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mercredi 7 août 2013

Des Juifs étaient placés dans des camps en Indonésie pendant la 2nde guerre mondiale

 
 
Des Juifs étaient rassemblés et placés par les forces d’occupation japonaises en Indonésie dans un camp d’internement séparé pendant la Seconde Guerre mondiale, où ils ont subi des sévices multiples. Anne-Ruth Wertheim, 78 ans, une ancienne professeur de lycée qui vit maintenant à Amsterdam, a confirmé son existence en tant que témoin vivant du camp. «Quand j’étais en Indonésie, dans mon enfance, j’ai été placée dans un camp d’internement pour les Juifs», a-t-elle déclaré.


À son domicile à Amsterdam, Wertheim a parlé de son passé tout en serrant le journal intime de sa mère. Elle est née à Batavia (l’actuelle Jakarta) en Indonésie, qui était alors une colonie des Pays-Bas. Son père, qui était juif, était le directeur d’une école de droit. Sa mère n’était pas juive.
Le Japon a occupé l’Indonésie en mars 1942  dans une tentative de sécuriser les approvisionnements de pétrole et de consolider ses lignes de défense en Asie du Sud-Est. Le père de Anne-Ruth Wertheim a été envoyé dans un camp d’internement en Indonésie, spécialement pour les Néerlandais  et d’autres civils. A cette époque, les autres membres de la famille étaient autorisés à rester à la maison.
Cependant, en janvier 1944, Wertheim a été envoyée dans un camp d’internement pour les femmes et les enfants à Jakarta avec sa mère, sa sœur aînée et son frère cadet. A cette époque, elle n’avait que 9 ans. En septembre 1944, un officier japonais dit aux détenus: « Si même une seule goutte de sang juif coule dans vos corps, dites le moi ». Sa mère écrit alors dans son journal: «Bien que je ne sois pas juive, j’ai écrit mon nom sur la liste des personnes juives afin de ne pas être séparée de mes enfants. »
En décembre 1944, les Wertheim et les membres de sa famille ont été transférés de Jakarta dans un camp d’internement à Tangerang, sur l’île de Java. Deux tiers des personnes dans le camp étaient juifs.

Dans le camp, des barres de fer étaient installées sur les fenêtres. Des planches, mesurant chacune seulement 50 centimètres de largeur, servaient de lits. « Les conditions de vie dans le camp étaient clairement moins bonnes que dans le camp précédent », raconte Wertheim.
Les repas étaient rares et maigres. Les femmes n’avaient plus leurs règles et les enfants devenaient rachitiques.
Si les internés ne s’inclinaient pas suffisamment face aux soldats japonais, ils étaient frappés par le personnel du camp. En outre, tous les prisonniers étaient alors contraints de rester debout dans le soleil chaud pendant de nombreuses heures.

Selon les dossiers, l’un des anciens criminels de guerre dit à propos de l’ancien chef de section, «En tant que chercheur de questions juives, il a durci le ton sur les Juifs et, par conséquent, il les a mis en colère. »
Pendant la guerre, l’ancien chef de section a contribué à plusieurs articles dans Le Shimbun Java, un journal publié sur l’île de Java par l’Asahi Shimbun, et donnait également des entrevues. Parmi ceux-ci : « Les Juifs et les francs-maçons sont en train de comploter pour contrôler le monde. »

Selon Ikuhiko Hata, un expert en histoire moderne, l’idée que les Juifs et les francs-maçons complotaient pour contrôler le monde s’est largement répandue au Japon pendant la guerre.
La situation économique de l’Indonésie et de la guerre en cours a inévitablement conduit à une grave crise financière. Dans le cadre de l’effort japonais de pacifier la population locale dans ces temps difficiles, un bouc émissaire a été ciblé: le Juif. Avec une majorité musulmane l’incitation à la haine du Juif et la mobilisation d’une guerre contre «l’ennemi» juif n’était pas chose difficile.

Source IsraelActu