mercredi 18 septembre 2019

Théâtre à Paris : « Un sac de billes » touche dans le mille


Quitte ou double. L'adaptation d'un gros succès de la littérature est toujours un exercice périlleux. Qui plus est sur la Seconde Guerre mondiale, peut-être trop, parfois mal, traitée. Alors on se demandait si « Un sac de billes », récit autobiographique de Joseph Joffo, porté sur scène, parviendrait à nous convaincre. Cette histoire d'un petit garçon juif obligé de fuir Paris en 1942 avec son frère pour gagner la zone libre s'est vendue à 20 millions d'exemplaires dans 22 pays.......Détails........



Pari gagné. Validé par Joffo lui-même, décédé quelques jours avant la première du spectacle, le texte de ce seul-en-scène reste très fidèle au livre. On y perçoit d'abord la légèreté de l'enfance. 
Joseph joue aux billes avec son frère Maurice et peste quand il rate un coup. A la radio, dans le salon de coiffure familial du XVIIIe arrondissement, Fréhel chante la Java bleue. 
Les frangins ricanent et se chicanent. C'est le temps de l'insouciance, jusqu'au jour où la maman de Joseph coud une étoile jaune sur sa veste. Et c'est peut-être là une des belles réussites de cette pièce. 
Nous montrer le quotidien d'une famille juive dans le Paris occupé à travers les yeux d'un enfant de 10 ans. Qui sent que tout bascule.

La fin de l'enfance

Les deux gamins grandissent, d'un coup. Bien trop vite, confrontés subitement à la peur, l'injustice. « C'est vraiment ma faute, s'il y a la guerre ? » interroge Joseph, déconcerté, qui se fait insulter et frapper dans la cour de l'école parce qu'il est juif.
Et c'en est réellement fini de l'enfance quand il s'élance avec pour bagage une simple musette, sur les routes de France, la peur au ventre. Joseph, ici, c'est James Groguelin. 
Grand gaillard, imposant à la voix grave et posée, il est habité par son personnage et ne nous lâche pas une seconde.
La mise en scène, s'appuie beaucoup sur les sons : la musique, lente et solennelle dans les moments graves, mais aussi des bruitages, pas et cris d'enfants, pour plonger le spectateur dans l'ambiance.
Et ça marche. 
Car visuellement, le décor ne change pas, ou peu. Il est fait de valises. Des grandes, des petites, empilées, alignées, des montagnes de bagages que Joseph ouvre, ferme, porte, manipule, suggestion poétique de ce voyage qui n'en finit pas. Plutôt malin. 
On regrette quelques lourdeurs dans le récit. Mais la pièce, à voir en famille avec des ados, contribue à un juste devoir de mémoire.

Un sac de billes, au théâtre du Lucernaire
jusqu'au 20 octobre 2019
A 18 h 30 du mardi au samedi, dimanche à 15 heures
De 10 à 28 €. lucernaire.fr

Source Le Parisien
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