mardi 26 novembre 2019

La Turquie teste les systèmes S-400 russes : Ankara défie l’Otan.....


Faisant fi de menaces de Washington, la Turquie a commencé lundi à tester  des systèmes russes de défense antiaérienne. En dépit des appels répétés de Washington à ne pas les activer sous peine de sanctions, Ankara est allé au bout de sa démarche en matière d’acquisition de matériel anti-défense s’affranchissant ainsi de sa dépendance et des Américains et de ses autres alliés au sein de l’Otan qui ne voient pas d’un bon œil ce genre de rapprochement de la Turquie avec Moscou leur ennemi juré.......Décryptage.........


De ce fait, les autorités turques ont réussi l’impensable. Après de lourds efforts pour acheter un système de défense aérienne des États-Unis sans succès, Ankara s’est tourné vers la Russie en paraphant un contrat de 2,5 milliards d’euros en 2017 pour l’achat des S-400.
Dimanche dernier, le gouvernorat d'Ankara a déclaré dans un communiqué que des avions militaires, dont des F-16, survoleraient la capitale jusqu’à aujourd’hui «à basse et haute altitude» dans le cadre de «tests d'un projet de système de défense antiaérienne», sans autre précision. Mais le quotidien pro-gouvernemental turc Milliyet a rapporté hier que ces vols visaient en réalité à tester les radars de batteries S-400, le système russe de défense antiaérienne et antimissile acheté récemment par Ankara.
L'acquisition par les Turcs de ce système de défense russe est un important sujet de tensions entre Ankara et Washington. 
La question a été évoquée lors d'un entretien mi-novembre à Washington entre les présidents Recep Tayyip Erdogan et Donald Trump. Washington estime notamment que les S-400 ne sont pas compatibles avec les dispositifs de l'Otan, dont la Turquie est membre.
Les Etats-Unis affirment en outre que l'achat de ce système par Ankara, dont la livraison a commencé en juillet, met en danger les secrets technologiques du F-35, un avion de chasse américain furtif.
La Turquie a en effet commandé plus de 100 de ces appareils et son industrie de défense a investi des sommes importantes dans ce programme, mais les Etats-Unis ont décidé de l'en exclure après qu'elle a pris livraison des premiers S-400.
La Turquie est sous la menace de sanctions pour avoir acheté le système de défense anti-aérien russe, mais, en octobre dernier, un responsable américain avait affirmé qu'Ankara y échapperait s'il choisissait de ne pas activer les systèmes russes.
Pour justifier leurs pressions, les Etats-Unis ont toujours argué que le système russe était incompatible avec les systèmes de l’OTAN et exposerait les F-35 à un possible subterfuge russe.
La Turquie a toutefois souligné que les S-400 ne seraient pas intégrés aux systèmes de l’OTAN et ne constitueraient pas une menace pour l’alliance. Même si les Etats-Unis et la Turquie restent des alliés traditionnels au sein de l’OTAN, il existe des divergences profondes entre les deux pays sur de nombreux dossiers: les deux principaux désaccords concernent le soutien des Etats-Unis aux YPG, branche syrienne du groupe terroriste PKK (reconnu comme une organisation terroriste par la Turquie, l’Union européenne et les Etats-Unis) malgré les avertissements de la Turquie. 
Les Etats-Unis ont également perdu leur crédibilité aux yeux de leur partenaire turc en refusant d’extrader Fethullah Gülen, chef de l’organisation FETÖ, ayant orchestré la tentative de coup d’Etat du
15 juillet 2016.
Mais ce n’est pas tout. Sur de nombreux autres sujets, les deux partenaires se positionnent dans des camps opposés avec les Etats-Unis privilégiant constamment leurs propres intérêts ainsi que ceux des pays tels qu’Israël, l’Arabie saoudite et l’Egypte qui poursuivent une politique hostile à la Turquie. Pour citer quelques exemples de tensions entre les deux pays, on peut mentionner la reconnaissance de Jerusalem comme capitale d’Israël par Washington, l’opposition des Etats-Unis aux activités de forage de la Turquie en Méditerranée orientale pour défendre les intérêts des compagnies pétrolières américaines, le soutien américain au maréchal Haftar qui avait dans un passé récent menacé «les navires et intérêts turcs» en Libye ou encore les tentatives de Trump de dédouaner les responsables saoudiens dans le meurtre du journaliste, Jamal Khashoggi, en Turquie.

Source El Moudjahid
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