2014 commence à peine et voilà que le gouvernement israélien fixe déjà le volume des dépenses publiques pour 2015: les coupes seront dramatiques. La contestation sociale de 2011 est déjà oubliée : deux ans et demi après avoir relevé certaines dépenses publiques pour alléger le coût de la vie des Israéliens, le gouvernement de Jérusalem fait marche arrière : il vient de décider d’une nouvelle coupe dans les dépenses publiques pour l’année budgétaire 2015. L’effet de la « protestation des tentes » de l’été 2011 sera complètement effacé.
DES COUPES BUDGÉTAIRES « DRAMATIQUES »
Selon les prévisions antérieures du Trésor israélien, le budget de 2015 aurait dû augmenter de 4%, c’est-à-dire au même taux réel des deux dernières années. Or le ministre des Finances, soutenu par le Premier ministre, a décidé qu’en 2015, les dépenses publiques seront revalorisées de 2,5% seulement.
Pour de nombreux économistes israéliens, il s’agit d’une baisse « dramatique » de 5 milliards de shekels dans les dépenses de l’Etat : en 2015, l’Etat dépensera 323 milliards de shekels, au lieu de 328 milliards selon le budget prévisionnel antérieur.
La baisse des dépenses publiques s’inscrit dans le cadre de la baisse de la fiscalité que le ministre des Finances Yaïr Lapid met en œuvre depuis quelques mois. Après avoir gelé la hausse de l’impôt sur le revenu, prévue pour 2014, le ministre accepte de réduire la quote-part patronale à la sécurité sociale de 7 à 6,75% à compter du 1er janvier. Aujourd’hui, le Premier ministre fait pression sur son grand Argentier pour diminuer le taux de l’impôt sur le bénéfice des sociétés.
DES SERVICES PUBLICS RÉDUITS AU MINIMUM
A l’annonce de la décision de réduire le budget 2015, la Banque centrale d’Israël a fait part de ses réserves : à défaut d’augmenter les recettes fiscales, « le gouvernement devra annuler une partie des mesures déjà adoptées et qui visaient à améliorer le niveau de l’éducation, les infrastructures et l’aide à la R&D, ce qui réduira les capacités de l’Etat à soutenir la croissance à long terme ».
Autrement dit, ce sont les classes moyennes et modestes qui recevront moins de services publics dans les domaines de l’éducation, de la santé, etc. Cette tendance à la rigueur budgétaire va à l’encontre des recommandations de l’OCDE : dans un récent rapport, l’Organisation pour la Coopération et le Développement Economiques constate que les dépenses civiles de l’Etat en Israël sont les plus faibles des pays occidentaux.
DES RECETTES FISCALES À LEUR PLUS BAS NIVEAU
Parallèlement à la baisse des dépenses, la baisse des recettes fiscales aussi s’est accélérée en Israël: alors que dans les pays de l’OCDE les recettes fiscales ont connu un rebond en 2012, c’est en Israël que la plus forte baisse a été enregistrée.
Les experts internationaux constatent que les recettes fiscales en Israël sont à leur plus bas niveau : « Comparé aux ratios impôts-PIB de 2007 (avant la récession), le ratio en 2012 était encore inférieur de plus de 3 points dans quatre pays – Espagne, Islande, Israël et Suède. C’est en Israël que le recul a été le plus prononcé – ramenant le ratio de 36,4% en 2007 à 31,6% du PIB en 2012 ».
A titre de comparaison, la France détient la troisième place sur le podium du classement de l’OCDE avec un ratio Impôts/PIB de 43,5%, alors que la moyenne de l’OCDE est de 34,6% en 2012.
Source Israel Valley