Il y a 13 ans, des chercheurs du Mémorial de la Shoah aux Etats Unis, ont commencé une bien sinistre tâche : le répertoriage de tous les ghettos, les sites de travaux forcés, les camps de concentration et les usines de la mort que les nazis avaient mis en place dans toute l’Europe. Qu’ont-ils bien pu trouver ces savants pourtant très renseignés sur l’histoire de la Shoah ?
Les chercheurs ont dénombré pas moins de 42 500 ghettos et camps nazis à travers toute l’Europe, couvrant des zones contrôlés par des allemands allant de la France à la Russie mais aussi en Allemagne de 1939 à 1945. Le chiffre est tellement incroyable que les collègues de ces chercheurs ont du se faire répéter ce chiffre lors du forum académique Allemand à Washington en Janvier 2013.
« Les chiffres sont beaucoup plus élevés que nous le pensions a dit Hartmut Berghoff », Directeur de cet institut. « Nous savions à quel point la vie et la mort y étaient horribles mais nous ignorions ces chiffres. Ils sont incroyables ! » La documentation sur ces camps n’est pas exclusive.
Il ne s’agit pas seulement des camps d’extermination mais bel et bien de tous ces camps de travaux forcés où des prisonniers de guerre travaillaient aux fournitures de l’armée allemande, de camps appelés trompeusement « centres de soins » dans lesquels des femmes enceintes ont été contraintes d’avorter, leurs enfants tués à la naissance. Certains de ces « centres » étaient des maisons closes dans lesquels les femmes devaient satisfaire les soldats allemands. Auschwitz et une poignée d’autres camps de la mort sont devenus des symboles de la machine à tuer des nazis.
De même, le ghetto de Varsovie et son soulèvement en 1943 s’inscrivent dans la mémoire collective comme un symbole. Mais ces sites aussi horribles furent-ils ne représentent qu’une infime partie des réseaux mis en place par l’Allemagne nazie. Ces nouvelles recherches ne laissent absolument aucun doute à ce sujet.
Ces cartes que les chercheurs ont créé pour identifier ces zones dans lesquels les camps et les ghettos étaient installés font apparaître de larges grappes noires sur l’Europe durant la seconde guerre mondiale.
Des grappes concentrées en Allemagne et en Pologne certes mais laissant apparaître des centre de torture dans toute l’Europe. Les 2 principaux éditeurs de ce projet, Geoffrey Megargee et Martin Dean, estiment que 15 à 20 millions de gens ont été torturés à mort dans ces camps oubliés par les historiens. Plusieurs volumes vont être édités . Le musée de l’Holocauste a publié les deux premiers, avec cinq autres sont prévus d’ici à 2025. (…)
Le cas de Monsieur Greenbaum est édifiant. Arrêté à l’âge de 17 ans, il fut déplacé dans ces centres disséminés en Europe par 5 fois. Ces nouvelles données avérées pourraient donner matière aux revendications des survivants de ces camps. Ils ont non seulement payé le prix fort en devenant des esclaves mais leurs biens ont été spoliés par l’Allemagne nazie. « Combien de victimes ont été déboutées ? » dit un avocat de survivants de la Shoah Sam Dubbin parce que les camps où elles furent envoyées n’étaient pas répertoriées jusqu’aujourd’hui ? »
Certains survivants se souviennent des coups portés par « SŒUR PIA ». Sœur Pia dont le véritable nom est Eléonore Baur naît à Oberhaching près d’Augsbourg le 25 octobre 1886. Elle participe activement au putsch de Hitler en novembre 1923 et est la seule femme à laquelle est attribué le célèbre « Blutorden », la « médaille de sang », récompense suprême dans le monde nazi, tout comme elle sera la seule femme du corps des SS à être nommée « SS-Oberführerin ». Elle devient une des premières femmes SS gardienne gradée dans le camp de Dachau et sera bientôt responsable des horribles expériences médicales réalisées par les « médecins maudits »…
C’est à Dachau qu’elle fêtera son cinquantième anniversaire. Elle se taille rapidement sous le pseudonyme de « Blutschwester Pia » « Sœur Pia la sanguinaire » une réputation de sadique ; Elle se plaît à battre, à rouer de coups de pied, à gifler, à fouetter les détenus dans le camp, dans les commandos ou dans sa villa. Elle est de très loin la plus redoutée des gardes féminines de Dachau. Après la seconde guerre mondiale, elle est condamnée à huit années de travaux forcés dans un camp de prisonniers, dont elle sera libérée après quelques années à cause de sa « santé chancelante »…
Elle mourra en 1981, à l’âge de 95 ans, dans sa villa d’Oberhaching près de Munich, villa construite par d’anciens détenus de Dachau, sans jamais avoir admis ses crimes ni avoir eu le moindre geste de regrets… Lorsque les travaux des chercheurs ont commencé en 2000, ils s’attendaient à trouver au maximum 7 000 sites de cet ordre. Plus ils avançaient dans leurs recherches, ils ont revu à la hausse leurs estimations en les plaçant vers le chiffre de 20 000 voire 30 000. Aujourd’hui, ils arrivent au nombre incroyable de 42 500 !
Les chiffres donnent le vertige : - 30 000 camps de traveaux forcés - 1 150 ghettos juifs - 980 camps de concentration - 500 bordels emplis d’esclaves sexuelles et des milliers d’autres servant à euthanasier les infirmes, les vieillards, les avortements forcés, la germanisation de certains prisonniers ainsi que le transit vers les camps de la mort. Rien qu’à Berlin, les chercheurs ont dénombré plus de 3 000 camps et maisons dites « maisons juives ».
A Hambourg plus de 1 500 sites du même genre. L’un des co-chercheur, le Docteur Dean se pose une question alors très légitime bien qu’effrayante : « De nombreux Allemands qui se défendirent après la guerre en opposant leur ignorance des faits nazis, ne pouvaient pas ne pas savoir puisque ces camps existaient au milieu d’eux ! ».
« Vous ne pouviez pas LITTÉRALEMENT aller n’importe où en Allemagne sans tomber sur ces camps ou sur des prisonniers de ces camps. C’est impossible. Ils étaient partout ! »
Source Jerusalemplus.tv