L’Iran a déjà franchi le “point de non-retour”, dans son programme d’armes nucléaires et pourrait bientôt avoir la capacité d’enrichir suffisamment d’uranium nécessaire à un missile propulsé pour fabriquer une bombe en juste deux semaines, a déclaré aux journalistes l’ancien adjoint au Directeur Général de l’Agence Internationale à l’Energie Atomique, lundi. Olli Heinonen, qui a occupé des fonctions importantes à l’AIEA durant 27 ans, jusqu’en 2010, a affirmé que les centrifugeuses avancées que l’Iran a récemment commence à installer sur ses sites d’enrichissement réduiront radicalement le fameux délai nécessaire » avant que le régime puisse rapidement produire assez d’uranium enrichi pour une bombe nucléaire.
L’Iran a annoncé en janvier qu’il installerait 3000 centrifugeuses IR-2 sur son site de Natanz. Elles produisent des résultats de 4 à 5 fois meilleurs que l’ancien modèle, selon l’Institute for Science and International Security.
Un rapport récent de l’ISIS a estimé que l’Iran pourrait réaliser une percée en un mois, si on se fonde sur ses capacités actuelles. Cela éclaire d’un jour nouveau les avancées que l’Iran a réalisées dans le cadre de son programme, depuis l’an dernier, quand l’ISIS estimait qu’il pourrait produire le volume nécessaire d’uranium pour fabriquer des armes, en deux à quatre mois.
Pour Heinonen, cette fenêtre de tir pourrait encore rétrécir davantage. “Je pense que si certains arrangements sont faits, le délai peut même tomber à deux semaines », a déclaré Heinonen. Si l’Iran continue à installer ces nouvelles centrifugeuses à leur rythme actuel, Heinonen a affirmé que le temps estimé serait significativement écourté autour du prochain été.
“L’Iran produit, en permanence des centrifugeuses supplémentaires et les installe au fur et à mesure », déclare Heinonen. « Ces tous derniers mois, ce taux a été d’environ 600 nouvelles centrifugeuses par mois, ce qui signifie que s’ils continuent comme ça jusqu’à l’été prochain, tout ce temps estimé qu’on a mentionné sera encore réduit d’un tiers ».
“Nous allons dans la mauvaise direction et il existe déjà, actuellement, une certaine capacité (de s’y opposer)”, a t-il ajouté. Mais, demain, ce sera très différent ».
Heinonen a expliqué : “D’une certaine façon”, l’Iran a déjà franchi le “point de non-retour” dans son programme nucléaire. Mais il a estimé que l’Iran pourrait avoir besoin d’environ un an pour rassembler les composants pour une arme et le système de propulsion pour réellement lancer une attaque nucléaire.
Un des principaux négociateurs iraniens a rencontré le Directeur de l’AIEA, à Vienne, lundi, en prévision des pourparlers prévus entre l’Iran et l’observatoire nucléaire, la semaine prochaine.
L’Iran a fait savoir à l’AIEA qu’il veut rendre opérationnel le site d’eau lourde d’Arak, pour un test conduit avec des barres de combustible factice. Le Time explique certains aspects douteux des intentions déclarées de l’Iran : Israël et d’autres experts redoutent qu’il ne s’agisse d’une ruse pour maintenir ensuite Arak en activité, avec des barres de combustible, cette fois, bien réels, qui rendrait l’installation invulnérable à une attaque militaire :
Selon les termes de l’ancien chef des renseignements militaires, Amos Yadlin, qui a piloté un des F-16 A qui ont détruit le réacteur d’eau lourde irakien d’Osirak, en 1981, avant qu’il ne soit prévu qu’il deviendrait opérationnel : « Quiconque envisage d’attaquer un réacteur actif cherche à convier un autre Tchernobyl, et personne ne veut faire une chose pareille ».
Source JerusalemPlus