Mariam Aborkeek, une jeune femme bédouine de 40 ans, native du désert du Sud d’Israël, a transformé les secrets de beauté provenant de recettes millénaires que seules les femmes du désert connaissent en une entreprise de cosmétiques moderne et prospère.
Les Bédouins sont des nomades arabes habitant traditionnellement dans le désert du Moyen-Orient, et divisés en tribus, ou clans, appelés en arabe ʿašāʾir (عَشَائِر). En Israël, la tribu bédouine est estimée à 170.000 âmes.
Mariam est née dans une tente et a été éduquée dans la tradition du désert. Élevée par sa grand-mère, une illustre guérisseuse connue pour ses talents occultes, Mariam grandit dans les secrets de recettes naturelles concoctées par sa grand-mère à base de plantes du désert.
Elle aspire à ce que les secrets de sa grand mère traversent les frontières du désert israélien pour que le monde entier puisse bénéficier des bienfaits procurés par les plantes du désert.
Elle crée ainsi une société qu’elle appellera tout naturellement “Desert Daughter” (la fille du désert).
Dans des tentes de la banlieue de Tel Sheva, en plein désert du Néguev, s’active chaque jour une petite équipe de femmes qui fabrique les savons, crèmes, lotions et potions à base de plantes du désert.
Tous les stades du processus de production se font dans un seul et même endroit. Les tentes servent à la fois de laboratoire, de box de stockages où sont conservés pêle-mêle brindilles, herbes séchées et fruits exotiques, de cuisine, de vitrine, et d’espace d’accueil. Les bédouins du voisinage, des israéliens et de nombreux touristes viennent tous les jours voir de plus près cet atelier de fabrication de cosmétiques si peu commun.
C’est lors de son séjour à Londres, pour y effectuer des études de marketing que Mariam Aborkeek se rend compte de l’éventail impressionnant des produits cosmétiques. Son stock de crème à base de plantes du désert épuisé, elle décide de s’en remettre aux lotions européennes. Mais les crèmes et les savons ne sont pas assez efficaces et n’hydratent pas convenablement sa peau. Lorsqu’elle retourne auprès des siens dans le désert, elle s’emploie à appliquer à nouveau les produits faits maison de sa grand-mère, un savon à base de lait de chamelle, retrouvant ainsi immédiatement sa douceur d’antan.
Elle réalise ainsi que les produits cosmétiques proposés en Europe et notamment en Angleterre manquent de naturel.
Mais c’est surtout en voyant l’enthousiasme de ses amies de Londres qui avaient eue l’occasion de tester les produits naturels du désert, et qui ne cessaient depuis son retour dans le désert de lui commander des crèmes et des lotions à leur expédier en Angleterre, qu’elle décida d’acquérir les connaissances de sa grand-mère afin de les faire bénéficier aux femmes du monde entier.
Mariam se rapproche encore plus de sa grand-mère et apprend jour après jour les secrets du métier. « J’ai réalisé qu’elle avait tant de connaissances, elle n’utilise aucun agent de conservation, seulement des herbes et des huiles» .
Sa société “Desert Daughter” est officiellement fondée en 2005. Quelques mois plus tard, cette année-là, sa grand-mère décède.
Les produits phares de la marque sont un savon fait à base de lait de chamelle, un savon noir à base d’huile de (cumin noir), et une huile à base de Citrullus Colocynthis (coloquinte), une plante du désert connue pour ses propriétés analgésiques et anti-inflammatoires, destinée à traiter l’arthrite et les douleurs dorsales.
Un autre ingrédient local, favori des produits de Mariam est la plante Artemisia herba-alba, plus connue sous le nom d’Armoise herbe blanche ou absinthe du désert. Cette plante qui pousse de manière sauvage dans les régions semi arides est connu pour être un excellent remède antiseptique et antispasmodique.
La société d’Aborkeek emploie des femmes bédouines locales qui ont peu d’opportunités de travail dans le désert.
Les visiteurs affluent dans ce coin du désert pour tester et acheter les produits de Desert Daughter. Le personnel en profite pour préparer le petit déjeuner ou le brunch, afin d’offrir aux touristes une réelle expérience ancrée dans la tradition bédouine et fondée sur l’hospitalité.
Initialement opposée à l’idée de faire de l’argent de la sagesse des anciens, la grand-mère de Mariam avait fini par accepter le concept de création d’une société car ses produits permettraient non seulement de satisfaire les exigences esthétiques des femmes mais également de guérir de certains maux et douleurs.
La plupart des produits de la société sont vendus par marketing direct et non en magasins. Mais la société cherche de nouvelles façons de mieux communiquer avec les marchés étrangers intéressés dans la promotion du commerce équitable et des produits durables d’Israël.
Source Israel Valley