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jeudi 24 juillet 2014

Valls : EELV et l'extrême-gauche ont " un problème avec Israël "


Pour Manuel Valls, l'affaire est entendue. Un élu ne doit pas participer à des manifestations qui peuvent se terminer par «des slogans et des actes antisémites». Peu lui importe d'ailleurs que ces manifestations aient été interdites ou autorisées. Là n'est pas la question. Mercredi, à l'Assemblée nationale, le premier ministre a critiqué rudement les élus qui avaient participé à la manifestation propalestinienne de Barbès, interdite par les pouvoirs publics. Il visait notamment le maire écologiste du IIe arrondissement de Paris, Jacques Boutault...



Peu après son intervention devant les députés, Valls s'envolait pour Madrid où il devait s'entretenir avec le président du gouvernement espagnol Mariano Rajoy. Dans l'avion, il a cette fois mis en garde les élus qui s'apprêtaient à rejoindre les cortèges autorisés à Paris, en fin de journée. «Manifester est un droit et ce peut même être un devoir», a-t-il dit en petit comité comme il l'avait fait à l'Assemblée. «Je ne doute pas que cet après-midi, les slogans seront contre Israël et le gouvernement français. C'est la liberté des élus, c'est leur responsabilité. Mais je crois que c'est une erreur».
Énumérant les manifestations auxquelles a participé la gauche depuis plus de trente ans, il a indiqué: «Il n'y avait pas cet antisémitisme». Quoi qu'il en soit, Valls n'est pas surpris de voir les Verts et l'extrême gauche venir gonfler les cortèges. «Ils ont un problème avec Israël», soupire-t-il. Puis il tranche: «Ce ne sera pas le NPA qui gagnera. Ce seront les salafistes».

Valls avait vu venir le «nouvel antisémitisme»

S'il est «très préoccupé» par ces manifestations et par la «crise des valeurs» dans laquelle s'enfonce la France, le premier ministre tient toutefois sa revanche. N'avait-il pas vu venir depuis longtemps «ce nouvel antisémitisme»? «Lisez mes œuvres complètes, dit-il. J'ai été un des premiers à parler d'un nouvel antisémitisme. Il se construit depuis des années. J'ai été un des rares, avec Sarkozy, à me confronter à Tariq Ramadan». Il ajoute: «Ce qui m'inquiète, c'est de voir le djihadisme se mêler à l'antisémitisme».
Très critiqué en début d'année au moment de l'affaire Dieudonné, Valls est désormais convaincu que le PS a pris conscience du problème. «On n'a pas voulu regarder ça en face. Je me suis longtemps senti seul sur ces questions dans mon parti politique». Valls l'est beaucoup moins, même si une partie de la gauche reste toujours sourde à ses mises en garde.
Source Le Figaro