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mardi 2 avril 2013

Israël, Qatar: des rapprochements



D’abord, il semble nécessaire de faire le point sur les relations très particulières, (surréalistes pourrait-on dire) entretenues depuis longtemps déjà entre le Qatar et Israël comparées aux rapports israélo-arabes en général et israélo-palestiniens en particulier.…
Pour mieux expliquer la situation, prenons quelques exemples à propos d’un même sujet.

Des pourparlers entre Israël et le Qatar

à propos d’un accord sur le gaz avaient déjà été évoqués. Les premières discussions avaient eu lieu dans le début des années 1990. En 1997, changement de cap, avant que l’année suivante, Tzipi Livni, alors ministre des Affaires étrangères, eut rencontré le ministre de l’Énergie du Qatar et décidé de la possibilité d’importer du gaz naturel de son pays.
En décembre 2011, selon des sources sérieuses, plusieurs journaux et sites internet du monde arabe avaient rapporté que le Qatar voulait remplacer l’Egypte et devenir le fournisseur en gaz naturel d’Israël.
Si ces médias ne voulurent pas communiquer leurs sources, elles furent jugées tout à fait plausibles par Matan Ronen, expert israélien en géopolitique contacté par JSSNews.
Toujours la même année, une rencontre qui déjà n’était pas la première, quoique démentie côté qatari, eut lieu à Washington entre Rached Ghannouchi et des responsables israéliens dont l’Ambassadeur israélien en Egypte, Mr Yitzhak Levanon.
Cette annonce n’avait pas manqué de faire scandale à l’époque !

Autre preuve de particularité de cette « mixité ».

L’Émir du Qatar qui toujours défendit l’Etat Juif.
JSSNews s’en est fait l’écho, je le cite :
« On ne peut pas blâmer les israéliens de ne pas faire confiance aux arabes, ils ont été tant de fois trahis… » Telle est la remarque du chef d’Etat du Qatar, révélée par un nouveau câble diplomatique paru sur WikiLeaks. L’Émir Hamad bin Khalifa al-Thani a fait ces commentaires lors d’une réunion avec le sénateur américain John Kerry le 23 février 2010.
Et si l’on en croit « l’Iran French Radio » qui elle-même se réfère à « Al-Alam », l’ordre du jour des débats au sommet de Doha a fait apparaitre la locution « Entente avec Israël » en lieu et place de la formule « Question palestinienne » qui y figurait depuis des années.
Autre indication encore, le journal palestinien Al Manar nous apprend qu’un haut dirigeant d’Ennahdha et un responsable israélien appartenant au Mossad ont pu se rencontrer en secret lors de cette conférence pour discuter de la sécurité des juifs de Tunisie.
Depuis, des réunions discrètes ont eu lieu entre délégations de l’Emir et responsables israéliens hauts placés pour mettre en place quantités de projets communs.
A savoir par exemple décider de la rédaction de manuels scolaires qataris par des professeurs israéliens, développer une politique commune capable de faire face à la menace du programme nucléaire de l’Iran ou comment établir une coopération sans failles en cas d’attaque militaire d’Israël.

Combien d’éléments qui semblent positifs mais…

Mais ce sont aussi des déclarations à l’emporte-pièce, néfastes à l’image du pays, lorsque une ministre laisse échapper sa colère comme relaté ci-dessous en copié collé.
« JÉRUSALEM (SIWEL)
— L’ancienne ministre des Affaires étrangères et chef du parti Kadima, Tzipi Livni, a déclaré sur une chaîne de télévision israélienne que son rival Benjamin Netanyahu a reçu du Qatar 3 millions de dollars pour sa campagne électorale. Idem, pour son allié Israël Beitenou, présidé par Avigdor Lieberman, qui a reçu 2,5 millions de dollars ».
(A noter d’ailleurs qu’à l’exception du « Jérusalem Post » qui s’en fit l’écho, cette révélation n’eut guère de résonance médiatique, ni en Israël, ni dans la presse occidentale.)
Et plus important que jamais, c’est à l’occasion du sommet des pays arabes qui s’est tenu mardi dernier à Doha, que l’on prit connaissance de la volonté de l’Emir du Qatar, de « créer un fonds destiné à Jérusalem » d’un milliard de dollars dont son émirat prendrait en charge la modique somme de 250 millions.
Et de développer l’idée que cet argent serait destiné à « défendre Al-Qods », la Jérusalem islamique, troisième lieu saint de l’islam après La Mecque et Médine (je cite) !
Une décision très mal perçue par les palestiniens qui attendaient un soutien financier personnel, des subventions qui ne seraient pas versées ou du moins seraient sérieusement remises en cause s’il faut en croire les dernières déclarations.

Mais en quoi ce peut être très grave ?

Rappelons-nous ce qui s’est passé depuis des lustres un peu partout…
Ce tout petit pays richissime dont on entend vanter les achats somptuaires n’a plus rien à démontrer, propriétaire de tout un peu partout, s’il n’achète pas toujours tout c’est tout comme.
Voyez plutôt cet inventaire que même Jacques Prévert ne se serait pas permis !
Un rappel de la liste des acquisitions uniquement françaises accumulées en toute discrétion en un rien de temps…
Le Qatar est devenu propriétaire du club de foot du Paris Saint Germain, en passe de devenir propriétaire des Magasins du Printemps, propriétaire de parts non négligeables dans des entreprises françaises comme Total, Lagardère, EADS, de Vinci, Vivendi, même LVMH, propriétaire d’un pactole de 10 milliards d’euros pour prendre des parts dans d’autres grands groupes et… propriétaire d’un fonds franco-qatari de 300 millions d’euros pour investir dans les PME, celui-là en cours de réalisation. (Cette liste n’est pas exhaustive !)
Sans oublier cette petite merveille, pardon cet énorme bijou qu’est L’hôtel de Coislin.
Une propriété de 3600 mètres carrés de salles de réceptions aux boiseries classées, de suites aux stucs ciselés, de bureaux aux moulures travaillées, située dans l’exact prolongement du célébrissime Hôtel Crillon, Place de la Concorde… Dont le propriétaire est l’Emir du Qatar Hamad ben Kalifa al- Thani, soi-même...

Source Tribunejuive.info