Le dernier rapport du Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud) sur le développement humain 2019, évalue 189 pays à travers leur Indice de développement humain (IDH) en 2018.
Cette note, établie de 0 (exécrable) à 1 (excellent), est constituée à partir différents paramètres comme la lutte contre la pauvreté, les discriminations basées sur le sexe, la lutte contre les inégalités, la durée de vie, la santé, l'accès au savoir ou encore les standards de vie acceptables.
Ce pavé de 366 pages pointe les inégalités de développement. "Bien trop souvent, la place d’une personne dans la société continue d’être déterminée par son origine ethnique, son sexe ou la richesse de ses parents", souligne Achim Steiner, administrateur du Pnud.
"Les inégalités ne sont pas toujours le reflet d’un monde injuste, mais quand elles n’ont guère de rapport avec le travail, le talent ou l’esprit d’entreprise, elles peuvent heurter notre sens de la justice et être ressenties comme un outrage à la dignité humaine.
De telles inégalités de développement humain causent du tort aux sociétés, affaiblissent la cohésion sociale et ébranlent la confiance des citoyens envers les pouvoirs publics, envers les institutions et envers les uns les autres. La plupart d’entre elles nuisent également aux économies, empêchant les individus de réaliser leur plein potentiel au travail et dans la vie.
Dans ce contexte, les décisions politiques ne parviennent pas toujours à traduire les aspirations de l’ensemble de la société et à protéger la planète ; car l’influence exercée par quelques acteurs puissants sert avant tout leurs propres intérêts.
Dans certains cas extrêmes, les populations peuvent descendre dans la rue", poursuit-il.
Une dfférence d'espérance de vie de 19 ans
Le rapport 2019 souligne que "deux enfants nés en 2000 dans des pays n'ayant pas le même niveau de développement humain auront aujourd'hui des perspectives différentes pour leur vie d'adulte".
Ainsi sur un échantillon virtuel de cent enfants nés dans des pays à développement humain faible, trois sont inscrits dans l'enseignement supérieur, quatre-vingt n'y sont pas inscrits et dix-sept sont décédés avant l'âge de vingt ans.
En revanche sur cent enfants nés dans des pays à développement humain très élevé, cinquante-cinq sont inscrits dans l'enseignement supérieur, quarante-quatre n'y sont pas inscrits et un est décédé avant l'âge de 20 ans.
Selon le Pnud, "la différence d'espérance de vie à la naissance entre les pays à développement humain élevé et les pays à développement humain faible, bien qu'elle soit considérablement réduite, est encore de dix-neuf ans".
"L'accès à la santé, à l'éducation, aux nouvelles technologies, aux espaces verts et aux lieux non pollués est de plus en plus un indicateur de la répartition des chances et du bien-être entre les groupes de population, voire entre les pays", commente Michelle Bachelet Jeria, Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme.
Israël en tête des pays méditerranéens
Comme lors de la dernière édition, Norvège (0,954), Suisse (0,946) et Irlande (0,942) occupent les trois premières places en 2018.
Ferment la marche le Niger (0,377), la République centre-africaine (0,381) et le Tchad (0,401).
L'IDH moyen pour le monde se situe à 0,731 alors que le classement comporte quatre grands groupes : développement humain très élevé (à partir de 0,800), développement humain élevé (0,700), développement humain moyen (0,550) et développement humain faible.
Israël arrive en tête des pays méditerranéens, à la 22e place, avec un IDH de 0,906, suivie de la Slovénie (0,902) et de l'Espagne (0,893).
La France (0,891) n'arrive que 26e devant Malte, l'Italie, Chypre et la Grèce. A l'Est de la Méditerranée, il faut atteindre ensuite le 59e rang pour trouver la Turquie.
Avec un IDH de 0,806, ce pays franchit cette année un cap. Il entre, pour la première fois de son histoire, dans la catégorie des pays au développement humain très élevé où seuls treize pays méditerranéens sont recensés.
Au Sud de la Méditerranée, c'est l'Algérie (82e) qui se distingue avec un IDH de 0,759, talonnée par la Tunisie (0,739) et la Jordanie (0,723).
Etonnament, la Libye (0,708) en pleine guerre civile se situe, non seulement dans la catégorie des pays à développement humain développé, mais devant l'Egypte (0,700), la "Palestine" (0,690), le Maroc (0,676) et la Syrie (0,549).
Frédéric Dubessy
Source EconoStrum
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