A cela s’ajoute son refus catégorique de remettre la liste des citoyens marocains de confession israélite au maréchal Pétain, une position saluée aujourd’hui encore par la communauté internationale.
Roi de tous les marocains
« Feu Mohammed V était précurseur en matière de coexistence entre musulmans et juifs marocains.
Le défunt Roi considérait les deux communautés comme étant des sujets au même pied d'égalité.
Son opposition aux lois de Vichy s'inscrivait dans cette logique», nous explique El Mehdi Boudra, chercheur associé à l’Institut Royal des Etudes Stratégiques ( IRES) et fondateur de l’association Mimouna.
Une prise de position qui n’aura pas été sans conséquences. « Elle fait partie des nombreuses raisons qui ont motivé la décision du protectorat de l'exiler hors le royaume», souligne-t-il.
Dans les années 1950, à la veille de l’indépendance du Maroc, la communauté juive marocaine comptait quelque 250.000 personnes. Répartie sur tout le territoire national, il s’agissait, à l’époque de la plus importante entité juive du monde arabe.
« Éternelle reconnaissance »
Aujourd’hui, cette communauté est animée par une reconnaissance que le professeur Mohammed Kenbib qualifie d’ « éternelle » vis-à-vis du Sultan Moulay Youssef, devenu Souverain du Maroc en 1957. « C’est grâce à lui, à sa protection, que les juifs du Maroc ont traversé sans encombres la seconde guerre mondiale qui était une phase terrible dans l’histoire», précise l’historien, chercheur et auteur de l’ouvrage « Juifs et Musulmans au Maroc, des origines à nos jours » (Gallimard).
Mohammed Kenbib explique que c’est aussi en sa qualité de chef à la fois politique et spirituel que le Sultan recevait des délégations de notables qui se rendaient au Palais pour « implorer » sa protection.
Malgré les pressions de la Résidence Générale à l’époque, Sidi Mohammed Ben Youssef es assurait de son soutien plein et entier, car leur protection, en leur qualité de « Aux Gens Du Livre », était garantie par le Coran, fait savoir l’historien.
Aujourd’hui, la diaspora marocaine de confession juive compte près d’un million de personnes, installées dans plusieurs pays.
Tous ont contribué, d’une manière ou d’une autre, à l’histoire du Maroc, à son économie, à sa culture et à sa diplomatie et cultivent des liens avec le pays de leurs ancêtres.
La diaspora n'oublie pas que les Rois du Maroc, de Moulay Rachid (sultan de 1667 à 1672) à Mohammed VI, ont toujours veillé à sa protection, en toutes circonstances.
Source 2m
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