeur de Suède à une réunion au cours de laquelle les responsables israéliens ont vigoureusement critiqué l’initiative suédoise.
Pour calmer Jérusalem, Löfven et son ministre des Affaires étrangères, Margot Wallström, avait déclaré que la reconnaissance d’un Etat palestinien « n’aurait pas lieu demain matin », mais seulement après un dialogue avec le gouvernement israélien.
Cependant, lors d’un débat de la commission des Affaires étrangères du Parlement suédois lundi, Loefven a déclaré que la reconnaissance de la Palestine comme un Etat aurait lieu prochainement. Israël a appris mercredi que la reconnaissance aurait finalement lieu beaucoup plus tôt que prévu.
Les pays voisins de la Suède ont quant eux annoncé qu’ils ne comptaient pas suivre l’orientation prise par Stockholm.
Lors d’une conférence de presse qui suivait un sommet des dirigeants des pays scandinaves et baltes à Stockholm mardi, le Premier ministre danois Helle Thorning-Schmidt a déclaré que son pays n’était pas encore disposé à reconnaître la Palestine.
« Nous soutenons également une solution à deux Etats, mais nous favorisons autre voie pour y parvenir », a-t-elle déclaré.
Le Premier ministre norvégien Erna Solberg a également déclaré que la Norvège ne ​​reconnaîtrait pas la Palestine avant qu’un accord de paix israélo-palestinien ait été trouvé.

Source JerusalemPlus