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dimanche 3 février 2013

Les truands sont aussi en israel




Les voleurs, d’envergure internationale ont eu du culot, du sang-froid et une bonne connaissance des affaires. En un coup de téléphone, ils ont soutiré 14 millions d’euros à une entreprise proche de Rennes.

C’est pendant l’heure du déjeuner, voici une dizaine de jours, au moment où les bureaux sont presque vides, que le coup de fil a été passé à la société PBM Import à Pacé (près de Rennes). L’entreprise est une filiale de la société anglaise Wolseley, le premier importateur de bois en Europe. Les achats de matériaux à l’étranger sont évidemment courants.
Et ils se chiffrent en millions d’euros. En 2011, le négoce du bois a rapporté 11 millions de bénéfices à PBM Import. Le comptable décroche le téléphone : au bout du fil, une personne se présente comme l’un des principaux dirigeants de la société. Il faut faire un virement de 14 millions d’euros, explique-t-il, pour acheter des matériaux.
Il faut aller vite pour être sûr de conclure une bonne affaire. Dispatché sur des comptes dans le monde entier L’interlocuteur, très bien informé sur les habitudes d’achats de PBM Import, rassure l’employé. Un mail, portant effectivement le nom d’un des dirigeants, confirme l’ordre de virement. Le comptable reçoit le mail et pense avoir toutes les garanties. Il appelle la banque qui exécute sans difficulté le virement sur un compte à l’étranger.
Il ne se doute pas qu’en réalité, il vient de verser 14 millions d’euros à des escrocs d’envergure internationale. PBM Import s’est rendu compte assez rapidement que le virement n’avait pas été commandé par la direction. Mais il était déjà trop tard.

Quelques minutes après le transfert des fonds en Israël, l’argent a été dispatché sur plusieurs comptes dans le monde entier pour brouiller les pistes. « Un gros loto » L’entreprise a porté plainte au parquet de Rennes pour escroquerie. Une information judiciaire a été ouverte et la brigade financière de la police judiciaire de Rennes a été saisie des investigations.
Les premiers éléments de l’enquête font apparaître que les escrocs, certes bien rencardés sur les habitudes de l’entreprise, n’ont pas bénéficié d’une complicité interne.
« Ces malfaiteurs de haut vol sont installés à l’étranger, témoigne un avocat qui veut rester anonyme. Ils se renseignent méticuleusement sur leur future victime et essaient dix, vingt ou trente fois. Ça finit par marcher et ça rapporte un gros loto. »
PBM Import confirme les malversations. « Mais ce sont des tiers extérieurs à l’entreprise qui ont tout organisé. Une enquête est en cours et nous ne voulons pas gêner le travail de la justice. »

Il y a un an, la compagnie finistérienne Brittany Ferries avait été victime de la même escroquerie. Elle s’était fait soutirer près d’un million d’euros versés sur un compte en Israël.

Source Europe 1