Max Jacob est une figure littéraire et artistique marquante du XXe siècle. Pour les 70 ans de sa disparition, deux expositions lui sont consacrées au Musée Memorial du Cercil et au musée des Baux Arts d’Orléans. Max Jacob est ne le 12 juillet 1876, d’une famille juive. Amoureux de l’art et désireux de devenir un vrai peintre, un vrai musicien, un vrai écrivain, il a du mal a faire accepter a un milieu familial ambitieux et provincial, épris de succès académiques, ses projets. La rupture avec Quimper et sa famille devient évidente...
Il quitte sa ville natale à 20 ans pour Paris, afin d’y apprendre la peinture. Il mène une vie de bohème et se lie d’amitié avec Picasso. A Paris, Max côtoie tous les artistes, peintres, poètes. Avec Apollinaire, Toulouse, Matisse, André Salmon, il entretient une correspondance assidue.
La légende veut que Picasso ait décidé de sa vocation en lui disant : «tu es poète ! Vis en poète »
Max Jacob ne se révèlera toutefois comme poète qu’en 1917 avec « Le Cornet à dés », qui établira sa réputation. Converti au catholicisme en 1915, Max Jacob se retire en 1921 à l’ombre d’un monastère et s’astreint à la vie religieuse dans le village de Saint- Benoît- sur- Loire, ou il est connu, aimé, protégé.
Le 24 février 1944, Max Jacob est arrêté par la Gestapo, puis enfermé à la prison d’Orléans, en même temps que d’autres Juifs arrêtés le même jour – dont la jeune Marie-Thérèse, 2 ans 1/2 -. Quelques jours après, il est conduit au camp de Drancy Interné sous le n°15 872. Il y meurt d’épuisement le 5 mars 1944, deux jours avant son départ pour Auschwitz, en dépit d’interventions tardives pour le faire libérer, dont celles de Jean Cocteau et Sacha Guitry.
Une exposition, la première entièrement consacrée a la vie du poète, permet d’évoquer la vie de Max Jacob et sa création pendant la période de la montée des périls et les années de guerre et de retracer les différentes étapes du processus de la persécution subie par Max Jacob : recensement, port de l’étoile, interdiction de publier.
Bien que converti au catholicisme, Max Jacob est rattrapé par les persécutions que subissent les Juifs. Dès 1940, la législation antisémite bouleverse sa vie.Des documents encore inédits, des archives administratives jamais présentées au public, des manuscrits rares et précieux, tels son portefeuille contenant les papiers réunis dans l’urgence au moment de son arrestation -carte d’identité avec le tampon juif, livret militaire, acte de baptême et son étoile jaune- illustreront cette période.
Max Jacob n’est pas du tout une figure du passé ; on peut le lire, l’écouter, le capter avec notre sensibilité d’aujourd’hui, confie
Patricia Sustrac, la présidente de l’Association des amis du poète dont la vocation est d’entretenir et de promouvoir le souvenir et l’amitié posthume de Max Jacob et d’agir pour que son oeuvre soit mieux connue.
En 1960, Max Jacob a été élevé, à titre civil, au rang de « poète mort pour la France.
Un prix de poésie, fondé en 1950, porte son nom, le prix Max-Jacob
Dimanche 30 mars, à 15 heures Hélène Mouchard-Zay, présidente du Cercil et fille de Jean Zay fera une visite commentée du musée-mémorial et de l’exposition
Exposition au Cercil – Musée-Mémorial des enfants du Vel d’Hiv en partenariat avec l’association des Amis de Max Jacob.
45 rue du Bourdon Blanc 45000 Orléans
jusqu’au 21 septembre 2014
Musée des Beaux-Arts d’Orléans
1 rue Fernand Rabier 45000 Orléans
jusqu’au 15 juin 2014
Sylvie Bensaid
Source Tribune Juive