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lundi 14 juillet 2014

Israël dans une nouvelle phase à Gaza


A l'approche de sa sixième journée, la guerre entre dans une seconde phase. Au cours des cinq premiers jours de l'opération, les quelques 1.200 frappes aériennes israéliennes étaient pour la plupart "chirurgicales", elles visaient avec précision les cibles identifiées par les services de renseignement israéliens, afin de ne pas causer de dommages collatéraux. Toutefois, cette tactique a limité la capacité de l'armée à éliminer efficacement l'infrastructure militaire du Hamas et du Djihad islamique...



Elle a également placé Israël dans une position compliquée face à la pratique bien connue du Hamas et d'autres groupes terroristes de Gaza de se servir de civils comme boucliers humains. Le Hamas a notamment construit des bunkers souterrains, des entrepôts de missiles et des ateliers dans des bâtiments où vivent des civils; et des lance-roquettes dans les jardins et sur les toits des mosquées.
Israël a donc appliqué une nouvelle approche, dramatique cette fois. L'armée a commencé à appeler les habitants à évacuer leurs maisons et les quartiers du nord de la bande de Gaza, par le biais de transmissions radio, d'appels téléphoniques et de distributions de tracts, afin d'éviter qu'ils soient touchés par le raid aérien qui devait avoir lieu dimanche à midi.
Cette nouvelle approche a également été adoptée, suite à l'attaque massive de missiles menée samedi soir contre Tel Aviv. Dans une démarche sans précédent, le Hamas a annoncé à 20 heures qu'il enverrait une batterie de missiles une heure plus tard, alors que les Israéliens étaient collés à leur télévision devant les informations afin de suivre les événements dramatiques de la journée.
Et en effet, avec un retard oriental de sept minutes, le Hamas a tiré dix missiles; heureusement, une partie a été interceptée par le système de défense anti-missile, tandis que les autres ont explosé dans des terrains vagues.
Pourtant c'était une victoire psychologique pour le Hamas, qui prouve sa crédibilité. C'était la première attaque aussi importante contre Tel-Aviv depuis les bombardements de l'armée de l'air égyptienne pendant la guerre de 1948 et ceux de l'armée irakienne de Saddam Hussein 40 ans plus tard
Israël ne pouvait pas laisser passer une telle provocation du Hamas.
Dans une autre tactique, toute aussi dramatique, Israël a envoyé ses forces spéciales au-delà des lignes ennemies. Les commandos de la marine (flottille 13) ont débarqué samedi soir sur une plage du nord de Gaza et ont détruit une rampe de lancement pour la plus longue fusée du Hamas – le R160 (aussi connu sous le no, de M-302), qui visait la ville israélienne de Haïfa et ses environs.
Jusqu'à présent, le Hamas a lancé 650 roquettes et obus de mortier - un taux journalier moyen de 110 - et selon les estimations de Tsahal, il a encore en sa possession 5.000 projectiles (ce qui représente 60% de son arsenal au début du conflit).
Le souhait du Hamas est de cibler les centres urbains israéliens afin d'augmenter le nombre de victimes civiles. Le mouvement islamiste ne saurait probablement pas verser de larmes, même si les civils de Gaza étaient également touchées. Plus de Palestiniens sont tués, plus les intérêts du Hamas sont servis en termes de propagande, qui parvient ainsi à obtenir le soutien et la sympathie arabe et internationale.
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a réaffirmé dimanche que la guerre se poursuivra "un certain temps." Mais le temps n'est pas favorable aux israéliens.
Les leaders arabes et occidentaux appellent d'ores et déjà Israël à restreindre ses actions.
Des efforts pour parvenir à un cessez-le-feu accompagné d'une solution diplomatique à long terme ont déjà été initiés par le Qatar, l'Egypte, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l'Allemagne, ainsi que par l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair, émissaire du Quartet (Russie, Etats-Unis, Union Européenne et l'ONU).
Si ces efforts conjugués portent leurs fruits d'ici la fin de cette semaine, la troisième guerre de Gaza se terminera par un cessez-le feu solide.

Yossi Melman est un commentateur de la sécurité et du renseignement israéliens et le co-auteur de "Espions contre Armageddon : à l'intérieur des guerres secrètes d'Israël."

Source I24News