jeudi 27 février 2020

Le Conseil arabe pour l’intégration régionale: «Oui à des relations normales avec Israël»


De l’enceinte du Parlement français, les artisans de paix ont évoqué leurs projets, et ont demandé la publication d’un rapport annuel concernant les gouvernements arabes, qui criminalisent ceux qui prônent la paix avec les Israéliens. Aussi, ont-ils appelé à affronter ce qu’on appelle les «lois anti-normalisation»........Analyse........


«Le Conseil arabe pour l’intégration régionale» est une initiative digne d’attention et de suivi. Il a vu le jour, au mois de Novembre 2019, à Londres. Sachant que cette date coïncide avec l’initiative de paix du président égyptien Anouar el-Sadate. 
Le Conseil et ses 32 Membres ont affirmé aux observateurs, puis aux peuples arabes et du monde, que leur initiative est unique du genre… Ceci apparait ou plutôt se distingue du fait, que les Membres sont tous Arabes, sans la présence d’aucun Israélien parmi eux… 
Plutôt des Membres de différents pays arabes, porteurs des préoccupations de leurs peuples, qui ont osé briser les frontières de la peur, et ont défié tout ce qu’ils peuvent subir comme insultes, et ont été traités de traitres, ou même ont reçu des menaces de liquidation. 
Se sont réunis pour dire : Oui à des relations normales avec Israël… Afin d’instaurer une coopération entre tous les pays de la région sans exclusion. Ceci, dans le but de rendre la région prospère, et en faire profiter les pays en voie de développement…
La première rencontre du Conseil, a constitué une «surprise» pour certains, mais fut une réalité et le début d’un rêve qui commence à se concrétiser. Le congrès a connu une réussite certaine, et laissé une excellente impression chez certains responsables du monde, à leur tête le secrétaire d’État américain Pompeo, qui a publié un tweet dans lequel il a exprimé son appréciation pour les efforts consentis par ce congrès, et son importance pour la région.
Le Conseil ne s’est pas arrêté à Londres, mais a poursuivi sa progression vers le succès. 
Sa direction fut le Parlement français, l’Elysée, puis le ministère des Affaires étrangères.
Au Parlement français, qui fut la première étape de la visite en France, les Membres du Conseil se sont exprimé chacun, au sujet des projets et des buts qu’ils visent. 
Aussi, concernant les raisons qui les ont conduits à rejoindre le Conseil. Ceci devant les députés du Parlement français, mais aussi des ministres et des médias locaux et internationaux. 
Une atmosphère très positive, et la partie française fut impressionnée par la présentation faites de la part des Membres du Conseil. 
L’ancien ministre koweïtien de l’Information, Sami Al-Nisf, a été le premier à prendre la parole. 
Il s’est présenté, puis a considéré que le Parlement français peut rendre un service humain exceptionnel, en publiant un rapport annuel concernant les procédures de criminalisation, que prônent les gouvernements arabes pour soi-disant «combattre la normalisation». 
Des législations encore en vigueur dans plusieurs pays arabes, et qui sont en opposition totale avec notre intérêt national. 
A savoir que ces dites législations, interdisent tout contact humain entre les peuples de la région, et considère tout appel à la paix, ou rencontre avec un partenaire Israélien, comme un délit, passible d’une peine de prison, ou la peine capitale.
– Il a souligné également que l’objectif commun entre les Membres, hommes et femmes, du «Conseil arabe pour l’intégration régionale», consiste à l’engagement à œuvrer pour pousser tous les peuples de la région à participer au processus de paix et de développement.
Quant à l’ancien député égyptien, le neveu du partenaire de la paix, Anouar el-Sadate, et le chef du Parti de «La Réforme et le développement», M. Mohamed Anouar el-Sadate, il a mentionné dans son intervention : «Il y a 41 ans, mon oncle, le Président égyptien, Anouar el-Sadate, a signé un traité de paix avec son homologue israélien. 
Mais depuis lors, on ne constate qu’une «paix froide» entre les gouvernements, les services de sécurité, et les élites économiques. La société civile de nos pays, n’en fait pas partie.
Il n’a pas non plus caché ses sérieuses réserves quant au contenu de l’initiative de paix Trump : «Nous voulons que le peuple palestinien concrétise ses aspirations légitimes à un État indépendant et à une vie meilleure. Nous pensons qu’une représentation plus large des acteurs – à commencer par les Palestiniens eux-mêmes – devrait faire partie de ce processus.
Puis a ajouté : Je suis venu au Parlement français pour réaffirmer la nécessité de «réchauffer la paix». 
