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jeudi 24 juillet 2014

Shaldag à Gaza

 
Dans les combats qui oppose l’armée israélienne et le Hamas à Gaza, le rôle des unités spéciales est crucial. Katy Bisraor nous fait découvrir une de trois principales unités d’élite de l’armée israélienne, l’unité de commando Shaldag...



A Gaza, nous menons un combat complexe déclarait Benny Gantz au début de l’incursion terrestre à Gaza. Des combats très complexes à terre, par mer et par air. Le chef d’Etat-major n’a pas donné de détails précis sur les unités impliquées dans les combats, ni expliqué le terme de combats très complexes. Mais selon quelques bribes d’informations publiés dans la presse israélienne, il s’avère une fois de plus, que plusieurs des opérations commando que mène actuellement Tsahal à Gaza sont signées de l’unité Shaldag, l’unité que Benny Gantz a lui-même dirigé au début des années 90.
Shaldag est avec les commandos marins et la sayeret matcal, le Commando de l’État-major une des trois principales unités d’élite de l’armée israélienne. Rattachée à l’armée de l’air, connue aussi sous le nom d’unité 5101, l’unité a un nom très symbolique. Shaldag en hébreu est un martin-pêcheur. Nous sommes vraiment comme le martin-pêcheur, dit un ancien officier de l’unité. Long, rapide, étincelant, surprenant, imprévisible, têtu, intouchable….Regardez le martin pêcheur attraper ses proies, vous comprendrez comment nous agissons. Oiseau rare et étrange, ou encore Oser et gagner sont les devises de l’unité.
Les soldats de Shaldag sont recrutés parmi les meilleurs des meilleurs, aguerris à toutes les techniques de combat, dans les conditions les plus extrêmes et périlleuses explique un ancien responsable du recrutement de l’unité. Des garçons avec des capacités physiques et intellectuelles, capable d’un haut niveau d’analyse, de réactivité, d’indépendance, mais aussi dotées de valeurs morales infaillibles. Ils sont triés sur le volet, avec encore plus de rigueur que le recrutement au sein de l’armée de l’air. Ils savent en fait tout faire. Ils ont une formation pluridisciplinaire. Des sortes de James Bond. Audacieux, résolus, intrépides, intelligents, très ingénieux, impertinents aussi, innovants sans cesse. En d’autres termes, le soldat légendaire de Tsahal.
Fondée en 1974, au lendemain de la Guerre de Kippour, pour permettre à l’armée de l’air une indépendance dans la gestion d’opérations spéciales, l’unité est une des plus secrètes de Tsahal. Contrairement à d’autres unités, rien n’est dévoilé sur la nature et les lieux des entrainements. Les missions menées par Shaldag ne sont révélées que quelques années plus tard et certaines, menées pourtant il y a plus de vingt ans sont encore secrètes. Même le nom du commandant de l’unité n’est révélé que quelques années plus tard. Depuis le commandant Boaz Herzokovitch, qui a dirigé l’unité de 2006 à 2008, l’armée n’a pas révélé les noms des officiers qui dirigent l’unité. Un secret tel, que les soldats portent l’uniforme des parachutistes, sans aucun signe distinctif pouvant rappeler leur appartenance à l’unité. Seuls des signes connus d’eux seuls témoignent de l’appartenance à l’unité. Ils n’ont évidemment pas le droit de révéler leur appartenance à Shaldag.
On sait seulement que la base de l’unité est située à Palmahim, au sud de Tel Aviv, une base de la défense aérienne, où est posté notamment la batterie de Dôme de fer, qui protège Tel-Aviv.
Sur les quelques informations publiées ces dernières années, on sait notamment que l’unité a joué un rôle crucial lors de la première guerre du Liban en pénétrant dans le fief même du Fatah. C’est aussi cette unité qui a démantelé au cours d’une des opérations les plus osées de Tsahal, les missiles sol-air au cœur d’une base de l’armée syrienne au début des années 80 dans la Bekaa libanaise. Lors de la seconde guerre du Liban, Shaldag a mené une série d’opérations dans les rangs du Hezboulah, opérations encore secrètes.
Dirigée alors par le commandement Doron Almog, l’unité Shadlag a aussi joué un rôle crucial lors de l’opération Moshé, le sauvetage des juifs d’Ethiopie par le Soudan en 1984 et 1985. Une série d’opérations tout au long de la traversée de cette communauté dans le désert du Soudan, mais aussi le sauvetage in extremis des agents du Mossad au Soudan, lorsque l’opération fut découverte mettant en danger immédiat les agents des services secrets israéliens.
Shaldag a continué à être impliqué dans les opérations pour le sauvetage des juifs éthiopiens. Dirigée alors par Benny Gantz, l’actuel chef d’Etat-major, l’unité a été responsable de toute la sécurité et l’opération aérienne lors de l’opération Salomon en 1991.
Aucun détail n’a été publié sur les missions de l’unité ses dernières années. Pourtant, chacun sait ici, qu’une opération d’envergure, telle que celle menée par Tsahal à Gaza implique obligatoirement les unités spéciales, comme Shaldag. Il y a ce qui est publié, et il y a la guerre de l’ombre, des opérations souvent inimaginables, très osées, au cœur des rangs ennemis explique un ancien de l’unité. Lorsque vous entendez, que Tsahal a détruit avec succès une rampe de lancement de roquettes au cœur de Beit Hanoun, en plein fief du Hamas, on comprend que Shaldag à coup sûr se trouve derrière cette opération.

Par Katy Bisraor

Source Tribune Juive