Les prix dans le quartier restent stables, bien que la tendance soit légèrement à la hausse.
Chambres avec vue. Après la guerre des Six Jours, Israël annexe Jérusalem-est, puis fonde des quartiers formant un anneau autour de cette aire conquise. Afin d’augmenter la population juive de Jérusalem, de vastes projets d’immeubles y voient le jour.
L’une de ces aires est Guilo, quartier le plus au sud-ouest de la capitale et également le plus peuplé puisqu’il compte 40 000 âmes. Population hétérogène, forte d’une mixité socioéconomique qui n’est pas pour déplaire. Des résidents à faible revenus, ainsi qu’une plus nombreuse classe moyenne dessinent le visage du quartier : des Israéliens nés dans le pays, mais aussi des nouveaux immigrants, laïcs ou religieux, jeunes ou plus âgés.
Guilo a réellement commencé à esquisser sa carte en 1970, et en 1975 les résidents affluent. Ils n’étaient pas, néanmoins, les premiers à occuper la place. Des fouilles archéologiques révèlent une présence lointaine remontant à 3 000 ans, datant de la période biblique, et qui a perduré ensuite jusqu’aux périodes romaine puis byzantine.
Plus proche de nous, à ses débuts dits modernes, Guilo fournit un habitat pour les nouveaux immigrants qui arrivent nombreux en Israël après la guerre des Six Jours. L’Agence juive construit d’ailleurs pour eux un centre d’accueil dans le quartier. La plupart choisiront par la suite de s’établir à Guilo, après avoir trouvé un emploi et s’être acclimatés. Le quartier a également accueilli par vagues successives les immigrants provenant de l’ancienne Union soviétique qui « inondent » littéralement le pays durant les années 1990.
Guilo, dans sa période contemporaine, se divise entre six terrains principaux, nommés selon le modèle des six premières lettres hébraïques. Comme on pouvait s’y attendre avec une aussi large expansion, certains terrains se sont mieux développés, avec pour conséquence des différences de prix plutôt… substantielles. La topographie du site a en effet une forte incidence sur le coût. Ainsi, les immeubles situés sur les hauteurs de Guilo bénéficient d’une plus-value.
Le terrain vallonné de Jérusalem a créé l’opportunité de construire des appartements avec des vues imprenables. Et à Guilo, comme partout ailleurs, une belle vue a forcément une influence sur les prix.
Pour tous les budgets
A l’extrémité la plus basse du spectre, un appartement de trois pièces situé dans la zone Aleph, secteur harédi de Guilo, peut s’acquérir pour 900 000 shekels. Cette partie fermée entourée d’un anneau routier convient à des résidents religieux qui apprécient de se sentir un peu retirés et en sécurité.
A l’autre extrémité du spectre, pour une maison familiale d’une superficie de 500 m2, la parcelle de terrain reviendra à plus de trois millions de shekels pour l’acheteur potentiel. Mais Guilo ne peut se décrire comme un quartier à proprement parler haut de gamme. La majorité de ses immeubles ont été construits à l’aide d’éléments préfabriqués, d’après « les méthodes de construction industrielle », et les façades sont revêtues de dalles en pierre de Jérusalem.
On compte aujourd’hui trois nouveaux projets de développement à Guilo. Le premier, C Jerusalem n’offre pas moins de 121 appartements spacieux répartis sur trois immeubles de 10, 11 et 12 étages. Le deuxième est géré par Ahuza, un acheteur de projets de groupe. Le troisième est exploité par le promoteur Haïm Zaken de Ahuzat Yaniv.
« Nous construisons 102 appartements dans six immeubles neufs. Y sont inclus des appartements de quatre et cinq pièces, mais aussi des appartements avec jardin et des penthouses de très bonne facture », rapporte Zaken, le directeur général de la « Haïm Zaken Construction and Investment ». « Pour l’acheteur, Guilo offre de nombreux avantages : l’accessibilité à l’entrée de la ville grâce au nouveau réseau routier, et les prix intéressants. Guilo attire (aussi) les acheteurs issus d’un milieu socio-économique élevé, ce qui constitue le marché (idéal) pour Ahuzat Yaniv ».
Ronen Elkaly, propriétaire et directeur de la Erlino Effective Real Estate Marketing, rapporte que « le marché immobilier à Guilo reste très stable, l’offre et la demande étant plus moins équilibrées. Cela explique la stabilité des prix, avec néanmoins une légère tendance à la hausse. Je dirais que le prix moyen pour un appartement de trois pièces est estimé entre 900 000 et 1,2 million de shekels. Le prix moyen pour un quatre-pièces varie de 1,25 million de shekels à 1,35 million, et un vaste cinq-pièces, neuf, peut monter, lui, jusqu’à plus de 2 millions de shekels. » « La plupart des transactions à Guilo se font par des locaux qui veulent améliorer leur qualité de vie en vendant leur bien pour en acquérir un autre plus grand, avec des installations plus modernes », ajoute-t-il. « Quand les petits trois-pièces arrivent sur le marché, ils sont achetés par la deuxième génération des résidents de Guilo, ou par des nouveaux mariés d’autres quartiers de Jérusalem. Et les prix du quartier dans leur ensemble restent moins chers que dans les autres parties de la capitale.
Source JerusalemPost