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jeudi 23 mai 2013



EXCLUSIF. DISCOURS PIERRE MOSCOVICIDINER DE GALA CCFI 23 AVRIL 2013
Mesdames, Messieurs et chers mais, merci de cette invitation au dîner de la CCFI que j’ai volontiers accepté il y a déjà longtemps.
Pardon d’être arrivé en retard mais j’étais à l’Assemblée Nationale où un débat se déroulait, pas le débat sur le mariage pour tous car j’ai envie que nous restions tous ensemble dans le meilleur climat mais d’un autre débat sur le programme de stabilité de la France sur son programme de réforme.
D’être ici est pour moi l’occasion d’évoquer les liens qui unissent nos 2 pays, la France et Israël, des liens politiques, des liens culturels, de cœur pour certains, des liens économiques étroits puisque Israël est le partenaire de la France au Moyen-Orient.
La France reconnait en effet en Israël l’économie la plus avancée du Moyen-Orient, une économie qui se distingue par le rôle prépondérant que jouent l’innovation et les hautes technologies dans son économie.

Je me souviens d’être allé déjeuner cher l’Ambassadeur Yossi Gal pendant la campagne électorale au cours duquel il m’avait remis un livre, que j’ai lu, « The start-up Nation » et c’est vrai que quand on voit près de 5% de PIB qui vient de l’innovation et de la High tech, on voit à quel point cette économie est tirée par cette notion. C’est donc en toute logique et de manière très claire que la France a soutenu Israël dans ses récents efforts d’adhésion à l’OCDE. Mais il faut dire aussi une chose, les échanges commerciaux entre les 2 pays ne sont pas encore à la hauteur d’une relation franco-israélienne qui est extrêmement dense et qu’ils sont bien au deçà des complémentarités considérables que nos 2 économies présentent.
On compte une cinquantaine de sociétés israéliennes implantées en France comme PLASAN, par exemple, responsable d’un peu plus de 3000emplois. Le stock d’investissement d’Israël en France ne représenterait que 15 millions d’euros en 2011 pour un flux qui est resté plat la même année.
De son côté, la présence de l’économie française en Israël est encore trop faible au vu du potentiel avec 2,9% de parts de marché. Ces dernières années, la France n’est que le 10è fournisseur derrière les USA, l’Allemagne, La Suisse ou les Pays-Bas et c’est vrai que la France de son côté investit peu en Israël. Le stock d’investissement représente 1,3 million d’euro, c’est à peu près autant qu’en Jordanie et 7 fois moins qu’en Egypte.
Ces investissements ont aussi lieu dans des secteurs comme le tourisme mais qui sont peu productifs.
Il s’agit d’un partenariat économique exemplaire à haute valeur ajouté ou 2 pays peuvent ensemble se tourner vers des technologies vers l’innovation qui constitue la clé de l’avenir, un des piliers du parc national pour la compétitivité, la croissance et l’emploi, Israël constitue un objectif de développement prioritaire dans ce domaine.
Israël se caractérise par la Recherche et le Développement, la France, elle, compte parmi les meilleurs ingénieurs, les meilleures institutions de recherche au monde, de nombreux grands groupes mais aussi de start-up en plein essor. Tout cela est fait pour se rencontrer.

Fort de cette complémentarité, je me félicite des contacts pris entre nos administrations en vue du rapprochement des écosystèmes français et israélien de l’innovation. Dans le paysage mondial, nous travaillons dans cette optique au développement d’un dispositif d’échanges croisés entre les 2 pays.
Cette coopération en matière d’innovation s’articule autour de temps forts. Plusieurs entreprises sont déjà pionnières, France Télécom Orange a effectué un retour en Israël grâce à l’acquisition en 2008 d’Orca par l’intermédiaire d’une de ses filiales. C’est un groupe qui dispose d’un centre de R&D en Israël.
Alcatel, Gemalto, Alstom sont également présents en Israël et nous pouvons encore faire collectivement encore mieux. Cette coopération en matière d’innovation s’articule enfin autour de temps forts tel que la journée Franco Isra2lienne de l’innovation organisée fin 2011 et qui fut un grand succès, elle a rassemblé près de 400 français et israéliens, 120 entreprises, labo, universités.
Une 2ème édition est programmée à Tel Aviv, c’est une nouvelle manifestation concrète de coopération qui permettra à des entrepreneurs français de découvrir Israël, Fleur Pelerin ministre en charge des PME et de l’innovation s’y rendra, j’y serai moi-même si l’occasion se présente.
Coopération sur les technologies d’avenir et les sur les défis de demain également. On cite en premier lieu le secteur de l’énergie ou les opportunités de coopérations basées sur les offres de technologies de très grande qualité sont nombreuses comme par exemple la percée spectaculaire en 2012 d’EDF Energies Nouvelles qui s’est imposée en quelques mois au rang de 1er opérateur israélien.
J’ai une pensée pour Goldnadel qui avait déclaré avoir reproché à Moïse d’avoir conduit les hébreux dans le désert pendant 40 ans pour les mener au seul endroit du Moyen-Orient ou il n’y a pas de pétrole. Grâce aux entreprises françaises, je l’espère, finalement Moïse sera vengé.
Au-delà des questions énergétiques, c’est aussi dans le domaine du transport que la coopération est attendue. Le gouvernement israélien accorde une priorité forte au développement des infrastructures et c’est aussi le souhait de la France.
Je souhaite que nos entreprises fassent l’effort de se rendre en Israël, prendre pleinement conscience du potentiel de ce pays dans le domaine des infrastructures routières, ferroviaires, aéroportuaires, gazières mais aussi dans des secteurs fondamentaux tels que la grande distribution, l’hôtellerie, le luxe.
Un travail pédagogique est mené dans cette optique par les acteurs français pour enrayer ce que je qualifierais d’une certaine tendance des entreprises à l’autocensure dans la prospection du marché israélien et détruire des idées préconçues car je les qualifie comme telles quant à l’incompatibilité absolue d’une activité avec les autres pays de la région, c’est un mythe, c’est une erreur et ça peut être une grande faute.
Il n’y a pas d’incompatibilité à faire des affaires en Israël.

C’est encore une fois une destination que je souhaite voir privilégiée. Certes, les obstacles existent mais ils peuvent être dépassés et c’est la volonté de rapprochement qui le permettra et que je voulais l’exprimer ce soir grâce à l’invitation que vous m’avez lancé.
Et si je devais terminer et résumer, un mot, l’ambition que j’ai pour la coopération franco-israélienne, ce serait « HOUTSSPA » il faut de l’audace pour se rapprocher… pour certains c’est toujours trop compliqué, trop risqué et ce n’est jamais le moment. Il faut également faire valoir le savoir-faire de la France dans des domaines où on ne nous attend pas forcément et surtout une certaine décision partagée de ce que nous réserve l’avenir et identifier ensemble les grands chantiers de coopération.
Je vous remercie de votre accueil.


Source Israel Valley