Le ministre français des affaires étrangères a déclaré lundi que l'Union Européenne lèverait probablement certaines sanctions contre l'Iran en décembre, dans le cadre d'un accord durement obtenu pour freiner le programme nucléaire de Téhéran. Laurent Fabius a également dit qu'Israël, qui a fustigé l'accord de dimanche comme une "erreur historique", n'était pas susceptible de lancer des frappes préventives sur l'Iran, "parce que personne ne comprendrait" une telle décision, "à ce stade."
S'exprimant sur la radio Europe 1, Fabius a dit que les ministres européens des affaires étrangères se réuniraient dans "quelques semaines" pour aller de l'avant avec une proposition visant à lever partiellement certaines sanctions, que le corps de 28 membres devra approuver.
"Cette levée de sanctions est limitée, ciblée et réversible," a-t-il dit, ajoutant qu'elle aura lieu "en décembre."
Pendant ce temps, Faaborg-Andersen, l'ambassadeur désigné de l'Union Européenne en Israël, a tenté de calmer les craintes israéliennes lors d'une réunion des ambassadeurs de l'UE à Jérusalem avec le ministre israélien des renseignements, Youval Steinitz.
"Nous avons très fort la sécurité d'Israël à cœur," a-t-il dit.
Faaborg-Andersen a condamné les "déclarations inflammatoires (sur Israël) qui viennent de l'Iran," disant qu'il était "naturel qu'Israël veuille peser sur ces négociations importantes qui ont été menées avec l'Iran."
Mais il a salué l'accord comme étant "la première fois en dix ans" que le programme nucléaire de l'Iran est considérablement freiné.
Steinitz, pour sa part, a dit aux émissaires que "nous ne sommes pas satisfaits, c'est le moins qu'on puisse dire," avec cet accord. "En fait, nous sommes très déçus de l'accord qui a été signé hier."
L'accord verra l'Iran couper son enrichissement d'uranium, mais Steinitz a dit qu'il doit y avoir un arrêt complet.
"Notre principale préoccupation est que l'Iran restera, selon cet accord, un pays au seuil du nucléaire (militaire), ce qui signifie un pays qui peut produire des armes nucléaires dans moins d'un an."
Il a dit que les sanctions étaient "suffisantes pour parvenir à un meilleur accord, plus complet."
Mais il a souligné la nécessité de maintenir l'échange de renseignements avec l'UE et d'assurer un accord final acceptable pour Israël.
"Le dialogue entre nous et l'Union Européenne… sur ce sujet… est très bon, un dialogue ouvert, alors même que nous sommes en désaccord," a déclaré Steinitz.
Source Juif.Org