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mardi 25 décembre 2012

Le directeur du mémorial de Buchenwald trouve que les Juifs devraient s'installer en Ouganda !




Le directeur du mémorial de Buchenwald trouve que les Juifs devraient s'installer en Ouganda . Lors de la sortie de la traduction allemande du livre I Sleep in Hitler's RoomAllein unter Deutschen, Volkhard Knigge, le directeur de la Fondation du Mémorial de Buchenwald a refusé que l'interview qu'il a accordée à l'auteur Tuvia Tenenbom, fondateur du Théâtre Juif de New York, soit publiée au prétexte que celui-ci en avait donné une version fausse et aléatoire.
Ce qui dérange M. Knigge est le passage où Tenenbom le décrit comme étant intarissable et lui ayant recommandé un bar à Jérusalem, l'Ouganda, qu'il apprécie particulièrement et qui est fréquenté par des gens qui ont l'esprit ouvert, entendons fréquenté par des "progressistes". Pourquoi l'Ouganda? Parce qu'il fait allusion à une vieille idée. Celle que les Juifs auraient dû s'installer en Ouganda plutôt qu'en Palestine. Le bar Ouganda est connu pour être sensible au sort des Palestiniens. Le fait que le directeur du Mémorial de Buchenwald se mêle du conflit israélo-palestien dépasse l'entendement du directeur du Théâtre Juif de New York.

En effet, les fondateurs/propriétaires de l'Ouganda ont dévoilé clairement leur point de vue à TimeOut.  De toute évidence, M. Knigge ne souhaite pas que les lecteurs connaissent son rêve sur l'Ouganda. Il affirme que Tenenbom est un menteur et qu'il n'a jamais tenu les propos rapportés. A-t-il raison? Voyons comment M. Knigge s'habille pour aller travailler à Buchenwald.  Il porte un T-Shirt avec le logo du bar Ouganda...  Et Tuvia Tenenbom montre les
photos...




Dans une interview avec les médias allemands, Knigge critique Tenenbom. Bien sûr, il ne mentionne pas l'histoire de l'Ouganda et pour discréditer M. Tenenbom, M. Knigge avance l'argument suivant: "Buchenwald n'était pas un camp d'extermination Il n'y avait pas de chambres à gaz ici."



Est-il écrit dans I Sleep in Hitler's Room qu'il y avait des chambres à gaz à Buchenwald?  Voici un passage du livre à propos de Buchenwald où l'auteur décrit la visite le site en compagnie de Daniel Gaede, responsable du département d'éducation à Buchenwald [1]:

"Nous entrons dans ce qu'il appelle la salle de pathologie. Ce camp de concentration de Buchenwald est en fait un parc à thèmes, au cas où vous ne l'auriez pas encore compris. Un Disneyland dans sa propre Patrie. Sans blague. Dans la pièce où je me trouve on peut voir comment l'endroit fonctionnait. Il y a une structure en pierre surélevée, équipée d'un robinet et de divers outils de coupe, où les organes étaient prélevés sur des cadavres avant d'être envoyés au crématoire. Parfois, un coeur était réservé à des recherches, parfois des crânes étaient réduits à la taille d'un poing et étaient offerts à des amis comme des bibelots. Si le mort avait un beau tatouage, la peau et la chair étaient coupées, séchées et ensuite transformées en abat-jour. Quelle vie! Des abat-jour, des ours bruns et des petits crânes en guise de porte-clés. Quel bel usage des Juifs morts. Tout ça conçu par des gens titulaires de doctorats."



En-dessous, se trouve la cave. Ici on peut voir des crochets destinés à accrocher des personnes. Tuvia est là et imagine ce qui s'y passait et n'a pas mots pour décrire l'horreur. Un ascenseur servait à "expédier" les corps directement dans les fours. Il n'y aucune mention de "chambres à gaz". Mais, en défense de Knigge, peut-être que son problème réside dans la description de Tuvia Tenenbom de sa visite à Buchenwald: il va voir ce que le visiteur ordinaire n'a généralement pas l'occasion de voir. Il est en visite officielle et peut jeter regard intime sur un lieu d'horreur.



D'horreur et également de divertissement. Parfaitement: de divertissement. De quel genre de divertissement? D'un zoo. Oui, il y avait un zoo à côté du crématoire. Il ne l'aurait jamais su, mais Daniel le lui a montré. En fait, il lui a montré le crématoire et Tuvia lui a demandé des explication sur une drôle de structure qu'il a remarqué sur le sentier étroit qui mène au crématoire. "C'était destiné aux ours bruns"," lui explique-t-il. Des ours bruns? Quel est le rapport entre des ours bruns et un crématoire?? Eh bien, il s'avère que les SS avaient un zoo, juste à côté de l'endroit où les humains étaient réduits en cendres, pour le plaisir des soldats. Des personnes gazées sur la gauche et des ours bruns sur la droite. Ensemble, ça faisait un centre de divertissement.