Seul le lien direct entre le peuple israélien et ses voisins peut faire ressortir le meilleur du leadership et assurer une protection contre le pire. Nous devons renforcer les conditions qui permettent d’intégrer les énergies les plus prometteuses dans le processus de développement, et le maintien de la paix dans la région.
Parmi les participants, il y avait une jeunesse ambitieuse, à l’exemple du jeune tunisien Oussama Salami, un ingénieur innovant qui, en rejoignant le Conseil, a également pu transmettre les souffrances de sa génération de diplômés, qui portent des idées mais n’ont pas trouvé le terrain approprié pour les concrétiser Dans son intervention, il a expliqué son projet et la réalité dans son pays: Je travaille sur un projet pour développer mon pays et son économie en portant des améliorations au niveau de l’énergie (infrastructures aquatiques et électriques). 
Mes recherches indiquent que l’expérience dont j’ai besoin pour réaliser cette vision n’est disponible qu’en Israël, et que grâce à un partenariat civil avec des spécialistes israéliens dans ces domaines, nous pouvons obtenir des avantages significatifs et de taille.
Mais certaines élites politiques de mon pays s’opposent à ce genre de progrès, allant jusqu’à inciter contre tout Tunisien qui cherche à s’engager avec des Israéliens de quelque manière que ce soit. 
Ceci malgré l’importance de l’histoire des Juifs en Tunisie, qui remonte bien loin avant l’ère chrétienne. 
Une histoire qui a enregistré la participation des juifs tunisiens, au développement depuis plusieurs siècles, avant qu’ils ne soient pourchassés par la force dans les années quarante et cinquante du siècle écoulé. Des politiciens tentent d’instaurer une législation qui considère toute personne ayant rencontré un citoyen israélien, comme un «traître», qui doit être jugé pour cet acte et emprisonné. 
Pensez au paradoxe : Des dizaines d’extrémistes tunisiens sont allés en Syrie et en Irak pour tuer des innocents, puis sont rentrés, pour commettre des actes terroristes, et tuer d’autres innocents, et détruire le tourisme, épine dorsale de notre économie. 
Il n’y a pas de proposition d’une loi, en Tunisie, qui considère ces terroristes comme des «traîtres». 
Mais, en voulant servir mon pays, avec la certitude que ceci ne peut se faire sans des contacts avec des Israéliens. Mon patriotisme sera méprisé et peut-être serai-je puni. 
Quant au jeune journaliste algérien Sami Baaziz, il ne diffère pas beaucoup de ce que son collègue tunisien a dit, car il a évoqué les difficultés rencontrées par sa génération, en particulier dans sa profession, à savoir le quatrième pouvoir. Aziz en a parlé en disant : Les médias de mon pays continuent de tirer profit des stéréotypes antisémites, et véhiculer des théories du complot, au sujet des Juifs. 
Et de ce fait, incitent à la violence contre les citoyens israéliens et les Juifs en général. Pendant des générations, ce contenu a servi d’outil pour occulter les problèmes internes de corruption et de violations des droits de l’homme. Il a permis de cultiver une mentalité défaitiste, et a contribué à une culture d’extrémisme. 
Cela a rendu plus difficile pour nous, la résolution de nos propres problèmes, et d’engager nos voisins et le monde qui nous entoure de manière mature.
Je dispose d’un projet pour réformer cette situation en éduquant la prochaine génération tenante des médias dans mon pays. 
Le but sera de montrer la vérité sur Israël, son peuple et les Juifs. Je pense que cela contribuera à la paix civile en Algérie et à une paix plus large dans la région. 
Cela nous permettra également de réfléchir à nos défis locaux de manière analytique et constructive, et ainsi nous pourrons trouver des solutions réalistes à nos problèmes.
Il serait naturel, en se lançant dans un tel projet, de faire appel à des experts de l’histoire israélienne et juive, ainsi qu’à des experts dans le domaine de la réforme des médias. 
Beaucoup d’entre eux sont, bien sûr, des citoyens israéliens. Cependant, les lois de mon pays m’empêchent même de les rencontrer, et encore moins de travailler en partenariat avec eux.
Nous devons surmonter ce problème. Ce vouloir, explique la raison de ma présence parmi vous, aujourd’hui.
Quant à la jeune égyptienne, avocate britannique de parents égyptiens, Ijlal Ghiteh, elle s’est exprimée d’une manière différente, vu qu’elle réside en Europe, concernant son engagement et sa présence à Paris. 
