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dimanche 4 mai 2014

Pourparlers de paix : l'émissaire spécial américain Martin Indyk pourrait démissionner

 
L'émissaire spécial des Etats-Unis pour les pourparlers de paix, Martin Indyk, envisagerait de démissionner après l'échec des négociations entre Israël et les Palestiniens et la déclaration du président Barack Obama faisant part de son intention de suspendre la médiation américaine, ont confié samedi soir des responsables israéliens au journal Haaretz sous réserve d'anonymat...



Selon ces responsables, Indyk aurait déjà informé le "Brooking Institute", dont il est le vice-président et directeur pour la politique étrangère qu'il pourrait bien reprendre son poste duquel il s'est absenté il y a 9 mois. Deux hauts responsables de l'Institut contactés par le journal Haaretz n'ont pas souhaité faire de commentaire.
A Jérusalem on estime que Martin Indyk en personne est le haut responsable américain cité sous condition d'anonymat cité par le journal Yediot Aharonot vendredi qui avait blâmé principalement Israël pour l'échec des négociations.
Selon l'article du quotidien israélien, le haut responsable américain affirmait que "le principal écueil des pourparlers de paix provient des implantations et des constructions israéliennes" et que durant les négociations "Netanyahou n'a pas bougé d'un iota".
La source affirme notamment que le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a complètement renoncé à la perspective d'une solution négociée, et a averti Israël que les Palestiniens accèderont au statut d'État par tous les moyens - soit par des organisations internationales soit par la violence.
Selon les responsables israéliens, ces déclarations très dures indiqueraient que Martin Indyk prépare le terrain pour annoncer sa démission.
Bien que ce dernier n'aurait pas pris sa décision finale, on estime à Jérusalem qu'il ne sera pas possible de reprendre les négociations dans un futur proche et le fait que Washington ne serait pas enclin à s'investir dans un nouveau processus renforcerait la volonté de Martin Indyk de quitter son poste, souligne le journal Haaretz qui ajoute qu'un haut responsable américain a indiqué qu' "Indyk est retourné à Washington pour consultations avec le secrétaire d'Etat et la Maison Blanche".
Selon le journaliste Nahum Barnea, du quotidien israélien Yediot Aharonot, les raisons de la fin des négociations, sont bien différentes de celles que présente Israël à la presse. Citant encore la source anonyme, il révèle que la partie américaine avait tracé une frontière avec la Cisjordanie, qui octroyait à Israël près de 80% des terres où vivent les habitants des implantations.
Les 20% restants étaient destinés à être évacués. A Jérusalem, le tracé des frontières s'inspirait du plan de Bill Clinton disloquant les quartiers arabes – revenant au futur Etat palestinien, des quartiers juifs – appartenant à Israël. En guise de réponse, les négociateurs israéliens se sont abstenus de répondre, indique Nahum Barnea.
Netanyahou, selon la source, utilise la poursuite des constructions dans les implantations comme un moyen d'assurer la pérennité de son gouvernement.
Or la médiation américaine exigeait, pour que les négociations se poursuivent, l'annonce d'un gel de ces chantiers de construction, alors que ces dernières semaines, un plan de 14 000 unités de logement a été approuvé. Sabotage aux yeux des Palestiniens, cette mesure a permis aux négociateurs de l'Autorité palestinienne d'utiliser ce prétexte pour affirmer qu'Israël ne voulait pas la paix.
Le président américain aurait par ailleurs soutenu son secrétaire d'Etat tout au long du processus, qui dure depuis l'été 2013, le meilleur exemple étant, selon la source anonyme, "la volonté de libérer Jonathan Pollard alors qu'un tel pas ne l'aurait pas aidé à gagner en popularité auprès du système sécuritaire américain."
Malgré cela, l'investissement d'Obama, "n'aurait pas pu sauver les pourparlers", souligne la source. Aucun des côtés n'était "pressé", seul Kerry "sentait l'urgence", ses efforts étant comparés par la source à celui de James Baker qui, après la Première Guerre du Golfe a mené à la Conférence de la paix à Madrid en 1991.
Pessimiste, la source affirme que très rapidement, la stratégie de créer un rapprochement "amical" a échoué, et blâme, une fois de plus, Netanyahou pour cette déception, soutenant par ailleurs qu'Abbas montrait de sérieux "signes de fatigues" et se plaignait de recevoir des "pressions de tous les côtés", ce qui l'aurait mené en février, lors de sa rencontre à Paris avec John Kerry, à refuser toutes les propositions du secrétaire d'Etat.
Pour conclure l'interview, la source anonyme citée par Nahum Barnea affirme que Kerry n'a pas encore décidé des débouchés des négociations.

Source I24News