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lundi 24 mars 2014

Le Hamas à Israël : « Toute agression ou crime que vous commettrez vous coûtera un prix très élevé »


Israël paiera un prix fort en cas de nouvelle attaque contre la bande de Gaza, a prévenu hier le chef du gouvernement du Hamas, Ismaïl Haniyeh, lors d'un rassemblement commémorant l'assassinat du chef spirituel du mouvement islamiste, cheikh Ahmad Yassine. « Nous disons à l'ennemi (israélien) qui menace de réoccuper Gaza que le temps des menaces est terminé. Toute agression ou crime que vous commettrez vous coûtera un prix très élevé », a affirmé M. Haniyeh devant des dizaines de milliers de partisans du Hamas rassemblés dans le centre de la ville de Gaza...



Dans sa harangue, M. Haniyeh, qui a réaffirmé que son mouvement ne reconnaîtra « jamais » l'État d'Israël, a prévenu que « la résistance » palestinienne disposait d'une capacité militaire « bien supérieure » à ce qu'Israël imaginait. En outre, M. Haniyeh a exhorté l'Égypte à « briser le siège de Gaza » et à rouvrir le terminal frontalier de Rafah, unique accès au territoire palestinien qui ne soit pas contrôlé par Israël mais régulièrement fermé par les autorités du Caire. 
Sur le plan politique, le dirigeant du Hamas a une nouvelle fois demandé à l'Autorité palestinienne rivale du président Mahmoud Abbas de « stopper les négociations avec l'ennemi et de ne les prolonger sous aucun prétexte ».
Révéré par ses fidèles, cheikh Yassine, fondateur et père spirituel du Hamas, a été assassiné dans une frappe aérienne israélienne le 22 mars 2004. Hier, une foule estimée à 40 000 personnes a envahi la grande place du Sérail à Gaza. Pour marquer cet anniversaire, les Brigades Ezzedine al-Qassam, branche militaire du Hamas, ont envoyé samedi soir des centaines de SMS jurant « vengeance » à des Israéliens et des correspondants de la presse étrangère en Israël. « Si Gaza est attaquée, la vie des sionistes sera un enfer », ou « Hamas... lors de la prochaine guerre, toute la terre de Palestine sera reconquise », promettaient ces messages, écrits principalement dans un hébreu parfois approximatif. De plus, une lettre d'informations israélienne spécialisée dans la défense, Israel Defence, a été piratée : ses abonnés ont reçu un e-mail signé des « fidèles de cheikh Yassine ».
De son côté, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a averti hier qu'Israël « frappera ceux qui nous frappent », au lendemain de la mort de trois Palestiniens, dont deux combattants islamistes, tués par des soldats israéliens en Cisjordanie. Il a également adressé ses félicitations à l'armée et aux services de sécurité pour l'opération menée samedi à Jénine, dans le nord de la Cisjordanie.
D'autre part, la demande palestinienne de libération de prisonniers arabes israéliens parmi le contingent de 26 détenus qu'Israël s'est engagé à relâcher le week-end prochain, dans le cadre des négociations ouvertes sous l'égide des États-Unis, provoque la colère au sein du gouvernement israélien. Mahmoud Abbas insiste pour que 14 Arabes israéliens et des Palestiniens de Jérusalem-Est figurent dans la dernière vague de libération. Il a prévenu samedi qu'il prendrait des mesures dans les limites des « traités internationaux » si Israël ne relâchait pas le contingent de prisonniers.
Ce litige risque de faire capoter les négociations de paix censées s'achever le 29 avril. Selon la radio publique israélienne, les États-Unis s'efforcent de trouver une « solution créative » pour éviter que les pourparlers ne déraillent pour de bon. Les médias israéliens évoquaient à nouveau hier l'hypothèse d'une libération de Jonathan Pollard, un espion israélien condamné à la prison à vie aux États-Unis, dans un geste de bonne volonté américain pour tenter de sauver les négociations. Selon la radio publique, la grâce de Jonathan Pollard, qu'Israël réclame en vain depuis des années, pourrait amener Benjamin Netanyahu à accepter la libération de prisonniers arabes israéliens. Mais il n'est pas certain que le président américain Barack Obama accepte ce marché.


Source L'Orient Le Jour