Elle a évoqué le mouvement de boycott BDS, dirigé essentiellement par des occidentaux, en copiant les manières de boycott dans le Monde Arabe. Ce mouvement a causé des dommages infinis aux sociétés arabes. 
D’une part, il n’a pas réussi à vaincre les Israéliens, qui ont, sous l’effet du boycott, inventé des méthodes, qui ont eu pour conséquence la revitalisation de l’économie et la société de leur pays.
– Elle a également montré que le boycott d’Israël est devenu un modèle pour des boycotts interarabes : les divisions ethniques et sectaires sont devenues plus aigues. 
Chose qui a précipité la désintégration de la Syrie, de l’Irak, de la Libye et du Yémen.
– Elle a également mentionné que les Arabes ont perdu, en raison du boycott, des avantages économiques, qui pouvaient résulter des partenariats avec les Israéliens. 
Aussi, ont perdu l’opportunité de constituer une force de paix et de réconciliation entre Israéliens et Palestiniens, en instaurant des relations civiles et d’amitié entre les deux parties.
Pour sa part, le musicien irakien, résidant aux Pays-Bas, Mohamed Kamar, a évoqué dans son intervention l’importance de la présence des juifs en Irak, depuis l’Antiquité. 
Aussi, qu’il souhaite raviver le patrimoine des artistes juifs irakiens, en partenariat avec des musiciens israéliens d’origine irakienne. Essentiellement, le patrimoine des frères Saleh et Daoud al-Koweiti, les plus grands compositeurs de musique de l’histoire moderne irakienne. 
Mais il a déclaré que : Dans notre pays, existe une loi qui prévoit des peines, variant de l’emprisonnement à la peine de mort, à l’encontre de ceux qui commettent le soi-disant «crime de normalisation».
 Cette loi est injuste, contre nos intérêts en tant que nation et en tant que peuple.
Le musicien, Mohamed Kamar, a passé en revue la situation de Bagdad à la veille de la Seconde Guerre mondiale, où vivait la plus grande communauté juive : Ils étaient nos professeurs, nos partenaires commerciaux, nos médecins et nos avocats, nos innovateurs en musique et nos amis bien-aimés. 
Cependant, la culture de la majorité, a rendu la vie de ces juifs intolérable. 
Nous avons confisqué leurs biens et les avons forcés à fuir leur patrie de 2 600 ans. 
Ce faisant, nous avons perdu un morceau de l’esprit collectif, et une classe professionnelle dont nous avions désespérément besoin, pour continuer à construire une société juste.
Nooman Chaari, en confirmation de l’intervention du musicien, compositeur et compositeur irakien : Je suis citoyen tunisien, et comme mon collègue irakien Mohamed Kamar, je suis compositeur et artiste. 
Je pense que la musique, le langage universel, peut rapprocher les gens. L’année dernière, j’ai cherché à construire sur ce principe en développant une coopération musicale avec un chanteur israélien. 
Maintenant, je voudrais faire un pas de plus en créant un opéra du Moyen-Orient, qui sera une coproduction avec des artistes de la région qui participent à revivre leur héritage musical commun.
Pensez aux nombreux obstacles qui entravent un tel projet : guerres, guerre civile, culture de l’extrémisme et de l’exclusion. 
En cherchant à mettre fin aux représailles du gouvernement contre les Arabes qui rencontrent les Israéliens, nous savons qu’il ne s’agit que d’une mesure infinie de mesures qui seront nécessaires pour ramener la paix et la prospérité dans notre région. 
Mais l’expulsion des Juifs autochtones de notre région – suivie de l’évitement du peuple israélien – est le processus d’exclusion le plus ancien et le plus long de notre histoire moderne. 
L’expulsion des Juifs a ouvert une politique d’exclusion qui a visé depuis longtemps d’autres objectifs. Nous pensons donc qu’il y a une signification et une importance, spéciales, pour extirper ce fléau de ses racines.
Quant à Maryam Al-Ahmadi, des Émirats arabes unis, conseillère juridique, militante civile, et engagée pour la promotion de la société, elle a présenté une opinion différente, lors de son intervention. 
Indiquant qu’elle croit au rôle déterminant de la femme pour l’établissement de la paix. 
Elle n’a pas caché sa fierté de constater que le Conseil est composé à une proportion respectable de femmes. 
Ajoutant que sa collègue, absente à cette rencontre, Saloua Seïf, militante civile, veut préparer les enfants à devenir la prochaine génération de pacificateurs.
