mardi 28 janvier 2020

Suisse: Un rabbin et un cheikh en tournée pour la paix


Un rabbin et un cheikh israéliens, œuvrant main dans la main pour la paix au Moyen-Orient, réunis en présence de représentants genevois de diverses religions: la rencontre, rare, s'est déroulée ce lundi matin aux Pâquis, dans les locaux de la fondation de l'entre-connaissance (FEC), que dirige Hafid Ouardiri. Ce dernier en a résumé l'enjeu ainsi: «Comment pouvons-nous apporter depuis ici la paix dans les lieux où la population en a le plus besoin?»......Détails.......


Un homme d'affaires à la manœuvre

C'est à l'initiative de la fondation Sesam, cornaquée par l'homme d'affaires libano-genevois Abdallah Chatila, que les deux hommes, le rabbin Michael Melchior et le cheikh Raed Badir, ont été invités au bout du lac afin de nouer des contacts avec les membres de la Plateforme interreligieuse de Genève. «Lors d'un voyage en Israël, j'ai rencontré des gens de plusieurs confessions déterminées à entamer un dialogue pour la paix. 
Je me suis demandé comment nous pouvions les soutenir, je voulais voir si nous pouvions faire quelque chose ensemble pour tenter de résoudre le plus gros problème géopolitique de ces cinquante-soixante dernières années», soit le conflit israélo-palestinien, explique Abdallah Chatila.
Michael Melchior a été député à la Knesset. Raed Badir est membre du conseil des oulémas de Palestine. Tous deux jouissent d'une autorité intellectuelle et sont persuadés que la solution passe par les peuples plutôt que par les politiques. 
«Voici vingt ans, après une conférence des Nations Unies, j'ai décidé de ne plus jamais aller» à ce genre d'événement, expose ainsi le rabbin, las des discours sans effets. «C'est du business, cela ne change pas la vie des gens, ne sauve pas de vies. Faisons autre chose.»

Travailler avec les radicaux

Ils ont ainsi décidé de créer le «religious peace movement for the middle east» (mouvement religieux pour la paix au Moyen-Orient), avec comme philosophie de travailler avec les franges dures, aussi bien juives que musulmanes. «Les modérés ne sont pas le problème», juge Michael Melchior.
«Depuis vingt ans, nous avons pris sur nous d'aller rencontrer les colons juifs, les palestiniens radicaux, afin d'expliquer que la religion n'est pas un obstacle à la paix, mais doit en être un moteur, détaille Raed Badir. 
Je ne parle pas aux organisations faîtières mais à ceux qui sont sur le terrain. Je crois à la paix entre une mère et une mère, entre un enfant et un enfant. Je crois à la paix entre les peuples.» 
Et c'est en les faisant se connaître qu'il est possible de faire avancer la cause de la paix, sont-ils convaincus.

«Chaque discours positif compte»

Touché par cette approche, Abdallah Chatila a donc souhaité que les deux hommes voient, hier, les membres de la plateforme interreligieuse de Genève et porteurs de l'Appel spirituel de Genève.
Etaient ainsi présents, notamment, le rabbin François Garaï, de la communauté juive libérale, Henri Maudet, représentant de l'église protestante, ou encore Eric Ackermann, le président de la plateforme, membre de la communauté israélite. «Il y a une possibilité de vivre ensemble, estime ce dernier. Si c'est possible ici, ça l'est partout dans le monde. 
Nous pouvons rayonner, donner du sens», servir d'exemple. «Chaque discours positif compte et peut faire une différence», abonde Abdallah Chatila.

«Construire une nouvelle humanité»

«L'idée était que Michael Melchior et Raed Badir se mettent en relation des acteurs qui travaillent dans le domaine de la paix et du dialogue interreligieux, afin que ceux-ci puissent se greffer à des projets là-bas, précise Hafid Ouardiri. Il s'agit de construire la paix au Moyen-Orient, de se mettre tous en mouvement pour construire une nouvelle humanité. Cette rencontre est un moment important.»

Source 20 min
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