mardi 3 décembre 2019

Le Monte Carlo Jazz Festival reçoit Herbie Hancock et l'israélien Eli Degibri


Pour la première venue cette année de l’équipe du Jazzophone à la 14e édition du Monte Carlo Jazz Festival, un plateau de choix : en première  partie, le quartet de Eli Degibri (ci-dessus), grand saxophoniste et directeur artistique du Red Sea Jazz Festival à Eilat en Israël, et en deuxième partie de soirèe, le légendaire Herbie Hancock......Détails........


Tout d’abord, Eli Degibri donc. 
L’ancien sideman de Herbie Hancock (bonne idée que de les réunir dans une même soirée) qui nous avait enchanté à Jazz à Juan se produit avec son trio d’accompagnateurs habituels (Tom Oren, piano, Tamir Schmerling, contrebasse et Eviattar Slivnik, batterie), mais la veine est sensiblement différente de ce que nous avions entendu l’été dernier. 
En lieu et place du Hard-bop à la Hank Mobley,  des compositions nouvelles qui présentent un subtil ( ? ) mélange de jazz modal, pop, et musique classique. Deux beaux morceaux très puissants, avec des chorus époustouflants de saxophone ténor et soprano, pendant lesquels le leader tombe littéralement à genoux, deux ballades, « Vi » et « The unknown neighbor » certes mélodiques mais frisant un peu  trop le Smooth Jazz, une version du standard « Like someone in love »  »à la manière de » Jean-Sébastien Bach, avec une étourdissante démonstration en solo du pianiste Tom Oren. 
Succès prévisible pour cette première partie, et il était temps d’aller se rafraîchir avant l’arrivée du maestro. 
Et une fois accoudés au bar du Casino, quelle ne fut pas notre surprise d’y trouver un Marcus Miller souriant et entouré d’admirateurs, expliquant qu’il était venu en ami à Monaco pour y célébrer l’anniversaire de son épouse.
Après un court entracte, Herbie Hancock, 79 ans ( ! ) ancien compagnon de route de Miles Davis ( 1963-1968) fait son entrée sur scène en esquissant un pas de danse (!) accompagné des membres de son quartet : Lionel Loueke, guitare, James Genus, basse et Justin Tyson, batterie.
Ils commencèrent par une longue intro planante au synthétiseur, qui évoquait la période Mwandishi, puis s’ensuit un medley de la période Headhunters, avec l’inclusion de titres comme « Butterfly » ou « Actual proof « , qui nous donnent l’occasion d’apprécier la terrible efficacité de la rythmique, à la fois complexe et hyper swinguante. 
Lionel Loueke, quant à lui, possède toujours de jeu de guitare renversant, qui se teinte d’africanismes, et offre au public une ballade chantée du plus bel effet.
Le chant, c’est justement ce que va nous offrir maintenant Herbie en se parant d’un vocoder pour entonner une ballade soul, dans l’esprit de son ami Stevie Wonder. 
Puis on reste dans la soul, ou plutôt le soul jazz pour le hit « Cantaloupe Island » qui fait chavirer le Palais Garnier. Néanmoins, nul danseur ne se risque à onduler sous les augustes lambris malgré les imprécations de Hancock, très « preacher »… Retour au calme avec une belle improvisation au piano acoustique sur « Maiden Voyage » puis Herbie empoigne son keytar pouer une session funk torride dans laquelle défilent les tubes « Rock It », « Watermelon Man » et un final grandiose avec un « Chameleon » décuplé par la force de la rhythmique. Standing ovation et triomphe mérité pour ce vétéran toujours aussi fringant et créatif qu’il y  a 50 ans… Une soirée mémorable.

Source Le JazzPhone
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