mardi 27 août 2019

Des livres dans la valise : « Retour à Birkenau » et « Ce que je voudrais transmettre »


Le témoignage de deux des derniers rescapés de la Shoah à travers deux ouvrages essentiels......Détails.......



« Mais vous, qu’est-ce que vous voyez ? » interroge Ginette Kolinka à son retour au camp d’extermination de Birkenau, à l’adresse de ses lecteurs comme des élèves qu’elle est allée accompagner pour témoigner. 
La Shoah comme « le point aveugle de l’Histoire du XXe siècle », qualifiait le critique de cinéma Antoine de Baecque : comment fait-on pour voir après ça ? Ginette Kolinka âgée de 94 ans et Élie Buzyn, deux des derniers rescapés, reviennent sur cet irreprésentable, sur ce qui a été pour tous les deux indicible pendant près d’un demi-siècle. 
Une parole devenue indispensable, pour les enfants à venir à qui ils dédient leur livre.
Élie Buzyn est l’un des rares adolescents rescapés du « plus meurtrier des camps d’extermination » d’Auschwitz où il est déporté à l’âge de 15 ans.Il survit à « la marche de la mort », cette marche de 80 km, sous des températures pouvant aller jusqu’à -30 degrés, qui a mené les déportés à l’approche des Alliés vers Buchenwald, tuant la grande majorité d’entre eux. 
Né en Pologne, Élie Buzyn est sélectionné au hasard à la Libération parmi les quatre cents orphelins que la France a décidé d’accueillir, après avoir perdu ses parents et son frère assassinés parmi les six millions de juifs. Ginette Kolinka est déportée à l’âge de 19 ans en 1944 avec son père, son frère et son neveu qui seront assassinés dans les chambres à gaz.
Tous deux témoignent après un silence de cinquante années. Chez Élie Buzyn, la question du mensonge qui a hanté le petit garçon est revenue au retour des camps : « parler ou ne pas parler », et comment les croire ? 
Craignant que la parole ne fasse revivre l’horreur absolue jusqu’à « mener au suicide ». 
Mais le procès d’Eichman à Jérusalem, en 1961, commence à libérer la parole avec la reconnaissance du génocide contre les juifs et contre l’humanité.
Ginette Kolinka et Élie Buzyn évoquent inévitablement cet instinct de survie qui demeure inexplicable : « ce n’est pas possible d’avoir survécu à ça » écrit Ginette Kolinka. 
Même s’il y a eu « l’organisation » associée au vol vital de nourriture et de tout ce qui pouvait être échangeable, l’intuition de rationner son morceau de pain sur cinq jours, la rencontre avec Simone Veil qui lui offre une robe, la générosité de Marceline Loridan…
Celui qui deviendra chirurgien orthopédique pour « redonner la possibilité de se mouvoir sans douleur » évoque les valeurs transmises de sa petite enfance : l’attention à l’autre, la constante solidarité.
Et au sein du camp, la « force mentale d’opposition à l’ennemi » et « ce doute positif qu’on appelle espoir », contenu aujourd’hui dans ce geste de transmission aux générations à venir, aux membres de sa famille pour qu’ils puissent à leur tour « devenir les témoins du témoin que je suis ».

Source La Croix
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