Israël achève l’itinéraire d’une nouvelle ligne ferroviaire à deux voies destinée à relier la mer Méditerranée à la mer Rouge. Le projet se veut être une alternative au Canal de Suez et permettrait à terme de transporter des marchandises du port d’Eilat en Israël, au port d’Ashdod sur la Méditerranée. La construction, qui devrait durer dix ans, est financée par le gouvernement chinois, et devrait débuter courant 2013.
Privatisation totale, travaux d’agrandissement gigantesques, le petit port d’Eilat fait peau neuve et sera bientôt relié au centre du pays par une ligne de train rapide. Eilat qui est une zone de libre-échange depuis 1985, reste un port de petite taille, où transitent à peine 5% du commerce israélien, essentiellement des voitures et des produits chimiques. 2,3 millions de tonnes de produits chimiques provenant essentiellement de la société Israel Chemicals Ltd., ont été exportés vers l’Asie au départ d’Eilat en 2011.
Le revenu annuel du port de 2011 s’est élevé à 128 millions shekels (26 M€) et 30 000 touristes en croisière y sont passés. 65% des activités du Port d’Eilat sont consacrés à l’importation de voitures. 150 000 voitures sont arrivées par Eilat en 2011, soit 45% des voitures importées en Israël. «Par un décret gouvernemental, le Port d’Eilat possède le monopole total sur les importations de voitures fabriquées en Extrême Orient.» explique Avishai Cohen, directeur du port d’Eilat.
Mais le processus de privatisation de 100% du capital de l’Eilat Port Company, qui a débuté le 4 avril 2011, risque de mettre fin à ce type de décrets. Le ministère des Transports a mis en vente une concession de quinze ans, pour l’exploitation du port, renouvelable pour une période supplémentaire de dix ans, pour environ 100 millions de shekels (22,25M€). « Dix sept groupes ont déjà présenté leur candidature pour le rachat de l’Autorité portuaire d’Eilat, c’est un record d’offres pour la privatisation d’une entreprise israélienne. Aujourd’hui, le potentiel commercial du port se trouve dans les pays d’Asie du Sud-Est, avec les pays émergent et l’agrandissement du port il y a un immense potentiel à exploiter » explique Avishai Cohen. Parmi les critères qui permettront de départager les candidats, figurent aussi leurs capacités à accroître le volume d’activité du port d’Eilat.
D’immenses travaux pour agrandir la baie du port d’Eilat et une connexion ferroviaire
La construction du port intérieur a commencé, fin janvier 2012. C’est l’Israel Ports Development & Assets Company Ltd. qui déplacera les 140 millions de m3 de terre afin d’agrandir la baie d’Eilat de 5 km vers le nord-est. Un chantier évalué à environ 1 mrd $ (750 M€).
Par ailleurs, la construction d’une ligne ferroviaire « Med Red » qui reliera le port d’Eilat sur la mer Rouge, au Port d’Ashdod en Méditerranée, risque aussi de transformer les activités portuaires de ces deux ports. Selon le premier ministre israélien, cette liaison de 350 kilomètres ferait du port d’Eilat, une alternative au Canal de Suez.
Cette ligne qui pourrait être financée et construite, selon le ministère de Transports, par des entreprises d’Etat chinoises, permettrait l’exportation de gaz naturel israélien vers la Chine et l’Inde lorsque les gisements israéliens de gaz Léviathan et Tamar situés en Méditerranée, entreront en exploitation.
Source Israel Valley et FranceBTP