13 pays de l’UE veulent étiqueter différemment les biens en provenance des territoires disputés. Les Etats-Unis laisseraient faire. L’initiative est européenne mais Washington ne s’y oppose pas. C’est du moins ce que laisse entendre l’ambassadeur des Pays-Bas en Israël, Caspar Vedkamp.
Le diplomate a reçu la presse la semaine dernière dans sa résidence d’Herzliya. « Les Etats-Unis ne nous ont pas découragés », a-t-il affirmé aux reporters présents.
Le ministère des Affaires économiques néerlandais a d’ores et déjà préparé une circulaire à destination des magasins alimentaires et autres supermarchés qui souhaitent étiqueter différemment les produits fabriqués en Judée- Samarie. Autrement dit : ne pas y inscrire made in Israël.
La mesure n’a pas encore été approuvée en conseil des ministres. Elle a été mise en suspens, dans l’attente des directives légales de Bruxelles sur cette question de consommation.
La semaine dernière, le ministre des Affaires étrangères néerlandais cosignait avec 13 de ses homologues européens une lettre à ce sujet à la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton. Des codes postaux différents signalent déjà aux consommateurs du Vieux Continent que certains produits ont été fabriqués en Judée-Samarie. Produits qui ne bénéficient pas des mêmes accords commerciaux passés, par ailleurs, entre l’Etat hébreu et l’Union européenne, mais qui comportent tout de même la mention made in Israël. Ce que souhaitent désormais changer certaines nations. « Selon la loi internationale et nos propres législations, les implantations ne font pas partie d’Israël », a réagi l’ambassadeur Vedkamp. Qui ne veut voir aucun appel au boycott dans cette initiative, mais simplement une meilleure information du consommateur. « Ce serait comme déclarer qu’un fromage vient de Grèce », a-t-il poursuivi, « alors qu’il vient du Danemark ».
Toujours selon le diplomate, ce projet a été lancé en mai 2012, lors d’un sommet entre ministres européens des Affaires étrangères. Un communiqué avait alors déclaré : « L’Union européenne réaffirme son engagement à pleinement appliquer la législation existante et les accords bilatéraux applicables aux produits issus des implantations ». En d’autres termes, le Vieux Continent n’aurait pas besoin de ratifier cette mesure, car le cadre juridique pour ce genre de situations existe déjà. Bruxelles doit simplement en préciser les termes afin que l’étiquetage soit uniforme et consistant. « Nous préférons faire cela ensemble, plutôt que d’agir seuls », a poursuivi l’ambassadeur. « L’Union s’impatiente face à la stagnation du processus de paix israélo-palestinien », et les constructions dans les implantations post-1967.
Une frustration, a-t-il néanmoins tenu à préciser, qui ne doit pas entraver les solides relations entre les deux pays. « Etre l’ami d’Israël ne signifie pas être automatiquement d’accord avec la position de son gouvernement », a fait valoir Vedkamp. « Les Pays-Bas sont l’Etat le plus amical envers Israël au sein de l’Union. Nous sommes les seuls à avoir blacklisté le Hezbollah ». Pas sûr que le gouvernement israélien s’en console.
Source JerusalemPost