Ajoutant : L’année dernière, la direction politique des Émirats arabes unis, a annoncé «l’Année de la tolérance», a soutenu des activités interconfessionnelles et interculturelles visant à rassembler les musulmans, les chrétiens et les juifs. Cette année, dans une nouvelle étape, mon pays accueillera des Israéliens du secteur privé, du domaine de la technologie, de la culture et des arts pour participer à l’Expo 2020 à Dubaï.
– La conseillère juridique des EAU, Maryam Al-Ahmadi, a conclu son intervention en disant : J’espère et je crois que d’autres pays de la région imiteront l’expérience des EAU en donnant aux citoyens, aux artisans de la paix, les moyens de poursuivre leurs objectifs. Je pense que la voix du Parlement français peut bien contribuer à encourager ces progrès.
Quant au chercheur universitaire palestinien, Mohammed Al-Dajani Al-Dawi, qui vit à Jérusalem, professeur d’université et fondateur d’un mouvement civil pour promouvoir la paix et la compréhension entre le peuple israélien et palestinien, son intervention est très importante, car il est présent sur le théâtre des événements et sa position est plus difficile que les autres Membres. 
Il en dit : j’ai fait face à des critiques dans ma communauté à cause de ma défense du dialogue doux et de la recherche de la connaissance. 
La critique vient principalement des éléments de la ligne dure, qui croient que nous sommes dans une meilleure position, si nous boycottons, isolons et excluons les Israéliens. 
Mais je souligne que le dialogue et l’engagement sont la seule voie à suivre pour nous tous. 
La raison doit être claire : c’est une caractéristique universelle de la nature humaine que l’hostilité et l’exclusion engendrent la colère et l’entêtement, tandis que l’amitié et l’inclusion conduisent au compromis et à la confiance. Cela vaut autant pour les Israéliens que pour les Palestiniens.
Ajoutant : Lors de la réunion d’inauguration du «Conseil arabe pour l’intégration régionale», j’ai proposé des plans pour que le premier programme, qualifie pour un doctorat en études de la paix, modération, dialogue interconfessionnel et réconciliation. 
Pour mettre en œuvre ces initiatives, nous avons tous besoin de faire notre travail sans harcèlement ni crainte de punition. 
Le soi-disant «combat contre la normalisation», pose un énorme défi à de nombreuses personnes dans la région, qui veulent se joindre à nous, d’une manière ouverte.

Quant à Sana Wajid Ali, chercheuse universitaire, et militante civile irakienne, basée à Berlin, elle nous a raconté son histoire émouvante en disant : Je suis étroitement liée à ma ville natale Karbala, que je visite de temps en temps pour donner des conférences aux élites communautaires de cette ville sainte. Quand je suis arrivé à Berlin en tant que réfugié irakien, je suis allé voir d’autres personnes pour m’aider à reconstruire ma vie. 
L’aide, dont j’avais tant besoin, je l’ai reçue d’une famille juive avec de nombreux parents israéliens. L’histoire de leur exode conjoint, les a conduits à me traiter avec miséricorde et bienfaisance, dont les Juifs ont manqué tout au long de l’histoire. 
J’ai découvert l’étendue de la désinformation sur la vie des Juifs et d’Israël, et aussi notre humanité commune.
Concernant son projet, elle explique : Je suis en train de développer un projet avec mon collègue au «Conseil arabe pour l’intégration régionale», le jordanien Abdullah Sawalha, pour créer un nouveau centre d’études israéliennes en Irak. A savoir, sauver les générations des mensonges concernant Israël, et son peuple, en menant des recherches objectives, et en enseignant la langue hébraïque. 
Mais les lois irakiennes criminalisent toute communication avec les Israéliens. Chose qui constitue un obstacle majeur devant nous.
Toutes les interventions des Membres du Conseil devant le Parlement, bien qu’elles diffèrent, versent dans le concept de relations naturelles avec Israël, sans crainte ni intimidation.
Au deuxième jour de la visite, la délégation s’est rendue au palais de l’Élysée, sur invitation du Conseiller du président français, qui a accueilli et a discuté avec les Membres, qui se sont présentés en mentionnant les points les plus importants de leurs projets. 
Pour conclure la journée par une réunion avec le Conseiller du ministre des Affaires étrangères au Moyen-Orient, qui à son tour a pris connaissance du groupe, et a discuté avec, des projets et des buts qu’ils portent. Il a les remerciés pour leur courage et leur ont souhaité plein succès.
Ainsi, a pris fin la visite à Paris, et les membres sont rentrés, chacun dans son pays. Ils ont gagné en force, en détermination et en courage grâce au succès qu’ils ont connu, et à l’admiration et aux encouragements des plus importants politiciens européens… En espérant un brillant avenir.

Source L'Observateur
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