Il est très raisonnable de supposer que l'organisation terroriste islamiste Hamas ne savait pas à l'avance que des roquettes allaient être tirées jeudi contre Ashkelon. Et ses hommes n'ont définitivement pas tiré ces roquettes. Il y a des doutes sérieux sur le fait que le Djihad Islamique ait participé à cette attaque, alors que des tirs massifs de roquettes sont en contradiction avec les accords existant entre le Hamas et le Djihad Islamique dans la bande de Gaza.
Selon les estimations, il s'agissait soit de dissidents du Djihad soit de rebelles dans la bande de Gaza qui ont tiré les roquettes sur la grande ville israélienne pour la première fois depuis l'opération Pilier de Défense.
Les roquettes ont été tirées tôt le matin, se fondant apparemment sur les (fausses) rumeurs disant que les systèmes Dôme de Fer sont en plus faible alerte à ce moment de la journée. Si ce n'est pour la vigilance de la batterie Dôme de Fer, nous aurions été aujourd'hui au milieu d'un nouveau cycle de violences, qui aurait dégénéré en conflit ouvert, vu qu'il n'y a plus d'éléments de retenue laissé dans la bande de Gaza, l'Egypte, qui était un élément clé, n'étant plus l'adresse pour exercer des pressions.
Et donc, trois semaines après qu'un citoyen (arabe) israélien ait été abattu par un sniper près de la clôture frontalière, le front de Gaza se réchauffe. Le Hamas et Israël n'ont pour le moment aucun intérêt à briser les règles établies lors de Pilier de Défense. Mais alors que le temps passe, la dissuasion s'érode, à la fois la dissuasion d'Israël vis-à-vis du Hamas, et la dissuasion du Hamas vis-à-vis d'autres groupes terroristes présents dans la bande de Gaza.
Au cours des trois dernières semaines, l'armée de l'air israélienne a frappé sept fois dans la bande de Gaza en réponse à 17 tirs de roquettes sur Israël. L'armée israélienne utilise cette opportunité pour frapper de cibles de "haute qualité" qui, si elles sont touchées, empêcheraient le Hamas d'agrandir encore plus son arsenal de roquettes et de missiles à longue portée.
Et donc, le front menace d'exploser à cause de ce que les responsables du renseignement appellent des "bagarres de gang pour contrôler le quartier", des bagarres dont le Hamas ne sort plus forcement vainqueur. Les tirs de roquettes depuis Gaza et les raids de Tsahal sont en hausse. Les cibles attaquées de deux côtés deviennent de plus "haute qualité".
Le Hamas réagit lentement, voire pas du tout, aux tentatives de contester son autorité. Il s'agit de créer une situation dans laquelle Israël est obligé de vivre avec des incidents constants, un tireur d'élite ici, un missile, une roquette, qui ne forceront pas Israël à lancer une nouvelle opération Pilier de Défense.
Nous avons déjà conne cette situation. Mais en Israël, du moins dans les discours, personne ne veut retourner à une telle situation. L'évaluation annuelle de Tsahal pour l'année 2014 a déterminé que le front le plus instable, le plus susceptible d'exploser, est celui de Gaza. Cette estimation se concrétise plus vite encore que l'avait prédit l'armée.
Source Juif.Org