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mercredi 1 octobre 2014

Gainsbourg par Ginzburg


Pour les amoureux du beau Serge, à voir absolument cette autobiographie réinventée de Gainsbourg, originale et romanesque : de ses débuts dans les cabarets rive gauche de Paris jusqu’à sa disparition en 1991, un impressionnant montage d’archives, parfois intimes ou inédites, commentées par le chanteur lui-même...


À partir d’une imposante compilation de chansons, d’extraits de films personnels, de photos, d’interviews télévisées et d’un passionnant montage d’entretiens accordés aux radios ou aux télévisions, Pierre-Henry Salfati donne à Gainsbourg l’occasion unique de raconter lui-même sa vie. Ces documents, dont beaucoup sont rares, inédits ou très anciens, reconstituent son parcours depuis ses débuts dans les cabarets rive gauche de Paris jusqu’à sa disparition en 1991. Par la magie de la voix off du chanteur, tantôt suave et charmeuse, tantôt moqueuse ou mélancolique, le film raconte en direct les étapes de sa vie, de Ginzburg à Gainsbarre en passant par Gainsbourg.

Dandy de la chanson pop française, Serge Gainsbourg nous y livre sa passion pour la musique jazz et celle des compositeurs classiques (Mahler, Debussy, Chopin), sa fascination pour la peinture… Mais ce sont les femmes qui dans le film révèlent le plus justement la complexité et la singularité poétique de Serge Gainsbourg, de Jane Birkin à Catherine Deneuve, de Brigitte Bardot à Vanessa Paradis.
Le documentaire explore le versant intime et les fêlures de Gainsbourg, qui a appris le piano avec « un mouchoir au coin du clavier », car son père, musicien de dancing, amoureux des classiques, s’emportait vite et fort. On glane au passage de précieuses bribes de biographie, encore inconnues : sa mère dont il était le chouchou mais qui ne désirait pas sa naissance, l’entrée en alcoolisme à l’issue du service militaire, le choix du prénom Serge par « nostalgie de la Russie ».

Un rapprochement audacieux montre des cavaliers de l’armée russe, tandis que Gainsbourg évoque, avec une ironie protectrice, la sévérité de son père, concluant sobrement : « C’était un cosaque ». Retranché derrière son éblouissant sens de la formule, le chanteur se confie, souvent sans se livrer tout à fait, s’avouant divisé entre « l’homme intègre et le showman » qui lui colle de plus en plus à la peau à mesure qu’il vieillit.
Depuis sa première étoile jaune, « à côté du cœur », Gainsbourg a enfoui ses fragilités sous des tonnes de gouaille, d’arrogance et d’esbroufe. Cette invocation les exhume au cours d’un troublant et émouvant tête-à-tête.

Je suis venu vous dire… Sur ARTE mercredi 01 octobre à 20h50 (97 min)

Rediffusion samedi 04.10 à 1h50



 

Source Judaicine