Les craintes du gouvernement israélien étaient exagérées: le déficit budgétaire a marqué une baisse brutale sur les huit premiers mois de l’année. De janvier à août 2013, le déficit budgétaire d’Israël s’est monté à 12,9 milliards de shekels contre 17,6 milliards au cours de la même période de l’année précédente: il s’agit d’une baisse spectaculaire de 27% en huit mois. Dorénavant, le déficit public se monte à 3,3% du PIB. Selon les données que vient de publier le ministère des Finances à Jérusalem, la baisse du déficit en 2013 est due à la progression réelle des rentrées fiscales (+ 7%) qui est nettement supérieure à celle des dépenses du budget général (+ 4,8%).
La surprise est surtout venue du côté des recettes fiscales : de janvier à août 2013, le Trésor public a prélevé des impôts et taxes pour un montant de 159 milliards de shekels, soit 8,4% de mieux, en termes nominaux, que l’année précédente.
Depuis le début 2013, la hausse des recettes fiscales est tirée par les rentrées d’impôt sur le revenu (+ 7,2%) et par les recettes de la TVA (+ 11,3%). Une partie de ces recettes s’explique par quelques grandes transactions qui sont intervenues dans le courant de l’année, comme la vente des entreprises Waze et Iscar.
Du côté des dépenses publiques, c’est aussi la surprise : de janvier à août, les dépenses générales de l’ensemble des ministères (investissements exclus) se sont montées à 155,9 milliards de shekels, soit une augmentation de 4,8% « seulement ». Le budget prévisionnel de 2013 autorisait une augmentation de la dépense publique de 8,8%.
La répartition entre le civil et le militaire aussi semble évoluer : depuis le début de 2013, les dépenses civiles sont en hausse de 5,9% alors que les dépenses militaires n’ont progressé que d’un petit 1,6%.
Pour toute l’année 2013, le gouvernement prévoyait un déficit public de 4,65% du PIB. Or au cours des douze derniers mois, le déficit se monte à seulement 3,3% du PIB, soit bien en dessous des 4% visés par le Trésor; il s’agit d’un déficit encore inférieur à celui enregistré en 2012 (3,9%).
Certes, le Trésor a bénéficié d’un nouveau calcul du PIB de la part de l’Institut de la Statistique : cette réforme de la comptabilité nationale a contribué à réduire de 0,3 point la part du déficit public dans le PIB. Ce qui n’a pas empêché le ministre des Finances, Yaïr Lapid, d’exprimer sa satisfaction, s’attribuant le mérite de la baisse du déficit, alors qu’il n’est en poste que depuis cinq mois.
Les chiffres encourageants du budget viennent nous rappeler, s’il le fallait, qu’Israël n’est pas la Grèce. La “politique de la peur” que le gouvernement israélien utilise pour faire adopter des coupes budgétaires n’est plus justifiée. Et une conclusion s’impose: il ne faudrait pas attendre 2015 pour rééquilibrer la politique budgétaire et fiscale dans le sens d’une plus grande justice sociale.
Source Israel Valley