Les injections massives de liquidités aux États-Unis et les mesures d’assouplissement monétaire au Japon renchérissent la devise israélienne.
La monnaie israélienne fait les frais de la guerre que se livrent les grandes banques centrales : malgré les cours en dents de scie du dollar et de l’euro, le shekel reste trop fort. À la fin de la semaine dernière, le billet vert était tombé à 3,66 shekels, soit son cours le plus bas des dix-huit derniers mois ; de même, la devise européenne vient d’enregistrer son plus bas cours depuis huit mois, à 4,84 shekels.
La monnaie israélienne fait les frais de la guerre que se livrent les grandes banques centrales : malgré les cours en dents de scie du dollar et de l’euro, le shekel reste trop fort. À la fin de la semaine dernière, le billet vert était tombé à 3,66 shekels, soit son cours le plus bas des dix-huit derniers mois ; de même, la devise européenne vient d’enregistrer son plus bas cours depuis huit mois, à 4,84 shekels.
À l’origine, des pays comme les États-Unis, le Japon et la Suisse, font baisser leur monnaie pour doper leurs exportations. Cette tendance est même devenue un axe central de la politique monétaire de ces pays. Pour les États-Unis, par exemple, la chute du dollar permet de résoudre une partie de leur énorme déficit commercial.
LA CROISSANCE EUROPÉENNE EST EN BERNEFace à l’euro, le shekel reste sensible aux mauvaises perspectives de l’économie européenne. Vendredi dernier, la Commission européenne a dressé un sombre tableau de l’économie de la zone euro qui restera en récession en 2013 : la plupart des pays multiplient les dérapages budgétaires, sans parvenir à contenir le chômage qui explose. Pour la France, par exemple, la Commission européenne a anticipé un taux de croissance quasi nul en 2013, à 0,1 %, avec un déficit public de 3,7 %.
En fin de semaine dernière, la Banque Mondiale (BM) a prévenu les grandes banques centrales : la dévaluation artificielle des devises occidentales déstabilise les pays émergents par l’afflux de devises sur leur territoire. Jeudi dernier à Washington, Kaushik Basu, l’économiste en chef et premier vice-président de la BM, a appelé les grandes banques centrales à coordonner leurs opérations d’injection de liquidités afin d’en limiter les retombées sur les pays émergents et d’éloigner le spectre d’une guerre des monnaies.
À TEL-AVIV, LES SPÉCULATEURS SE FROTTENT LES MAINSSi les Européens considèrent que l’euro est dangereusement élevé par rapport au dollar, c’est un pays comme Israël, financièrement stable, qui paie le prix de cette bataille monétaire. Le shekel se renforce simultanément face aux devises étrangères (euro, dollar, franc suisse, yen, etc.), ce qui dope les importations, mais baisse la rentabilité des exportations. Autrement dit, un shekel fort handicape l’économie d’Israël : la croissance israélienne est largement dépendante des exportations, et la perte de parts de marché à l’étranger coûte cher à l’économie nationale.
En revanche, ce sont les spéculateurs qui se frottent les mains : la volatilité des cours à la bourse de Tel-Aviv tourne en leur faveur, et ils se remplissent les poches en profitant de l’écart des taux d’intérêt qui sont plus forts en Israël que dans les autres pays occidentaux. Résultat : les devises affluent en Israël, ce qui fait baisser leur cours et tire le shekel à la hausse. Démissionnaire, le gouverneur de la Banque d’Israël préfère ne pas réagir, mais, de toutes les façons, sa marge de manœuvre est réduite.
Source Hamodia.fr