dimanche 14 juillet 2019

L'armée d'Israël est l'armée la plus féminisée au monde


L’armée française est l’une des armées les plus féminisées au monde, mais les femmes ne représentent que 15% des effectifs et restent inégalement réparties dans les rangs.......Détails......... 



Le «Suffren», inauguré vendredi à Cherbourg par Emmanuel Macron, fait la fierté de la Marine nationale. 
Ce sous-marin dernier cri, bourré d’innovations technologiques, bénéficie également d’une innovation symbolique : c’est le premier submersible conçu pour pouvoir accueillir des femmes. Tous les navires militaires sont désormais pensés dès leur conception pour réserver des dortoirs et des douches aux effectifs féminins. 
Cette petite révolution résulte de l’ouverture des postes dans les sous-marins à des femmes depuis 2014.
Ce n’est que depuis 2015 que tous les postes dans tous les corps d’armées sont ouverts aux femmes. 
Selon les chiffres diffusés par le ministère de la Défense, les armées comptaient 15,5% de femmes en 2017, le même taux qu’en 2015. Il y a dix ans, ce taux s’élevait à 14,3%. 
La féminisation progresse donc très lentement. «C’est extrêmement récent, surtout du point de vue d’une institution aussi réticente au changement que l’armée», observe Camille Boutron, docteure en sociologie qui étudie la question de la mixité à l'Institut de recherche de l’Edcole militaire.
«On observe un pic au début des années 2000 mais une stagnation depuis 2010, résume la sociologue. 
Même si, avec ses 15,5% de femmes, l’armée française est l’une des plus féminisée du monde, des efforts doivent encore être faits.»
Au classement mondial, la France rate de peu le podium et se classe quatrième. L’armée israélienne est première, grâce à son système de conscription : elle compte un tiers de femmes. 
Suivent la Hongrie, premier pays européen du classement, et les Etats-Unis.
Un rapport parlementaire d’octobre 2018 identifie certains freins à la féminisation, citant par exemple de «plus faibles aptitudes physiques en moyenne» qui peuvent mettre les femmes «en situation défavorable». Mais d'autres mécanismes sont à l’œuvre.
Les inégalités sont ainsi plus fortes chez les hauts gradés. Même si les femmes constituent plus de 15% des effectifs d’officiers, elles ne sont plus qu’environ 8% parmi les officiers généraux. 
Le rapport parlementaire de 2018 avance un début d’explication à cette difficile ascension des femmes, en pointant que celles-ci «effectuent une carrière plus courte que les hommes, bénéficient moins d’une formation continue, accèdent moins souvent aux postes d’officier par la voie des concours». 
Camille Boutron note que des politiques sont mises en places pour y remédier. «Sur la question de la conciliation de la vie de famille et de l’adaptation de l’institution aux profils féminins, on peut dire que plusieurs initiatives ont été lancées, nous attendons de voir les résultats.»
Mais selon la sociologue, les femmes de l’armée française doivent faire face à de nombreux mécanismes non déclarés, parfois même intériorisés qui bloquent leur ascension : 
«À cause de leur culture qui reste encore assez sexiste, les armées agissent en goulot envers les femmes, expose la spécialiste de l’Ecole militaire. L’organisation même de l’armée ne facilite pas l’ascension des femmes.» En cause, selon elle, «un noyau conservateur, un groupe social organisé en réseau qui est ouvertement hostile aux femmes», qui crée «un plafond de verre».
Au delà de la question du grade, Camille Boutron constate aussi une féminisation inégale des corps d’armée : 
«On voit encore des fonctions qui sont très très peu féminisées, comme le personnel en opération extérieure.» 
Le rapport parlementaire publié à l'automne dernier confirme : les femmes «ne représentent que 2% des effectifs des unités de montage de la gendarmerie nationale, 1% des effectifs dans l’infanterie de l’armée de terre, 6% des fusiliers-commandos de l’armée de l’air».
En revanche, au sein des services de santé, les femmes sont majoritaires avec un taux de féminisation de 59,7%. De quoi laisser penser que la division du travail au sein des armées est dictée par la question du genre. Sur ce point, Camille Boutron invite à la prudence. 
«Il ne faut pas tout reprocher à l’armée pour les disparités de fonctions dans ses rangs. Les armées ne sont pas hermétiques à la société, et il est normal qu’on retrouve au sein du ministère de la Défense la répartition qui est encore en vigueur dans la société.»
La sociologue pointe toutefois que, plus que d’autres secteurs, «l’armée est marquée par une culture marquée par une virilité exacerbée qui laisse peu de place aux femmes». 
C’est avant tout contre cette culture que les femmes militaires semblent devoir se battre.

Source Paris Match
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