Knigge, paraît-il, a un problème avec le mot "gazés". Peut-être aurait-il préféré que ce soit formulé ainsi: "Des gens transformés en abat-jour sur la gauche, des ours bruns sur le droite". Eh bien, la vérité est que Tenenbom n'est pas le seul à utiliser le mot "gazés" en parlant de Buchenwald. Voici ce que le président Barack Obama, dans son discours du Caire, a déclaré  en juin 2009 à propos de Buchenwald avant sa visite du camp:


"Demain, je me rendrai à Buchenwald, qui faisait partie d'un réseau de camps où des Juifs étaient réduits en esclavage, torturés, abattus et gazés à mort par le IIIe Reich."

Knigge étant le responsable de Buchenwald a servi de guide à Obama pendant sa visite. Est-ce que Knigge s'est emporté contre "l'erreur" d'Obama ? Non, à aucun moment, Knigge n'a "corrigé" Obama. Au contraire: Knigge a posté des photos avec Obama, toujours fier.  Et puis il a même été interviewé par les principaux médias allemands en faisant toujours l'éloge d'Obama. Il aurait eu l'air sot s'il avait essayé de corriger Obama. Et la raison est simple: Obama ne s'est pas trompé. Buchenwald n'était pas un camp isolé. Selon l'USHMM, Buchenwald administrait au moins 88 sous-camps, où beaucoup de gens furent tués. Pas tous pour finir en abat-jour. Certains furent abattus, d'autres sont morts de faim, et d'autres encore ont été gazés. En fait, lorsque la "charge de travail" était trop élevée, les prisonniers de Buchenwald étaient envoyés à des sous-camps pour être gazés.

Buchenwald était-il un camp d'"extermination"? Voici ce que l'ambassadeur du Canada en France, Georges Vanier, a écrit le 27 avril 1945:

"Le quota de morts pour le camp était de 80 par jour ... Le nombre total de ceux qui sont morts à Buchenwald ne sera jamais établi - plus de 50.000, et peut-être plus de 100.000" (Extrait de Nizkor.)

Oui, on pourrait considérer que "techniquement" Buchenwald n'était pas un camp d'extermination. En termes "techniques", la façon dont Knigge aime les faits, Buchenwald était juste une usine d'abat-jour.



A la fin de son interview, dans laquelle il part en croisade contre Tuvia, Knigge déclare: "Tous ceux qui critiquent le gouvernement israélien pour sa politique envers les Palestiniens ne sont pas antisémites. Ca Tuvia Tenenbom ne l'a pas compris pas non plus."

Vraiment ? critiquer Israël ? Défendre l'envoi des Juifs en Afrique n'est pas exactement "critiquer" Israël. Cet homme parvient à nier l'essence même du droit d'Israël à exister.  Il est évident qu'il a le droit d'avoir ses propres opinions politiques. Tous les racistes ont également le droit d'avoir leurs opinions. Mais aucun homme qui dénie les droits fondamentaux des Juifs vivants ne doit être le gardien de ce qui reste des cendres des Juifs morts.

Le problème, malheureusement, n'est pas seulement Knigge. Comme il est indiqué dans I Sleep in Hitler's Room, Daniel Gaede n'est pas mieux. Cet homme passe son temps libre à manifester contre Israël et à soutenir les Palestiniens de Gaza.  Oui, lui il a aussi le droit de penser ce qu'il veut, et si le Hamas est à son goût qu'il soit ainsi. Mais, il est écrit dans le livre:

L'histoire d'Israël et de Gaza est très complexe et a plusieurs facettes. Mais le fait est, et quiconque parle ou lit l'arabe le sait, qu'il y a dans la bande de Gaza la plus forte concentration au monde de gens qui croient qu'il faudrait jeter les juifs à la mer. Pourquoi quelqu'un de Buchenwald se joint-il à eux?

Sans surprise, Daniel Gaede, évoquant les mêmes motifs que Knigge n'a pas voulu non plus que son interview soit rendue publique. La présence de ces deux personnages en tant que gardiens des cendres morts est une gifle sur le visage des rares personnes qui ont survécu. C'est une honte que ces deux personnes soient en charge de Buchenwald.

Le Théâtre juif de New York serait très reconnaissant si des journalistes allemands, y compris ceux des médias supposés respectés tels que Deutschlandradio, aillent vérifier les faits avant de permettre à des aux gens comme Knigge de répandre des mensonges. Vérifier les faits, nous le croyons, est la première mission des journalistes.

Note: La version allemande de  I Sleep in Hitler's RoomAllein unter Deutschen, vient de sortir chez Suhrkamp Verlag à Berlin.

Communiqué de Buchenwald

ICI.
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1Il interviewe un jeune homme qui est responsable de l'éducation à Buchenwald et qui est dévoré par une telle passion pro-palestinienne que, même après avoir perdu un œil et son frère à cause de l'explosion d'une bombe placée dans sa voiture par un Palestinien, il reste un farouche partisan de la cause palestinienne. Tenenbom est brillant quand il dit au jeune homme qu'il a parfaitement le droit d'avoir les croyances politiques qu'il a, mais lui demande comment se fait-il que quelqu'un qui occupe ses fonctions à Buchenwald ne "sent pas le besoin d'être un peu plus sensible aux sentiments des Juifs. ... Je lui demande si sa haine du Juif est si profondément ancrée que ce sentiment l'a tout simplement déserté". Le jeune homme écoute Tuvia Tenenbom en silence et ses mains tremblent.

Source philosemitismeblog.blogspot.fr