mercredi 11 mars 2020

Escroquerie au "faux Le Drian": le tribunal rend sa décision mercredi


Ils sont soupçonnés d'avoir empoché plus de 50 millions d'euros en se faisant passer pour le ministre de la Défense: le tribunal correctionnel de Paris rend mercredi son jugement dans l'escroquerie dite au "faux Le Drian".......Détails.......


A l'encontre du "duo" qui était selon l'accusation derrière ces "hold-up au bout du fil", la procureure a requis dix et quatorze ans de prison, ainsi que deux millions d'euros d'amende chacun, lors du procès en février.
Pour cinq autres hommes soupçonnés de complicité, elle a demandé des peines allant de 18 mois d'emprisonnement, dont six avec sursis, à cinq ans ferme, assorties selon les cas d'amende.
Le procédé était simple mais demandait du culot: entre 2015 et 2017, des escrocs ont appelé des dizaines de personnalités en se présentant comme Jean-Yves Le Drian, alors ministre de la Défense, devenu depuis ministre des Affaires étrangères.
Tour à tour affables, sibyllins, rassurants ou pressants, ils demandaient une aide financière d'urgence pour des opérations secrètes de l'Etat français - lutte contre le terrorisme ou libération d'otages en Syrie - tout en promettant un remboursement.
Dans certains cas, ils n'ont pas hésité à organiser des vidéoconférences, enfilant un costume et un masque du ministre, à contacter l'Assemblée nationale ou un préfet pour crédibiliser leur scénario.
Les enquêteurs ont listé plus de 150 personnes et organisations contactées par les escrocs: le roi du Maroc, le président du Gabon, les patrons de Total et de Vinci, les Apprentis d'Auteuil ou encore l’archevêque de Paris. 
La plupart ont décelé l'arnaque mais trois personnes ont été piégées et ont perdu, au total, environ 55 millions d'euros.
Principal prévenu: Gilbert Chikli, à l'encontre de qui le ministère public a requis 12 ans, plus une peine complémentaire de 2 ans pour "prise du nom d'un tiers".
Ce Franco-israélien de 54 ans est connu pour être l'un des pionniers de l'escroquerie au "faux président", consistant à se faire passer pour un patron auprès de ses salariés pour se faire transférer de l'argent, et qui lui a valu une condamnation à 7 ans de prison en 2015.
Cette arnaque est toujours largement utilisée - elle a entraîné 79 millions d'euros de préjudice en 2019, selon les chiffres de la police judiciaire.
M. Chikli, dont l'histoire a inspiré un film sorti en 2015, avait été interpellé en 2017 en Ukraine aux côtés d'Anthony Lasarevitsch, soupçonné d'être l'autre cerveau de l'escroquerie.
Au moment de leur arrestation, les deux hommes préparaient une nouvelle combine consistant à usurper l'identité d'Albert II de Monaco, selon l'accusation.
La procureure s'est appuyée sur des messages retrouvés dans leurs téléphones, des expertises vocales et des conversations enregistrées en prison pour démontrer leur implication dans l'affaire du "faux Le Drian".
Face à ces éléments, la défense s'est battue tout au long du procès, s'opposant, dans de régulières explosions verbales, aux parties civiles et au ministère public.
"Je suis totalement étranger à toutes ces affaires", a affirmé M. Chikli, qui a dénoncé un "amalgame" avec son passé.
Volubile, il a multiplié les développements, circonlocutions et pirouettes pendant les cinq journées d'audience, répétant que l'identité des véritables responsables était connue - tout en refusant de donner leurs noms.
M. Lasarevitsch a lui aussi contesté en bloc, assurant s'être rendu en Ukraine "pour un pèlerinage" et avoir été pris dans un "engrenage médiatique".
Les cinq autres prévenus, âgés de 27 à 49 ans, sont soupçonnés d'avoir ouvert des comptes bancaires frauduleux ou aidé à blanchir de l'argent. 
L'un d'eux, dont les déclarations ont été décisives pendant l'instruction, ne s'est pas présenté: son absence a été dénoncée à plusieurs reprises pendant les débats.
Les avocats des deux principales victimes de l'arnaque, l'homme d'affaires turc Inan Kirac et le chef spirituel des musulmans chiites ismaéliens, Karim Aga Khan IV, ont mis en avant la "générosité" mais aussi la vulnérabilité de ces "amis de la France", tous deux octogénaires.
Leur argent disparu, versé sur des comptes rapidement vidés, n'a pas été retrouvé. 
Sur ce volet, la justice enquête toujours.

Source TV5 Monde
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