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dimanche 4 mai 2014

" Prix à payer " : nouveaux heurts à Yitzhar


Des affrontements ont eu lieu dimanche matin entre la police et des résidents extrémistes juifs de l'implantation de Yitzhar en Judée-Samarie. Les policiers, sur les lieux pour mener des recherches afin d'élucider les circonstances d'une attaque "prix à payer", ont été accueillis par des jets de pierres qui ont notamment endommagé un véhicule de la police des frontières, rapporte le Times of Israel...



Le mois dernier, un couple a été arrêté pour son implication présumée dans une attaque raciste survenue à Umm al-Fahm (nord). Au cours de cet incident, la porte d'une mosquée avait été vandalisée et des insultes racistes peintes sur les murs.
L'expression "prix à payer" a fait son apparition en 2008. Le principe : répondre oeil pour oeil à toute action jugée hostile aux implantations. A l'origine, les attaques répondaient à celles commises par des Palestiniens, et aussi au démantèlement par l'armée israélienne d'avant-postes illégaux en Judée-Samarie. Aujourd'hui, ces agressions et ces actes de vandalisme ne recherchent même plus le prétexte d'actions commises par des Palestiniens.
Yitzhar fait partie des fiefs les plus actifs de cette mouvance "prix à payer" et a été le théâtre de nombreux affrontements entre les extrémistes juifs et les forces de l'ordre israélienne.

Israël pas prêt à lutter contre les crimes nationalistes

Israël ne parvient pas à arrêter les crimes nationalistes "prix à payer" contre les Arabes car il ne souhaite pas le faire, selon l'ex-chef du Shin Bet (services de sécurité intérieurs israéliens), Carmi Gillon.
"Nous ne voyons pas de résultats parce que nous ne cherchons pas à en avoir", a ajouté Gillon samedi, lors d'une exposition à Beersheva.
L'ex-numéro 1 du Shin Bet a insisté sur le fait que ces attaques pourrait être stoppées rapidement mais "ils ne le veulent pas", a-t-il dit.
Il a ensuite établi un parallèle entre ces attaques et celles menées par la "résistance juive" entre 1994 et 1996, au moment de l'assassinat du Premier ministre Yitzhak Rabin.
De son côté, l'ancien chef du Mossad Shabtai Shavit a indiqué qu'"Israël n'applique pas ses lois" concernant les attaques "prix à payer".
Les incidents se sont multipliés ces derniers mois et visent aussi bien les forces de sécurité israéliennes que les résidents arabes des implantations.
Samedi, les pneus de la voiture d'un résident arabe d'Acre ont été crevés et une étoile de David peinte à la bombe.

Un gouvernement "immoral"

Les politiques immorales du gouvernement et de l'armée sont principalement responsables des attaques "prix à payer" contre les militaires, a expliqué le doyen et fondateur de la Yeshiva (école religieuse) "Od Yosef Chai" de Yitzhar, le rabbin Yitzhak Ginsburgh, dans un article publié vendredi sur internet, indique le Jerusalem Post.
Le rabbin Ginsburgh s'est dit profondément attéré des affrontements "entre Juifs" car "nous somme tous les fils d'un même homme". Il a ajouté que les actions du gouvernement devraient être mises en lumières, au lieu des violences qu'elles engendrent.
Selon lui, la décision prise par Israël de libérer des terroristes palestiniens afin d'obtenir que l'OLP (Organisation de libération de la Palestine) revienne à la table des négociations en juillet dernier, a joué un rôle important dans la rebellion des résidents des implantations.
Par ailleurs, il a reproché aux forces de l'ordre de prêter "trop d'attention à ces crimes" plutôt qu'aux attaques menées par des Palestiniens contre des Juifs.
"En outre, le gouvernement empêche la construction juive en Judée et Samarie et démolit les maisons, tout en fermant les yeux sur la construction palestinienne illégale", a déclaré Ginsburgh.
Source I24News